Circuit Het Nieuwsblad, Patrick Sercu à la poursuite... de son père
Champion Olympique aux Jeux Olympiques de Tokyo en 1964, meilleur pistard de tous les temps et grande figure des Six Jours qui étaient alors très populaires, Patrick Sercu a récolté 88 victoires (un record !) sur les 223 Six Jours qu'il a disputés.
Belgian Patrick Sercu, Tokyo 1964 Olympic champion in cycling (1 km time-trial), has passed away at the age of 74. #rip @Athlete365 @OldestOlympians pic.twitter.com/BiQOxvVmqx
— Philippe Vande Weyer (@philippevw) April 19, 2019
Une étoile de la piste
Sur les vélodromes, Sercu fait très tôt sensation en s'imposant lors des Mondiaux 1963 qui avaient lieu à Rocourt (Liège) et en décrochant le titre mondial amateurs de la vitesse à 19 ans. Pendant sa très longue carrière, il a souvent été le coéquipier de Merckx, d'un an son cadet, sous les maillots Faema et Fiat. Il forma avec le Cannibale un duo redoutable sur piste (27 Six-Jours courus, 15 gagnés).
There are legends and there are icons - Patrick Sercu (as is Merckx, Coppi etc) was an icon of the sport. He rode 223 Six Days and won 87 victories. ?? ?? He was also a great road sprinter too (TDF stages) https://t.co/DZqL6ObKGy ... RIP Patrick ... pic.twitter.com/wjcvIWOaym
— British Cycle Sport (@VeloUK) April 19, 2019
Un palmarès enviable sur la route
Doté de cuisses félines et d'une pointe de vitesse stratosphérique, il a remporté la plupart de ses succès au sprint. A son palmarès : 6 étapes du Tour de France (et le maillot vert en 1974) en seulement deux participations à la Grande Boucle et 13 succès partiels au Giro.
Maillot Jaune éphémère
En 1974, c'est sous le légendaire maillot Brooklyn que Sercu découvre le Tour de France, à 30 ans. Il enfile le premier et seul maillot jaune de sa carrière, à Harelbeke, dans sa Flandre occidentale natale. Un maillot qu’il porte le lendemain matin lors du chrono par équipes, disputé dans les rues d’Harelbeke. Son bonheur en jaune ne dure que 12 minutes, une demi-étape, 9 kilomètres. Patrick Sercu détient toujours le record absolu du porteur du maillot jaune le plus éphémère de l’histoire du Tour de France.
Le Flandrien remporte ensuite trois étapes: au sprint à Saint-Malo et le lendemain à Caen. Il gagne encore à Besançon où Sa Majesté Eddy Merckx, son meilleur ami, lui emmène le sprint, alors que les deux hommes ne sont pas dans la même équipe.
Trois ans plus tard, il remporte trois étapes du Tour 1977, dont la 12e étape Roubaix-Charleroi, après une échappée en solitaire de 175 kilomètres, où il s'offre un tour d'honneur par le Mur de Grammont, le Bois de La Cambre et la place de la Bourse. Jacques Esclassan règle le sprint du peloton à plus de 6 minutes !
So sad to hear the news that Patrick Sercu has passed away. A true cycling legend and gentleman, RIP Patrick. pic.twitter.com/JurYy2SWmk
— Fausto Coffee (@faustocoffee) April 19, 2019
Collectionneur d'étapes
Sur les courses à étapes, son jump est redouté pendant de longues saisons: la preuve avec 4 victoires au Dauphine 1977, 2 succès à Paris-Nice 1977 ou 4 bouquets à Tirreno-Adriatico entre 1969 et 1975). Il enlève aussi une étape du Tour de Romandie (1971) et une étape du Tour de Belgique (1978).
Sur les classiques, c'est une autre histoire : mis à part un succès dans la semi-classique Kuurne-Bruxelles-Kuurne, en 1977, il signe quelques belles places d'honneur (des top 10 dans la Primavera et dans le Ronde), mais ne remportera jamais de véritable classique.
Ah ah #ParisNice 77' quand le leader portait un maillot blanc et que @VilledeNice était heureuse de cette vue...@ParisNice #patricksercu devant le crack vainqueur cette année là #freddymaertens
— JLL Photographe?? (@jllamaere) March 14, 2021
?? @Miroir2Cyclisme pic.twitter.com/ACpLWNVOoy
Trois podiums consécutifs au Circuit het Volk
C'est au Circuit Het Nieuwsblad (qui s'appelait à l'époque Het Volk ) qu'il s'en rapprochera le plus. Pendant 3 années d'affilée il flirte avec la victoire. En 1974 et 1975, il échoue à la deuxième place du Volk derrière le même homme : Joseph Bruyère, toujours co-détenteur du nombre de succès dans l'épreuve (3) avec Peter Van Petegem et Ernest Sterckx.
L'année suivante, en 1976, il est à nouveau sur le podium, troisième cette fois, derrière Willem Peeters et Hennie Kuiper
Le rêve de son père
Jamais il ne concrétisera le rêve de perpétuer l'héritage de son père Albert Sercu, qui avait remporté Het Volk en 1947 et qui initia son fils à l'art de la piste. Pourtant, deux Sercu avec deux prénoms différents au palmarès, ça aurait eu de la gueule.
Albert Sercu, vainqueur en 1947 du Circuit Het Volk (comme s'appelait alors l'épreuve aujourd'hui baptisée Omloop Het Nieuwsblad) pic.twitter.com/jfMja3skbz
— Lucien Brocas (@LucienPrudence) February 23, 2022
Eduqué dans un vélodrome qui dormait sous les ronces
Battu lors des championnat du Monde sur route en 1947 à Reims, et très marqué par cette défaite, Albert Sercu s’était juré d'éduquer son fils au sprint. Pour offrir à son rejeton un terrain d'entraînement digne de son talent, Albert restaura de ses mains le vieux vélodrome en béton de Rumbeke qui dormait sous les ronces. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a réussi l'éducation du gamin. Devenu directeur des Six Jours de Gand et figure immensément respectée dans le peloton des connaisseurs, Patrick Sercu est mort en avril 2019, à 74 ans. Physiquement diminué à la fin de sa vie et placé en maison de repos, il recevait très régulièrement la visite d'un certain Eddy Merckx.
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Voilà deux ans que le grand Patrick Sercu s’en est allé. Excellent coureur sur route, Patrick s’était aussi taillé un immense palmarès sur la piste, notamment en association avec Eddy Merckx. pic.twitter.com/JqFJ3ZobqU
— David Guénel (@davidguenel) April 19, 2021
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