Les Etoiles Filantes : François Cevert, un décès avant d'être couronné

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Il fut une époque où être pilote de Formule 1, c’était jouer avec la mort. On pouvait être le plus talentueux du monde, promis à un avenir radieux, le moindre petit écart pouvait vous conduire droit sous terre. C’est ce qui est arrivé à François Cevert, celui qu’on voyait comme un futur champion du monde.

De Pickx

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Circuit de Watkins Glen, dans l’état de New York, aux Etats-Unis, le 7 octobre 1971. François Cevert, pilote français de Tyrell, s’impose et devient le premier Tricolore à remporter une course de Formule 1 depuis 13 ans. Cevert est un grand espoir du sport automobile français dont il incarne le renouveau. Pour beaucoup, il a le talent nécessaire pour un jour décrocher le titre de champion du monde. Dans l’ombre de Jackie Stewart, son coéquipier, ami et mentor, il fourbit ses armes pour prendre sa succession. Mais la vie en décidera autrement.

Car, comme une mauvaise blague de la Grande Faucheuse, la vie de François Cevert s’arrêtera net dans un virage du circuit de Watkins Glen, deux ans plus tard quasiment jour pour le jour. Le 6 octobre, lors des qualifications, le pilote rate un virage. Sa Tyrell sort de route, mange le rail de sécurité et se désintègre, ne laissant aucune chance à Cevert.

Un pur talent

François Cevert est né en février 1944, au cœur d’un Paris encore occupé par les Allemands. Issu d’une famille juive, les Goldenberg, il porte le nom de sa mère par sécurité. Son père, joaillier, aimerait qu’il reprenne le commerce familial, mais François veut autre chose, il a besoin d’adrénaline et c’est le sport automobile qui l’attire.

Ses débuts sont compliqués, en F3, mais il finit par décrocher le titre en 1968 et accède à la F2 où son futur va basculer. Lors d’une course à Reims, il s’impose devant Jackie Stewart. Chez Tyrell, on flaire le bon coup et après avoir ‘scouté’ le jeune frenchie, décision est prise de l’engager comme second pilote pour la saison 1970, première année où Tyrell aligne sa propre écurie. Sûre de son talent, l’écurie veut faire de lui le successeur de Stewart. Le Britannique, champion du monde en 1969, 1971 et 1973, le prend rapidement sous son aile et le polit.

Fauché trop tôt

Dans les roues de Stewart, Cevert apprend, comprend ce qu’est la F1. Après une première saison 1970 qui indique de grandes dispositions, il remporte enfin son premier grand prix l’année suivante. Aux Etats-Unis, il met fin à 13 ans de disette du sport auto français. On sent qu’il peut viser grand, mais pour le moment il doit encore et toujours jouer les équipiers de Stewart. Pour Cevert, ce n’est pas une pénitence car les deux hommes sont amis, des vrais.

Stewart a prévu de se retirer à l’issue de la saison 1973. Il est lassé, sent que c’est le moment de partir et, surtout, il sait qu’il a un digne successeur prêt à marcher sur ses traces en la personne de Cevert. Cette saison-là, le Grand Prix des Etats-Unis doit être son dernier. Il ne l’a pas encore dit à François Cevert. Il n’en aura jamais l’occasion. Car durant les qualifications, tout s’arrête pour le Français. Pour Stewart aussi, qui décide de ne pas prendre le départ le lendemain.

Jamais champion du monde, une seule victoire au compteur, François Cevert n’aura pas eu le temps d’imposer sa griffe à la F1. Malgré tout, il l’aura marquée profondément. Car il avait tout pour réussir. Les lettres d’or étaient déjà prêtes pour orner son nom. Elles ne seront jamais utilisées.

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