Les Étoiles filantes : le transfert maudit de l'icône américaine du baseball Babe Ruth

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Il y a des transferts qui peuvent coûter cher… Ce fut le cas pour les Red Sox lorsqu’en 1919, la légende du baseball Babe Ruth est passée de ce club de Boston aux Yankees de New York. Le début d'une période de succès pour les Yankees... Et d'une incroyable disette, longue de 86 ans, pour les Red Sox qui avaient pourtant été la plus grande équipe du début du 20ème siècle.

De Pickx

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George Herman Ruth Jr, dit Babe Ruth, a joué pendant 22 saisons dans la Major League Baseball (MLB), la ligue de baseball la plus réputée au monde. De 1914 à 1935, il collectionne les records les uns après les autres. Il devient célèbre principalement en raison de ses nombreux home runs et de ses spectaculaires balles longues - dont il est en fait le pionnier -mais ce que l'on sait moins, c'est qu'il avait commencé sa carrière comme lanceur.

C'était avec les Red Sox de Boston, son premier club. Babe Ruth a aidé l’équipe à remporter trois World Series (1915, 1916 et 1918), la plus haute distinction dans ce sport. Mais juste avant Noël 1919, le propriétaire des Red Sox Harry Frazee, à la surprise générale, vend son joueur vedette et coqueluche du public aux Yankees de New York. Frazee était également producteur de théâtre et a fait cela pour financer une pièce à Broadway. Un beau cadeau de Noël pour les Yankees, en fin de compte. Avec son nouveau club, Babe Ruth remportera quatre autres titres en World Series (1923, 1927, 1928 et 1932). Les Red Sox, quant à eux, devront attendre 86 ans pour triompher à nouveau. De nombreux supporters de Boston savent que le grand déclin de leur équipe est dû à la « malédiction du Bambino », en référence au surnom de Babe Ruth. Nombre d’entre eux ont surtout été affectés par le fait que leur héros, après avoir quitté Boston, a fait des Yankees l'équipe la plus redoutée de la MLB. En 1990, 70 ans après ce transfert très discuté, un livre sera même publié, entièrement consacré à cette malédiction : ‘The Curse of the Bambino’.

Désespoir chez les fans de Boston

De nombreux exemples tirés de la vie quotidienne prouvent que la colère et la consternation des supporters des Red Sox suite au transfert de leur vedette étaient profondes. Ainsi un exorciste a été engagé dans les années 90 pour purifier le stade. En 2001, un fan de Boston est même allé déposer au sommet de l’Everest une casquette des Red Sox après avoir brûlé celle des Yankees au camp de base. En 2004, sur un grand axe des quais de Boston, un panneau indiquant « reverse curve » (virage inversé) a été vandalisé. Un graffiti l’avait transformé en « reverse the curse » (inverser la malédiction). Nettoyé plusieurs fois, le message est chaque fois réapparu jusqu’à ce que la ville décide de le laisser. Peut-être a-t-elle été bien inspirée puisque c’est au cours de cette année 2004 que le cours des choses va changer.

Malédiction brisée

En 2004, les Red Sox de Boston se hissent en effet en playoffs. Arrivés en finale de la Ligue américaine, ils affrontent alors leur vieux rival new-yorkais. Après avoir perdu leurs trois premiers matchs, les Sox inversent miraculeusement la vapeur et remportent les quatre rencontres suivantes. C’est la première fois qu’une équipe gagne une série après avoir perdu les trois premiers matchs. Avec ce premier trophée en 86 ans, la malédiction est enfin brisée. Et en finale des World Series, Boston s'impose sèchement 4-0 face aux Cardinals de St-Louis. En 2007 et 2013, deux autres titres de World Series viendront garnir leur armoire à trophées.

Babe Ruth n'a pas vécu tout cela, il est mort d'un cancer en 1948 à l'âge de 53 ans. Une vie courte et débridée. En effet, outre ses mérites et records sportifs, Ruth a engrangé un solide « palmarès » en dehors du terrain de baseball : son penchant pour la boisson et les femmes a été épinglé à plusieurs reprises dans les médias. Pour ces raisons, il n'a jamais pu devenir entraîneur en dépit de sa magnifique carrière. Où comment une vie de débauche peut parfois peser comme une malédiction...

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