Notes of Music : RHEA

Musique | 'Le rock’n’roll ne mourra jamais'. Ces mots de Neil Young, RHEA les a parfaitement compris. Ces jeunes loups découverts il y a 6 ans sur Stu Bru sont aujourd’hui sur le point de conquérir le monde. 'Être sur scène et voir des gens transportés par la musique que l’on joue est probablement la chose la plus incroyable du monde', déclare Jorge Van Sande.

De MF

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Notre rencontre avec RHEA (représenté par Jorge Van Sande et le guitariste Guillaume Lamont) a lieu la veille de leur concert donné à Werchter. La chance était de leur côté : confronté à des problèmes logistiques, le groupe punk américain SUM 41 a été contraint d’annuler sa participation. RHEA a donc rempli le créneau du dimanche après-midi plutôt que de jouer en matinée le vendredi. Le moment idéal pour réveiller un public parfois un peu groggy après deux jours de festival. On peut maintenant le dire : le concert était excellent.

Pour réveiller un public, RHEA sait s’y prendre. Un son puissant, une performance scénique hors norme qui a déjà séduit l’Europe entière et même les artistes qui les inspirent et qu’ils admirent.

Qui sont vos héros aujourd’hui ?

Guillaume : 'C’est parfois hallucinant de se rendre compte que les groupes que tu écoutais étant jeune, qui t’ont donné l’envie de faire de la musique, sont ceux avec lesquels tu pars aujourd’hui en tournée et que tu accompagnes parfois. Nous avons récemment partagé la scène avec Royal Blood, l’un de nos groupes préférés. Quand le batteur est venu nous saluer et bavarder un peu, je ne parvenais pas à réaliser. À ce moment-là, tu te dis : "Waw, on en est donc là en tant que groupe. Des gens de ce calibre nous trouvent suffisamment cool pour discuter avec nous. C’est très intimidant".

Jorge :  'Tu ne penses pas à ça quand tu montes un groupe. Oui, tu espères que ta musique va toucher les gens et qu’il y aura du monde à tes concerts, mais la réalité a dépassé nos rêves. Si quelqu’un nous avait dit il y a encore quelques années que l’on jouerait en première partie de Mastodon et qu’un an plus tard, on serait à l’affiche de Werchter et en tournée dans toute l’Europe, on lui aurait dit "du calme, on verra bien". Mais c’est arrivé. Bien sûr, nous travaillons très dur et ce groupe est toute notre vie, mais tout de même. Ce que nous vivons avec RHEA ressemble à un rêve éveillé'.

Entretemps, vous remplissez de grandes plaines. N’avez-vous pas la nostalgie des petites salles intimistes ?

Jorge : 'Vous savez, j’adore les petites scènes sur lesquelles nous avons joué à nos débuts. J’aime le contact direct avec le public. L’énergie qu’il transmet. Le retour immédiat par rapport à ce qu’on lui propose. Un concert de plus grande ampleur, c’est différent. Le contact direct n’existe pas, car la distance est trop importante, mais on peut "emballer" plus de monde. Pour notre concert à Werchter, nous n’avons rien laissé au hasard : deux répétitions et deux balances, pour parfaire notre son autant que possible. Ajuster les effets, donner encore plus d’ampleur à nos chansons, etc. Quand on joue, on veut être un rouleau compresseur. Nous visons le moshpit'. Guillaume : 'Oui, ce mur du son est véritablement notre marque de fabrique. Je peux vraiment profiter et me laisser emporter par ce tsunami. Mais pour tout vous dire, ce type de concert se déroule aussi parfois dans une sorte de brouillard. De la première partie de Royal Blood à la Lotto Arena, je ne me souviens pratiquement de rien. C’est comme si j’appuyais sur un bouton dans ma tête au moment de monter sur scène pour ne faire qu’un avec la musique. On peut parler de trou noir, mais en étant totalement concentré sur ce que je fais. Ce sont des expériences physiques très intenses. Je dois parfois me dire : "Guillaume, relax, profite du moment".

Jorge : 'C’est tout à fait ça ! Je sais seulement que nous étions à la Lotto Arena, car j’ai la preuve en photo (rires). Être sur scène, c’est vraiment spécial. Même après toutes ces années, je ne parviens pas à me défaire de ce stress, un peu comme Jacques Brel. Mais une fois que je suis face au public, c’est parti. Et quand ça commence, je donne tout au point de sortir de scène éreinté'.

Chaque jeune artiste rêve de passer sa vie sur les routes, de faire la fête. Vous avez déjà fait pas mal de kilomètres, c’est sans doute agréable ?

Guillaume : 'Bien sûr, mais les tournées peuvent aussi se révéler éprouvantes. De longs déplacements en bus, l’attente avant de jouer, des nuits courtes, etc. Je ne voudrais rien changer, mais si vous voulez percer en tant que groupe, il faut bouger. Certains jours, je me dis : "Waw, encore un spectacle ? Mais je n’ai plus de jus !"

Jorge : 'Comme cette fois à Budapest. Nous avions connu une tournée éprouvante et notre dernier spectacle était prévu dans un club rock à Budapest. Et honnêtement, nous ne savions pas à quoi nous attendre. Le public serait-il présent ? Les gens connaissaient-ils RHEA ? Nous étions dubitatifs'.

Guillaume : 'Oui, je m’en souviens très bien. Il s’agissait de la première mission de la fille qui s’occupait de la promo. Quand elle nous a vus affalés sur le canapé, épuisés, elle nous a demandé : "Eh, les gars ! Vous avez envie de jouer, n’est-ce pas ? Si vous êtes dans cet état maintenant, qu’est-ce que ce sera sur scène ?". Mais devinez quoi : un musicien connu à Budapest avait placé RHEA dans sa playlist Spotify. Et apparemment, notre musique avait fait son trou en Hongrie'.  

Jorge : 'Quand on est montés sur scène, la salle était encore relativement vide. Mais ensuite, la foule a commencé à affluer en masse. Nous ne comprenions rien à ce qui était en train de se passer. Étions-nous des stars en Hongrie ? Apparemment. La salle a chaviré dès la première note. Et nous nous sommes instantanément réveillés'.

Guillaume : 'Ce fut le meilleur concert de la tournée. À la fin, les spectateurs nous ont presque suivis jusqu’à la douche (rires)'.

Jorge : 'Oui, en effet. Vous voyez, vous ne savez jamais où un concert peut vous emmener. Mais si vous continuez à faire confiance au rock’n’roll, tout se passera bien'.
RHEA se produit encore au Rock Herk et à Crammerock.

https://open.spotify.com/artist/3iTqZTjeziB8WtVJeIUrLD?si=LbokyBcJSrGzp91_UwSN0g

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