L'ex-internationale Heleen Jaques se penche sur l'Euro 2022 des Red Flames : "Ce groupe est plus avancé que nous en 2017"

Sports |

Heleen Jaques a joué en Belgique pour Anderlecht, le Club de Bruges, La Gantoise et à l'étranger pour la Fiorentina, Herforder, Potsdam et Sassuolo. Après 97 matchs sous le maillot des Red Flames, elle a quitté l'équipe nationale en 2020. Pas pour longtemps, car peu après, elle a été nommée coordinatrice des jeunes à la fédération. L'ex-international est donc idéalement placée pour discuter du prochain Euro et de l'avenir des Flames.

De Pickx

Partager cet article

Bonjour Heleen Jaques ! Lors du dernier Euro, en 2017, vous étiez une titulaire. Que gardez-vous comme souvenirs de ce tournoi aux Pays-Bas ?

Heleen Jaques : "C'était la première fois que nous étions là, donc tout était nouveau. Un bus des joueurs spécialement décoré, des escortes de police, des stades pleins, des stewards partout pour vous escorter... aucune d'entre nous n'était habitué à cela. Lors de ce premier match contre le Danemark, on pouvait voir une certaine nervosité dans notre groupe. Pour certaines, c'était une tension positive, pour d'autres, c'était plus difficile. Moi-même, je prenais plaisir à vivre de grands moments comme celui-là, j'y voyais une occasion de me surpasser. J’adorais me lancer dans un bon tacle pour conquérir le public. Mais quand je repense au match d'ouverture, nous étions trop heureuses d'être là, au lieu de déjà penser aux différents scénarios. Et après ce match ? On n’en a pas vraiment parlé. J’agirais différemment aujourd’hui. Si vous gagnez ce premier match, vous mettez immédiatement la pression sur vos autres adversaires, ce qui n'est pas sans importance. En tant que joueuse, vous devez avoir une certaine vision de la manière dont vous voulez atteindre le deuxième tour.

Quel était le sentiment après cet Euro où votre parcours s’est limité à la phase de poules ?

H.J. : "L'impression d'une occasion manquée. Parce que si nous avions eu plus foi en nos propres capacités, nous aurions pu aller plus loin. Contre le Danemark, nous avons perdu 1-0 parce que nous avons trop bien commencé et avons reculé trop vite. Alors que nous aurions dû nous contenter d'un bloc haut ou moyen, car nous leur aurions alors causé des problèmes. Nous avons gagné le deuxième match contre la Norvège. Et puis le dernier match de groupe contre les Pays-Bas, nous avons perdu de justesse 2-1, alors qu'il y avait des opportunités, mais nous avons fait des erreurs stupides. Au final, les Pays-Bas sont devenues championnes d'Europe. Alors oui, on se dit que si on avait tout donné dès le départ...".

Pensez-vous que la génération actuelle des Red Flames a progressé davantage à cet égard ?

H.J. : "Oui, j’en suis convaincue. Cela a beaucoup à voir avec le staff. C'est presque au même niveau que l'équipe masculine. Il s'agit presque du même encadrement que lors du précédent Euro - elles peuvent donc emporter cette expérience avec eux -, complété par quelques expertes dans leur domaine. À cet égard, nous avons donc une longueur d'avance, nous savons mieux à quoi nous attendre. Parmi les joueuses, nous avons aussi un certain nombre de noms qui étaient là la dernière fois, elles peuvent maintenant guider les jeunes. Mieux que ce que nous avions pu faire en 2017. Dans un groupe, on ne peut pas préparer tout le monde de la même manière pour un Euro, chacun a ses propres besoins."

Nous sommes dans une poule avec l'Islande, la France et l'Italie. Pouvez-vous estimer nos chances contre eux ?

H.J. : "La France se distinguera certainement. Elles sont bien plus avancées que la plupart des pays. Mais elles ont du mal à se montrer à la hauteur de ce statut de favori, comme l'ont prouvé les tournois précédents. Je me demande si elles peuvent le faire cette fois-ci. L'Islande et l'Italie sont de valeur égale, les deux équipes s'appuyant sur l’envie et les duels physiques. Nos matchs précédents contre elles montrent que les chances sont de 50-50. Tout dépendra de si nous sommes suffisamment affûtées pour affronter la bataille physique dès le début. Ce ne sera certainement pas facile. La confrontation avec l'Islande, en tant que premier match, sera nerveuse, même si je pense que nous pouvons gagner, à condition d’être à la hauteur. L'Italie, en tant que troisième match de poule, sera cruciale. Et contre la France, on ne sait jamais, si elles nous sous-estiment.

Le premier match de préparation contre l'Angleterre (défaite 3-0) a peut-être constitué un rappel à l'ordre utile ? Car au cours des mois précédents, l'équipe a toujours gagné facilement contre des adversaires faibles lors des qualifications pour la Coupe du monde.

H.J. : "Je ne sais pas si on doit vraiment se baser sur ce match contre l'Angleterre pour tirer certaines conclusions. N'oubliez pas que c'était le début de notre préparation, que l'intensité n'était pas encore très élevée - elle l'est maintenant - et que la sélection finale pour l’Euro n'avait pas encore été faite. Vous jouez moins libérée. Je peux imaginer que certaines filles joueront avec plus de confiance maintenant qu'elles savent qu'elles sont là. Mais une défaite contre un adversaire fort est toujours utile pour mettre à nu certains points de travail, et nous en tiendrons compte face aux prochains adversaires. Plusieurs joueuses sont aussi revenues d’une longue période de convalescence."

Une question qui vous concerne en tant que coordinatrice et entraîneuse nationale des jeunes : quel rôle pouvons-nous attendre de jeunes talents comme Hannah Eurlings, Amber Tysiak ou Sari Kees lors de cet Euro ?

H.J. : "Ce sont des talents qui ont leur place dans le groupe, mais il ne faut pas oublier que c'est tout nouveau pour elles et qu'elles doivent encore franchir des étapes. Elles sont jeunes. Amber Tysiak revient tout juste de blessure, mais Sari Kees a également prouvé qu'elle pouvait faire des progrès en position d'arrière central. C'est donc une bonne nouvelle pour l'avenir. Et d'autres talents sont à venir ! Mais je ne mettrais pas trop de pression sur elles pour le moment. Attention aussi, dans ce processus de rajeunissement, à ne pas oublier les joueuses expérimentées comme Laura Deloose, Laura De Neve, Janice Cayman, Tessa Wullaert... elles seront cruciales dans ce tournoi."

Les matchs de préparation ainsi que l'Euro 2022 des Red Flames sont à suivre sur la RTBF ou sur Pickx.be ou l'app de Proximus Pickx. Via TV Replay, vous pouvez regarder le programme jusqu'à 36 heures plus tard quand vous le souhaitez, ou également sur le site ou l'app 7 jours après sa diffusion !

Regardez tout ce que vous aimez, où et quand vous voulez.

Découvrez Pickx Se connecter

Top

Attention : regarder la télévision peut freiner le développement des enfants de moins de 3 ans, même lorsqu’il s’agit de programmes qui s’adressent spécifiquement à eux. Plusieurs troubles du développement ont été scientifiquement observés tels que passivité, retards de langage, agitation, troubles du sommeil, troubles de la concentration et dépendance aux écrans

Top