Eden Hazard, une reconstruction en douceur mais enfin convaincante

Le sélectionneur national Roberto Martínez l'avait déjà dit avant cette fenêtre internationale et il l'a montré devant la caméra hier après la victoire en Nations League contre la Pologne : Eden Hazard est à nouveau rayonnant. Les traits d'esprit, les clins d'œil et le rire espiègle sont de retour. Depuis que la plaque métallique a été retirée de sa cheville il y a quelques mois, il peut à nouveau fouler le terrain sans douleur. Le père, Thierry Hazard, a également expliqué aux médias comment son fils se sent - enfin - libéré à nouveau. Maintenant, il s'agit de retrouver le rythme en match, car la mentalité est déjà bonne.

Les preuves ne manquent pas. Tout d'abord, le souhait explicite d'Eden Hazard d’aller au bout de son contrat au Real Madrid et de ne pas chercher un nouveau club. Il ne veut pas entrer dans l'histoire du club de ses rêves comme un transfert raté. Ce sens de l'honneur est un bon signe. Le capitaine des Diables Rouges montre la volonté de se battre. Espérons qu'il mettra également cette ambition en pratique avec une période de vacances écourtée cet été, ou au moins un programme d'entraînement personnel serré pour apparaître aussi en forme que possible au début de la préparation au Real. Écarter Vinicius Jr du flanc gauche sera loin d'être une sinécure.

Plus aucune peur

Une autre preuve de sa bonne attitude est l'interview qu'Eden Hazard a donnée après sa performance satisfaisante contre la Pologne. L'aîné des Hazard a confirmé qu'il se sent bien dans sa peau, qu'il peut jouer sans douleur et a souligné que ce dont il a besoin maintenant, c'est du rythme du match : "Je suis à 80 % de mes capacités, je pense que j’ai encore une petite marge. Plus je jouerai de minutes, plus je deviendrai meilleur. Quand les jambes réagissent bien, je peux enchainer." On le sent à l’interview, et on l’a vu dans sa manière de jouer, Eden Hazard n’a plus peur de se reblesser. Il joue libéré.

Les premiers matchs de cette Nations League montrent clairement que les choses semblent s'améliorer progressivement. Contre les Pays-Bas, Eden Hazard n'a joué qu'une seule mi-temps, laquelle ne fut pas particulièrement marquante. Mais contre la Pologne, le numéro 10 de notre équipe nationale a pu rester sur le terrain pendant plus d'une heure et il a montré des éclairs de sa classe. Ici et là, une accélération, une feinte, une passe, une protection ou un détournement de balle. Hazard s'est régulièrement proposé et a pu se libérer plusieurs fois. Et il a délivré une belle passe décisive à Kevin De Bruyne pour l'important 2-1. Le Madrilène a apporté beaucoup de créativité dans le jeu des Diables.

Un manque de finition

Seul défaut : si Eden était un peu plus affûté dans la finition, son nom aurait dû être sur le tableau marquoir. Selon ses propres termes, jusqu’à trois fois. "Du Eden Hazard tout craché", souriait-il après la rencontre en évoquant son gros raté de début de match. "Je pensais que le ballon était déjà dedans, mais ce n’était pas le cas."

Cela aussi est porteur d'espoir : Hazard était critique envers lui-même. Le manque de précision devant le but démontre également qu'il y a encore du chemin à parcourir avant de revoir un capitaine à 100 %. La nouvelle version d'Eden Hazard sera de toute façon différente : nous ne reverrons peut-être jamais l'agilité et l'imprévisibilité du maître dribbleur de l'époque de Chelsea, mais un joueur avec autant de classe peut toujours être un atout pour n'importe quelle équipe grâce à son intelligence et à sa conservation du ballon. Tant pour le Real Madrid que les Diables Rouges.

Suivez la rencontre de l'UEFA Nations League entre le pays de Galles et la Belgique ce samedi 11 juin à 20h45 sur RTL TVI.