Le magazine américain Time l'a compté parmi les 100 personnes les plus influentes de la planète et Beyoncé la cite comme une véritable source d'inspiration. Florence + the Machine a repris là où elle s'était arrêtée après la pandémie, début 2022, avec un teaser saisissant. Certains fans ont reçu de manière inattendue une enveloppe rose. Le contenu ? Une carte à jouer portant la mention ‘King - Chapitre 1’. Il s'est avéré que c'était le titre d'une toute nouvelle chanson du groupe rock !
Un festival d'extravagance
‘Dance Fever’ a été salué par Rolling Stone comme "l'album le plus explosif de Florence + The Machine à ce jour". Florence Welch a capturé sa vie tout au long de son œuvre dans des textes poétiques aux mélodies obsédantes et puissantes. Le projet londonien a connu la célébrité lorsque ‘Dog Days Are Over’ est devenu un tube mondial en 2009. Armée d'une puissante paire de poumons, Florence a piloté sa "Machine" vers de nouveaux sommets avec son deuxième album ‘Ceremonials’. Depuis lors, ses chansons sont devenues plus grandioses et plus personnelles, toutes plus grandiloquentes les unes que les autres.
On dit que ‘Dance Fever’ devait sonner comme "Nick Cave dans un club". Les coproducteurs Jack Antonoff et Dave Bayley de Glass Animals ont aidé la chanteuse à aiguiser ses instincts pop sans se renier. Selon ses propres mots, l'album a été façonné par son désir de se libérer après la pandémie. ‘Back in Town’, par exemple, raconte un voyage à New York après la fin du confinement.
Florence avait quelque chose de spécial à préparer en studio, et les visuels de l'album le soulignent. L'œuvre d'art est un festival d'extravagance avec des costumes saisissants, des arrangements floraux et des robes royales. Florence joue le rôle principal de sa propre fantaisie décadente dans le clip de ‘Rabbit Heart’ : comme si elle était la reine du pays de Florence, elle consomme un dernier repas de fruits avec des courtisans. Les paroles, elles aussi, frisent l'autoglorification. « I need my empty halls to echo with grand self-mythology » (ndlr : « J'ai besoin que mes salles vides résonnent d'une grande mythologie de soi"), chante-t-elle dans l'ouverture de ‘King’, ajoutant : "Cause I am no mother, I am no bride, I am king. » (ndlr : « Parce que je ne suis pas une mère, je ne suis pas une mariée, je suis un roi").
‘Dance Fever’ s'inspire de la toute aussi fascinante et mystérieuse "peste dansante de 1518". En juillet 1518, une femme se met à danser pendant des jours entiers dans les rues de Strasbourg. Au bout d'une semaine, la femme avait été rejointe par 34 autres danseurs. En un mois, le groupe est passé à environ 400 danseurs, dont certains sont morts d'épuisement, de crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux. La véritable histoire n'est pas connue, mais le fait qu'il y ait eu de la danse est confirmé par des sources historiques. Plus tard, il y a eu des spéculations sur une explication médicale. Parmi les suggestions figurait la maladie de l'ergotisme, causée par la consommation de céréales contaminées par l'ergot.
Tant sur le plan visuel que musical, Florence concilie la grâce et le drame. ‘My Love’ s'ouvre sur une note longue de 26 secondes, dépassant sa note précédente de 15 secondes sur ‘No Light No Light’. Cette chanson est le point culminant du disque, dans lequel Florence chante un sentiment de vide très mi-2020 : « There is nothing to describe / Except the moon still bright against the worrying sky », (ndlr : "Il n'y a rien à décrire / Sauf la lune encore brillante contre le ciel inquiétant"), chante-t-elle. « All my friends are getting ill » (ndlr :"Tous mes amis tombent malades.") Vous pouvez le constater : le coronavirus a reçu un rôle principal dans ce nouvel album.
De nombreux indices montrent que ‘Dance Fever’ est plus qu'un simple album de plus pour Florence + The Machine. Par exemple, ‘King’ contient une référence à ‘Never Let Me Go’, et ‘Heaven Is Here’ fait un clin d'œil à l'élément de l’eau dans ses paroles (voir la playlist de Florence, ‘Water to drink not to write about’).
Un an après la sortie de ce cinquième opus, un nouveau titre prend place dans l'univers de 'Dance Fever'. 'Mermaids' est une chanson pop sombre qui parle de sirènes. Elles se transforment en jeunes filles anglaises et s'abandonnent avec insouciance dans les rues de Londres sous un ciel obscur et gris. Elles profitent de leur unique nuit sur le rivage et dansent comme elles ne l'ont jamais fait auparavant.
Bref, sur ce cinquième album, Florence jongle et flirte avec l'autodérision, le star system et le drame. Un spectacle irrésistible et baroque pour les yeux et les oreilles, dont on ne peut que conclure après coup : oui, elle est vraiment le roi de son propre univers !
Vous pouvez également découvrir une toute nouvelle playlist, constituée par Florence Welch et intitulée : 'Under Heaven Over Hell'. Elle regroupe 39 titres qui définissent la carrière du groupe et son évolution musicale.
Retrouvez le groupe belge Balthazar à la place de Florence + The Machine sur la Main Stage du Pukkelpop, à partir de 20h15, ce dimanche 20 août.