'Bernard Blier, façon puzzle', docu exclusif sur ce monstre du cinéma français

En plus d'un demi-siècle de carrière, Bernard Blier a tourné plus de 180 films. Il représente à lui seul une histoire du cinéma français sans avoir passé son temps à cultiver sa légende. Il a traversé son siècle de comédien avec la modestie de l'artisan. Il croyait à l'apprentissage, au savoir-faire et à la transmission. Il se considérait, à l'instar du charcutier ou de l'ébéniste, comme un homme utile à ses semblables. Bernard Blier a trouvé en Louis Jouvet, qui fut son professeur au Conservatoire, un maitre à jouer, un mentor et même un père spirituel. Jouvet a enseigné à Blier l'amour du jeu, du théâtre et de Molière. Et s'il a su s'emparer comme personne des meilleures tirades de Michel Audiard, notamment celles des ’Tontons Flingueurs', c'est à cet apprentissage qu'il le doit. Proximus Pickx revient sur ces grands faits d’armes. 

Une bonhommie heureuse

Ses traits ronds et sa calvitie précoce lui ont permis de jouer souvent des maris cocufiés au début de sa carrière. Il est connu pour être l'un des acteurs de caractère les plus polyvalents et les plus recherchés de France, jouant indifféremment dans des comédies et des drames. 

À la fin des années 1940 et tout au long des années 1950, il enchaîne les seconds rôles dans une cinquantaine de films de réalisateurs classiques de l'époque tels que Jean-Paul Le Chanois et Christian-Jaque. En 1958, le cinéma italien fait appel pour la première fois à ses qualités. Il a finalement obtenu des rôles (dans plus de 30 films) où il a pu montrer pleinement son talent dramatique. 

Dans les années 1970, il est sollicité par de nouveaux venus tels que Pierre Richard, Michel Audiard et Jean Yanne. Pierre Richard et le scénariste Michel Audiard ont fait appel à son talent comique pour leur premier film (respectivement 'Je sais rien, mais je dirai tout' et 'Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages') et par la suite pour plusieurs de leurs comédies. Jean Yanne lui a également accordé une place de choix dans ses comédies satiriques: ('Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil’, 'Les Chinois à Paris').

Il est le père du réalisateur Bertrand Blier et a joué dans un certain nombre de films de son fils, films réalisés par son fils : 'Calmos' en 1976 et 'Buffet froid', aux côtés de Jean Carmet et Gérard Depardieu en 1979.

Lors de la dernière décennie de sa carrière, il apparait également souvent dans des films italiens, comme 'La Double Vie de Mathias Pascal' et 'Pourvu que ce soit une fille'. Il a reçu un César d’honneur en 1989, 24 jours avant sa mort. 

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