Il y a trois ans, le néo-pro Remco Evenepoel surprenait son monde à San Sebastian
Un coureur en forme de Tour ou un outsider plus frais? C'est la question-clé que l'on se pose traditionnellement à propos de la Clasica San Sebastian, une course qui se joue dans les collines du Pays Basque. L'exigeant Tour de France ne s'est pas révélé être la meilleure préparation : Julian Alaphilippe, favori et tenant du titre, abandonne après 90 kilomètres et Egan Bernal, Adam Yates, Mikel Landa et Laurens De Plus n'ont pas fait mieux.
Mais la formation Deceuninck-Quick Step avait plus d’un atout dans sa manche ce jour-là. Dans le final, c'est sans surprise l'équipe Movistar qui met son empreinte sur la course en faveur du champion du monde Alejandro Valverde. Ses coéquipiers écrèment le peloton sur le Mendizorrotz, la version la plus longue de la montée finale.
Les favoris piégés
Le jeune Remco Evenepoel en est l'une des victimes, mais il réussit à retrouver sa place dans la descente. À 20 km de l'arrivée, le Brabançon sort même du groupe de tête, accompagné du Letton Toms Skujins, avant de lâcher son compagnon d'échappée dans les passages les plus corsés de l'ascension finale du Murgil Tontorra.
Malgré la poursuite organisée par Astana et Movistar, Evenepoel compte alors une quarantaine de secondes d'avance sur les favoris restants en course, dont son coéquipier Enric Mas, Valverde et Landa. La jonction n'aura jamais lieu. Valverde, deux fois vainqueur de la Clasica, tente bien une accélération à 700 m du sommet du Murgil dans des passages à plus de 15%, mais rien n'y fait.
"Je n'arrive pas à le croire"
Le groupe de favoris bascule avec, toujours, cette quarantaine de secondes de retard sur Evenepoel, qui fait une descente sérieuse avant de franchir la ligne avec 38 secondes d'avance sur ses poursuivants. Derrière lui, son compatriote Greg Van Avermaet remporte le sprint devant le Suisse Marc Hirschi."Je n'arrive pas à le croire", déclare Evenepoel en secouant la tête après l’arrivée. "J'ai toujours rêvé de gagner une telle classique dans ma carrière, mais le faire dès ma première année est incroyable. Je ne m'attendais vraiment pas à ça." Grâce à ce succès inattendu, Evenepoel (19 ans et 190 jours) devenait le troisième plus jeune coureur vainqueur d'une grande course d'un jour, derrière Victor Fastre (18 ans et 362 jours, en 1909) et Georges Ronsse (19 ans et 102 jours, en 1925), tous deux victorieux sur Liège-Bastogne-Liège.
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