Le jour où Georges Pintens a bouché 4 minutes sur Merckx

Sports | Liège-Bastogne-Liège, qui sera disputé ce dimanche, nous offre l'occasion de nous souvenir de George Pintens, un de ces nombreux champions belges oubliés, auteur d'un exploit exceptionnel sur la Doyenne 1971 et doté d'un palmarès à faire pâlir bien des coureurs surmédiatisés aujourd'hui. Flashback sur une époque révolue...

De Tagtik

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Georges Pintens, un Anversois né en 1946 et pro entre 1968 et 1976 se révèle lors de la saison 1967 chez les amateurs : il remporte Paris-Roubaix  et se classe dixième du Tour de l'Avenir.

Aubisque et Tourmalet à son tableau de chasse

L'année suivante, recruté par l'équipe Mann-Grundig, il remporte une étape du Tour de France et pas n'importe laquelle puisqu'elle relie Pau à Saint-Gaudens avec le franchissement de l'Aubisque et du Tourmalet au menu. Au sein de l'équipe de Belgique A, il remporte également le CLM par équipes disputé à Forest. Au service d'Herman Van Springel, il finit le Tour à une belle douzième place. Il fait toujours partie de la douzaine de coureurs à avoir remporté une étape de la Grande Boucle à moins de 22 ans, depuis 1945 (Pogacar 2020; Armstrong 1993; Vanderaerden 1983; Poppe 1974; Pintens 1968; Samyn 1967; Van Geneugden 1953; Vivier 1952; Derycke 1951, Molines 1950; Impanis 1947).


Spécialiste des Ardennaises

Après une saison de transition en 1969, où il se découvre une vocation pour les Ardennaises, son punch fait mouche dès 1970 avec un succès dans l'Amstel Gold Race, une semaine après avoir terminé 2e de la Flèche Wallonne et 5e de Liège-Bastogne-Liège. En 1970, sous les couleurs de Mann-Grundig, il dispute son meilleur Tour de France qu'il achève à la dixième place, à 23 minutes de Merckx.


Dans la légende de la Doyenne

En 1971, Pintens prend du galon et devient leader unique au sein de la formation Hertekamp-Magniflex. Ce sera sa meilleure saison avec des victoires dans Milan-Turin et Gand-Wevelgem avant un Liège-Bastogne Liège qui va inscrire pour toujours son nom dans la légende.

Sur cette Doyenne 1971, Merckx, battu par De Vlaeminck l'année précédente, est bien décidé à se venger, en appliquant la tactique qui lui avait si bien réussi en 1969 : attaquer de loin et pourquoi pas dès Stockeu? Merckx est dans son élément: une course exigeante, du froid, des averses de neige et une attaque à 92 kilomètres de l'arrivée !

Le premier à aller chercher Merckx

Mais Merckx, vêtu du maillot de Champion de Belgique, va connaître un coup de bambou inhabituel pour lui et Georges Pintens parti seul à sa poursuite bouchera un écart de 4 minutes 30 sur le Cannibale ! Feignant l'épuisement une fois rejoint, Merckx règle au sprint un Pintens héroïque sur la piste en cendrée du vélodrome de Rocourt. Ils étaient 122 au départ et ne seront que 27 à l'arrivée. Après la course, les soigneurs de Merckx avoueront qu'il a été obligé de prendre sa douche assis sur une chaise. Pintens est le premier (et le dernier) coureur à aller chercher Merckx dans la finale d'une grande classique. Un exploit unique. 

Cette année-là, Pintens remporte encore le Tour de Suisse et aide son bourreau, Eddy Merckx, à conquérir l'arc-en-ciel à Mendrisio. Il est cinquième de ces Championnats du Monde.

La Doyenne, enfin !

1972 est une année noire pour Pintens, qui a fait une lourde chute dans Paris-Nice et qui loupe le saison des classiques. En 1973, au sein de la formation Rokado, il remporte néanmoins la Ruta del Sol, en s'adjugeant la deuxième étape. Il est cinquième au Mur de Huy et 8e de la Doyenne

Mais il y a -parfois- une justice en cyclisme et, en 1974, Georges Pintens inscrit enfin son nom au palmarès d'un Liège-Bastogne-Liège très controversé : Pintens est en effet déclaré vainqueur de 'La Doyenne' après un contrôle antidopage positif de Ronald De Witte (qui avait remporté le sprint à deux). Malgré cette victoire sur le tapis vert, nombreux sont ceux qui pensent qu'elle est parfaitement méritée, tant Pintens a survolé la course. Eddy Merckx, absent à cause d'une pneumonie, aurait apprécié l'attaque pleine de panache de Pintens à 50 km de l'arrivée. Calé dans sa roue, Ronald De Witte ne mène pas un mètre avant de le crucifier sur la ligne d'arrivée.

Un serviteur content de son sort

Au sein de la Watneys, où il se met au service de Frans Verbeeck, Pintens gagnera encore une étape de la Vuelta en 1976, avant de se retirer et d'ouvrir un magasin de cycles à Schelle. Il travaillera ensuite dans la fabrique de cycles d'Eddy Merckx.

Ses filles, Bea et Sofie, patineuses de vitesse en short track participeront à plusieurs Jeux Olympiques, Bea étant même le porte-drapeau de l'équipe belge aux JO de Lillehammer.

Avec une pointe de vitesse supérieure et un ambition un rien plus dévorante, Georges Pintens aurait certainement étoffé son palmarès, déjà conséquent. Mais sa carrière raconte une époque aujourd'hui révolue. Une époque où il y avait dans le vélo des maîtres et des valets, souvent contents de leur sort et trop heureux de sortir de l'ombre en quelques rares occasions.

Le palmarès de George Pintens
  • 1 étape du Tour de France 1968 (12e)
  • Contre-la-montre par équipes du Tour de France 1968
  • Grand Prix de Francfort (Rund um den Henninger-Turm) 1969 et 1973
  • 1 étape du Tour de Belgique 1969 (CLM par équipe)
  • Amstel Gold Race 1970
  • 10e du Tour de France 1970
  • 1 étape du Dauphine 1970 (6e/a)
  • Gand-Wevelgem 1971
  • Tour de Suisse 1971 (1 étape)
  • Tour D'Andalousie 1973 (1 étape)
  • Liège-Bastogne-Liège 1974
  • 1 étape de la Vuelta 1976 (8e)

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