Kleo : une vendetta allemande à la fois historique et tarantinesque

Cinéma |

Disponible sur Netflix depuis le 19 août, ‘Kleo’, tout droit sorti d’Allemagne, fait partie de ces pépites européennes sur la plateforme qui font beaucoup de bruit. Historique, politique et cynique, la série nous plonge dans un James Bond féminin durant l’Allemagne d’après la chute du mur de Berlin. 

De Pickx

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La nouvelle série allemande à succès raconte l’histoire de Kleo Straub (Jella Haase), une espionne d’élite pour l’Allemagne de l’Est. Après avoir éliminé un homme d’affaires selon les ordres de la Stasi (services secrets de l’Allemagne de l’Est), elle est condamnée à la prison à vie pour trahison par son propre gouvernement et son grand-père. Deux ans plus tard, elle est libérée juste après la chute du mur de Berlin qui réunifie les deux Allemagnes entre elles. 

Dès sa libération, elle n’a qu’une idée en tête : se venger. Elle comprend très vite qu’elle est la victime d’un complot politique. A l'instar de la protagoniste de 'Kill Bill', elle assassine ses victimes, mais avec une touche de comédie qui donne un côté grotesque à la série. Réalisée par Hanno Hackfort, Richard Kropf et Bob Konrad, la comédie noire d’espionnage en huit épisodes met en scène toute une série d’évènements historiques qui portent à croire que l'intrigue est tirée d’une histoire vraie. 

Une histoire vraie ?

Tout le contexte, les dates, les faits, font partie de l’Histoire avec un grand H. En effet, la production a bien révisé ses manuels d’histoire pour être au plus proche de la réalité. Le service de police politique, de renseignements, d'espionnage et de contre-espionnage de la République démocratique allemande a bel et bien existé jusqu’à la chute du mur de Berlin. Selon plusieurs sources, le groupe de travail pour les "problèmes spéciaux" du ministre, celui qui forme Kleo à être une assassine compétente, a bien vu le jour en Allemagne de l’Est.

Pourtant, notre protagoniste ne figure dans aucun livre d’histoire. C’est normale, elle est le fruit de l’imagination des créateurs de la série. Même fictive, le personnage de Kleo a été fortement influencé par un grand classique de la littérature : ‘Le Comte de Monte Cristo’ d’Alexandre Dumas. Le roman culte raconte aussi le désir de vendetta d’une personne emprisonnée à tort. 

Jella Haase

La tueuse au visage poupon, selon la formule du Taggesspiegel, est incarnée par la jeune actrice Jella Haase. Physiquement, elle est un croisement entre Elisabeth Moss et Scarlett Johansson. Si elle ne vous dit rien, elle dispose pourtant déjà d’une carrière impressionnante à moins de trente ans : cinq courts-métrages, vingt-cinq films, quatorze téléfilms, six séries, deux pièces radiophoniques et trois ans de théâtre à la Volksbühne Berlin. Sans oublier les cinq prix d’interprétation qu’elle a décrochés entre 2011 et 2022.  Auprès du ‘Time News’, l’actrice explique que son personnage est un anti-héros. "Elle est trop fragile, trop imparfaite, trop désireuse, trop aimante pour être une vraie méchante. Au contraire, elle est intrinsèquement radicale, mais trébuche encore et encore sur son propre courage. Vous ne pouvez pas épingler le bien ou le mal dessus."

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