Pierre de Maere arrive aux Francos : "Je veux toujours revendiquer partout que je suis Belge"

Festivals | Alors qu'il sortira bientôt son tout premier album, Pierre de Maere se produira ce samedi, 19h45, sur la scène Sabam for Culture / Playright + aux Francofolies de Spa. Proximus Pickx en a profité pour s'entretenir avec la jeune pépite belge qui rêve d'un jour marier un ange.

De Pickx

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Bonjour Pierre, tout d'abord, comment vas-tu ? Toi qui rêves de devenir une star pour être invité à toutes les fêtes notamment, tu n'es pas trop stressé de te produire aux Francofolies de Spa où tu vas côtoyer d'autres artistes de renom ?

Pierre de Maere : "Très bien, merci ! J'ai déjà eu la chance de me produire devant 1500 personnes à la Cigale à Paris puis devant 6000 spectateurs au NRJ Music Tour en juin dernier. C’est effrayant et en même temps pas tant que ça puisque plus il y a de monde et moins c’est personnel d’une certaine façon. Tu vois moins les visages donc c’est moins stressant."

Rapidement, quand on t'écoute et quand on te regarde dans tes clips, un personnage singulier se démarque des autres artistes. Cela te permet d'envelopper comme tu l'as déjà dit une musique qui pourrait être pauvre dans un joli packaging. Ne penses-tu pas que la sincérité de tes textes pourrait se perdre dans l'extravagance de tes performances visuelles ?

P.d.M. : "Tout commence par la musique. L’élément central et l’essence du projet, c’est la musique. S’il n’y en a pas, il n’y a pas d’image. Chaque visuel nait de mes textes. Je n’ai pas forcément peur de me perdre dans l’emballage car je sais que sans fond il n’y a pas de produit. À l’époque, ce que je me disais surtout, c’est que je ne suis pas certain de plaire car je n’ai jamais eu l’aval des professionnels de la musique. Mon insécurité est née de ça, de mon background inexistant où je n’ai jamais pris de cours de chant. Mais j’ai autant de plaisir à penser image que son. Mon projet réunit mes 3 passions sur un même pied d’égalité que sont la mode, la photographie et la musique. Je n’ai donc pas peur de perdre le fond du projet dans le sens où sans la musique il n’y a rien d’autre et que le reste vient ensuite dans le processus."

Tu as déjà évoqué que ton personnage, qui te représente mais poussé à l'extrême, pouvait être perçu par certains comme un connard arrogant (sic). Comment faire en sorte de faire comprendre au public au sens large que c'est avant tout du second degré et de l'humour belge en quelque sorte ?

P.d.M. : "Avant tout, on joue le jeu à 100 % et on se dit qu’on a de la chance parce que les gens qui vont adhérer au projet sont malins (rires). Après, ça ne demande pas non plus un niveau intellectuel incroyable pour comprendre le degré du projet. À titre personnel, j’ai déjà été agacé par les artistes sans les connaître mais une fois que tu t’intéresses à leur projet et à la personne en elle-même tu changes souvent d’avis. 

En ce qui me concerne, en plateau et dans les clips, il y a un côté un peu mannequin et un peu froid qui peut être repoussant pour certains mais une fois que l’on me rencontre dans la vraie vie pour prendre une photo avec moi ou pour parler, on se rend compte que je ne mange personne. Le temps permet au public de connaître l’artiste."

La musique semble être une échappatoire pour toi. D'ailleurs, certains hits comme Lolita sont avant tout là pour déconner. Mais on sait aussi que l'on demande souvent aux artistes de se positionner et de profiter de leur célébrité pour passer des messages. Le magazine Tétu te qualifie d'artiste queer, par exemple. As-tu envie de transmettre des messages à travers tes musiques également ou manques-tu de légitimité par rapport à ton parcours ?

P.d.M. : "C’est un choix à faire et il ne doit pas être fait nécessairement en début de carrière. Aujourd’hui, avec l’âge que j’ai et avec ce que j’ai vécu, j’estime que je n’ai pas vraiment les ressources nécessaires pour l’instant pour m’investir dans un combat car j’aurai l’air bête et ignorant. Si on prend l’exemple du combat LGBT, je n’ai pas de combat à mener car je ne me suis jamais senti persécuté. Je suis gay mais à aucun moment je l’ai mal vécu. 

Bien sûr, parfois il y a des commentaires homophobes mais ce sont tellement des cas isolés me concernant que ce serait faux-cul de mener ce combat même si je le trouve évidemment plus que nécessaire. Par contre, là où j’estime que j’ai un rôle à jouer, c’est dans la normalisation du sujet. Je ne veux pas forcément brandir un drapeau LGBT à mes concerts mais je veux parler par exemple d’amour en utilisant les pronoms masculins dans mes chansons. Ce n’est pas un combat pour moi mais davantage un enjeu. 

En réalité, mon combat, c’est plutôt l’esthétisme. J’aime parler des choses que j’apprécie. Ces dernières années, il y a surtout une culture du moche. Je l’ai vu aux Beaux-Arts quand j’étais aux études en photographie à Anvers. L’objectif sur place était de photographier des choses moches et d’en parler. C’est très contemporain. Personnellement, j’aime ce qui est beau. J’adore l’art moderne par exemple. Je parle de choses qui sont belles, je porte des costumes et je fais des clips que j’essaye de rendre beaux."
 
La réussite semble passer pour toi par la reconnaissance de la France plutôt que de la Belgique. Cela semble être monnaie courante avec les artistes belges qui se font plus discrets dans les médias belges par exemple. Comment peux-tu l’expliquer ?

P.d.M. : "La vérité, c’est que si tu ne conquiers pas le public français en tant que chanteur francophone, je vois mal comment tu peux tout défoncer. Chaque artiste francophone a pour ambition de viser la France car le territoire est tout simplement plus important. Après, je serai tout aussi heureux de remplir un Sportpaleis qu’un Bercy. Il faut cependant aussi dire que Bercy a une dimension mythique. La culture est encore davantage mise en avant en France mais chaque artiste belge garde quand même sa belgitude pour moi. Personnellement, je vais toujours revendiquer partout que je suis Belge."

Retrouvez Pierre de Maere ce samedi à 19h45 sur la scène Sabam for Culture / Playright + aux Francofolies de Spa.

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