Comment l’album ‘Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band’ des Beatles a marqué l’histoire de la musique ?

Musique |

Aujourd’hui, cela fait 55 ans que l’album ‘Sergeant Pepper’s Lonely Hearts Club Band’ a vu le jour. Influencé par la culture hippie des sixties, le disque a été composé de toute part comme un chef d’oeuvre cohérent. S’il est aujourd’hui considéré comme l’un des albums les pus influents de l’histoire de la musique, c’est grâce à son originalité et à son retentissement intergénérationnel.

De Pickx

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Face à la Beatlemania, le Fab Four ne veut plus faire de tournées. Les cris des fans hystériques empêchent les chanteurs d’être entendus en plein concert. À l’époque, les moyens de sonorisations laissent à désirer pendant les lives, à tel point que sous les hurlements ils ne s’entendent plus jouer. De plus, sur scène, ils ne parviennent pas à reproduire certains de leurs titres récents enregistrés en studio puisque les techniques de productions sont plus complexes. Notamment grâce à l’arrivée dans les studios des magnétophones multipistes (quatre pistes). Ils utilisent plus d’instruments qu’en concert (limité seulement à une batterie, deux guitares et une basse) et de nombreux overdubs utilisés pendant les enregistrements. Lorsque leur tournée de 1966 pour l’album ‘Revolver’ prend fin, les Beatles décident de se séparer quelques temps. Fatigués d’être les Beatles, ils s’accordent plus de temps pour eux et arrêtent les tournées pour un moment. 

Alter Ego

Pendant cette période Paul McCartney est très inspiré. Il imagine un groupe alter ego afin de se libérer de toutes les conventions associées à son vrai groupe. Il se lance dans une expérimentation musicale. Dès que ses trois camarades entendent parler de ce nouveau projet, ils sont entièrement conquis et le Fab Four s’enferment à plein temps dans les studios EMI d’Abbey Road. Ils s’amusent à coller des bouts de chansons à un morceau, à ajouter des bruitages, à passer des titres à l’envers et en accéléré. Ils jouent divers instruments qui sont atypiques pour le rock’n’roll des sixties. Instruments traditionnels, indiens, de fanfares, violons, orchestre symphonique et autres s’ajoutent à la musique des Beatles. Cette période sera appelée ‘les années studio’. L’album fut conçu en 129 jours. 

Pour créer un groupe fictif, il fallait trouver un nouveau nom. Paul McCartney aurait été inspiré lors d’un repas dans un avion en voyant le ’S’ pour sel et le ‘P’ pour poivre. De ces initiales, il trouve le nom ‘Sergeant Pepper’. La continuité ‘ Lonely Hearts Club Band’ fut ajoutée car à ce moment-là, les noms à rallonge et absurdes étaient à la mode. Les Beatles devinrent donc le temps d’un album les 'Sergeant Pepper’s Lonely Hearts Club Band'. 

Innovant

Grâce aux influences classiques et psychédéliques, entre autres, le Fab Four montrent une autre facette de leur personnalité. Le groupe avait évolué depuis ses débuts et ses membres aussi. En début de carrière, ils étaient ces "garçons sages" en costume cravate, à la coupe au bol. En 1967, ils sont physiquement différents, ils ont des habits colorés, chacun opte pour un style différent et porte la moustache. En plus de marquer un véritable tournant au sein du groupe, l’album reflète également les changements culturels durant le ‘Summer of Love’, le point culminant de la culture hippie. L’album fait de nombreuses références aux drogues (par exemple la chanson : ’Lucy in the Sky with Diamonds’, dont les initiales sont LSD), à la sexualité et a une approche pacifiste du ‘flower power’ dans ses textes.

Influence Pop Art

En plus d’une expérimentation musicale et de l’évolution du groupe, la pochette de l’album est une véritable oeuvre d’art à elle seule. Elle est signée Peter Blake, un peintre du Pop Art. Surchargée de couleurs vives, elle est composée d’une soixantaine de portraits de personnalités célèbres autour de nos quatre protagonistes habillés en uniforme de musiciens de fanfare. On peut y reconnaître Lewis Carroll, Bob Dylan, Mae West, Edgar Allen Poe, Marilyn Monroe et bien d’autres. Il y a également une version en cire des Beatles représentée. Celle-ci est exposée au musée de Madame Tussaud de Londres. Cette représentation marque la rupture du groupe avec l’image des "anciens Beatles" en pleine Beatlemania. Cette foule de personnes reflète la diversité, les genres et thèmes qui animent les sixties et influencent l’album.

L’oeuvre a coûté une fortune au groupe. À l’époque, la réalisation d’une pochette d’album coûtait environ 75£, les Beatles y ont investi plus de 3 000£. Ce qui serait aujourd’hui l’équivalent de 60.000 euros. Pour tous ces efforts, la couverture de disque reçoit un Grammy dans la catégorie arts graphiques. Elle est sans doute celle qui a le plus marquée l’histoire du rock, et qui a été parodiée des centaines de fois. 

Concept-album

Tous ces éléments réunis font de ce disque le premier concept-album. Même s’il faudra attendre 1968 pour voir le premier vrai concept-album, comme on l’entend aujourd’hui. Cette année-là, le groupe The Pretty Things raconte une histoire de la première à la dernière chanson de l’album ’S.F. Sorrow’. En effet, ce n’est pas le cas pour ‘Sergeant Pepper’s Lonely Hearts Club Band’. Ils proposent toutefois une ambiance cohérente, celle d’une fanfare qui accueille le public à son concert, ils inventent des personnages que nos quatre musiciens incarnent et imaginent des situations qui font sourire. 

Réédition

Ayant changé la face du rock, cet album est considéré comme l’oeuvre phare du Fab Four. ‘Sergeant Pepper’s Lonely Hearts Club Band’ domine d’ailleurs le classement réalisé par le magazine ‘Rolling Stone’ en occupant la première position dans la liste des ‘500 plus grands albums de tous les temps’. 

Le 26 mai 2017,  une version remastérisée voit le jour pour célébrer le demi-siècle de ce monument de la musique. C’est Giles Martin, le fils de l’ancien producteur des Beatles qui est aux commandes de cette réédition pour la première fois intégralement en stéréo.

 

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