Mise en scène : que se passerait-il si Spider-Man n’était plus capable de tisser sa toile ?

Il n’aurait pas dû boire ces derniers shots de tequila. Il a l’impression que Thor a testé son marteau sur sa tête. Si seulement Thanos se présentait aujourd’hui pour disparaître à jamais. Heureusement que tante May lui a préparé un thermos de café sur lequel elle a collé un post-it :

"ça pourrait sauver des vies ?? P.-S. : essaie de viser la cuvette des WC la prochaine fois, ta coordination pourrait être meilleure."

Lorsque Peter – paresseux comme un pou – tente ‘d’attraper’ le thermos, il ne se passe rien. Pas de toile. Parker se dit d’abord que c’est à cause de l’alcool (au fait, où est-ce que Steve Rogers a bien pu mettre ce seau ?), puis il retente le coup. Rien. ‘Allez’ dit-il. "C’est le karma ou quoi ? Une malédiction ? Sérieux. C’est une blague ?’". Il jette sa main en avant, en vain. Pas de fil, pas le moindre picotement au bout des doigts. Rien, nada, que dalle.

"Merde, merde, merde." On entend qu’il panique. "Ce n’est pas possible. Sans toile, je suis fichue ! Qu’est-ce qui ne va pas ?" Peter Parker se calme en buvant quelques tasses de café, et se dit que la nuit fut vraiment trop courte. Mais une heure et un demi-bras en lambeaux plus tard, il ne se passe toujours rien. Tout ce  qui sort de lui, ce sont des jurons bruyants de frustration, l’un plus scatologique que l’autre. Mais de la toile ? Pas le moindre centimètre. C’est la panique.

Après quelques recherches infructueuses sur Google, Peter saute dans ses vêtements et se rend chez le Dr Sun, l’acupuncteur qui ne cesse de le rafistoler après ses exploits. Un fil et une aiguille peuvent faire des miracles, mais le Dr Sun lui conseille quand même d’éviter de s’étaler contre des gratte-ciels chaque semaine. Spider-Man aussi a ses limites. "Ah, Peter. Ça me fait plaisir de te voir. Comment vas-tu ? Tu as l’air fatigué. Montre un peu ta langue". Peter s’exécute.

"He n’ai hudehil". Lisez à haute voix en tirant la langue. C’est difficile. Peter n’a pas ce talent malheureusement. "Tu, quoi ?", demande le Dr Sun. Parker répond en paniquant.

"JE N’AI PLUS DE FIL !"

"Ah, tu veux parler de fil d’araignée. Il fallait s’y attendre, un jour.’" "Comment ça, fallait s’y attendre ?".

"Oui, Peter. Je vois à ta langue que ton foie est surmené. La nuit a été difficile ? J’ai senti les vapeurs d’alcool avant même que tu ne pénètres dans la pièce. Tu as aussi mangé de l’ail ? Un snack bien gras ? Un MacDo ? Je crains que ton corps ne soit entré dans une phase de rébellion. Ton organisme est un temple, Peter. Pas une poubelle."

Furieux contre lui-même, Parker sent les larmes lui monter aux yeux. Il veut que ça s’arrête’. "C’est fini pour toujours ?", demande-t-il avec une voix presque inaudible. "Aucune idée", répond le Dr Sun.

"Je vais être honnête avec toi, Peter. L’alcool a totalement réinitialisé ton corps. Tu es peut-être à présent "guéri" de la maladie de l’araignée. Mais peut-être pas. Allonge-toi, je vais voir si je peux rouvrir tes canaux d’énergie et tes chakras d’homme-araignée".

Quelques instants plus tard, Peter est couché sur la table avec 30 aiguilles d’acupuncture dans le corps, du sommet du crâne au tendon d’Achille. Soudain, il crie : "Dr Sun ! Dr Sun ! Ça marche".

Quand le Dr Sun entre dans la pièce, Peter est suspendu au plafond, la tête en bas, avec les aiguilles toujours plantées dans le dos. ‘Mais c’est différent’, observe Peter. ‘Tu as raison, répond le Dr Sun.

"C’est à cause de toute cette tequila que tu as ingurgitée, Téquila-Man ! Ta toile est à présent constituée d’un mélange de fibres d’agave sucrées et de soie. Maintenant, les gens te sentiront arriver à des kilomètres. Allez, descends. Je dois récupérer mes aiguilles".

‘Je ne peux pas docteur, je suis collé au plafond’, hurle Peter. Le Dr Sun termine sa consultation sur ces sages paroles :

"Tiens bon, araignée de sucre. Réfléchis à la soirée de fou que tu as passée et fais-moi signe quand tu seras prêt à sortir de ton cocon !"