Ilias Sebaoui, l'éclaircie dans la grisaille du Beerschot

Il lui aura fallu attendre l'âge de 20 ans pour signer son premier contrat professionnel avec le Beerschot. Formé au sein du club anversois, Ilias Sebaoui a réussi à gagner cette année sa place dans le onze de base des Rats. Malgré la saison cauchemardesque des siens, le milieu offensif parvient à se montrer à son avantage semaine après semaine. Dans les six matchs qu'il a disputés après la pause hivernale, il a marqué trois buts et il est surtout parvenu à éclipser petit à petit un certain Raphael Holzhauser.

Une performance impressionnante quand on sait que Sebaoui - à ne pas confondre avec son homonyme (ou presque) Ilias Sebtaoui, gardien de but des U21 d'Anderlecht - ne faisait pas partie des plans en début de saison, ni même de l'équipe A de Beerschot. A 19 ans (il a eu 20 ans en octobre), il semblait que le jeune Belge d'origine marocaine devrait passer une année de plus chez les espoirs, malgré un stage d'été effectué avec les pros. La situation du Beerschot et le changement d'entraîneurs en ont finalement décidé autrement. Son adaptation aussi.

Un caractère bien trempé

Arrivé en cours de saison, Javier Torrente est l'entraîneur qui a repéré Sebaoui et qui l'a intégré au noyau A. L'Argentin lui a accordé ses premières minutes de jeu le 27 octobre 2021 en Coupe de Belgique contre les Francs Borains (4-0). Au tour suivant, contre le Standard, le milieu de terrain doté d'une technique au-dessus de la moyenne a également eu droit à une demi-heure. "Ilias est habile techniquement et possède une bonne frappe", déclarait Marc Noé, coordinateur des jeunes au Beerschot, au site Internet du club. "Il a fait beaucoup d'efforts sur le plan physique cette saison et a également pu augmenter ses statistiques chez les espoirs. Il est ainsi devenu un footballeur plus complet."

Malgré les louanges internes, Sebaoui n'a reçu pleinement sa chance que lorsque le T2 Greg Vanderidt a pris les commandes de l'équipe. Lors des quatre derniers matchs (Courtrai, Cercle, Charleroi, Standard), il a été titularisé à chaque fois. Avec sa vista, sa technique et sa hargne, il donne de l'éclat à un Beerschot presque sans vie. Et les supporters présents au Kiel ont quelque chose à admirer : un jeune joueur anversois issu de l'académie qui tire son épingle du jeu.

Sebaoui est également un homme qui a du cran, même en dehors du terrain, comme il l'a déjà prouvé l'année dernière - avant sa percée en tant que joueur de football professionnel - en s'opposant sur les médias sociaux au président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken. Il y a eu une petite altercation et le Beerschot a finalement obligé Sebaoui à s'excuser auprès de l'homme politique. Heureusement, Sebaoui peut aussi mettre ce caractère bien trempé à profit sur le terrain. La façon dont il a obtenu un penalty le 29 janvier, après être entré en jeu contre Zulte Waregem, et dont il l'a transformé : c'est tout simplement la classe. Est-ce qu'il en fera preuve à nouveau ce week-end dans le derby toujours bouillant de la métropole contre l'Antwerp ?

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