TEKKEN 7 : À la rencontre de Richard “PikaH” Donders, médaillé de bronze aux Championnats du Monde

De Proximus

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Ce mois-ci, on vous emmène à la rencontre de Richard “PikaH” Donders Borrego, de son vrai nom (et il aime qu’on l’utilise)! À peine revenu de Eilat en Israël, où il s’était qualifié pour les championnats du monde de TEKKEN 7 de l’IESF, le Belge ramène avec lui la première médaille noire-jaune-rouge de la discipline. Rencontre avec l’un des meilleurs joueurs de sa génération, qui nous en apprend un peu plus sur l’univers fermé des jeux de versus fighting.

Salut PikaH, comment s’est passé ton retour de Eilat?

Salut! Ecoute ça va, fort fatigué! Le retour à a la vie normale a fait un peu mal mais c’est normal. Retourner à la réalité de l’école après une semaine de compétition et de pur plaisir comme celle-ci, c’est toujours un peu compliqué.

Explique-nous un peu quand a commencé ton aventure dans les jeux-vidéo?

Je joue aux jeux-vidéo depuis mon plus jeune âge. Mes premiers souvenirs remontent d’ailleurs à l’époque de la Playstation 1 que j’avais chez moi. Au-delà des consoles, j’avais aussi une Nintendo DS, et je squattais pas mal le PC de mes parents ! “Rires”

Comme beaucoup d’entre-nous, c’est un grand frère qui t’a fait découvrir cet univers ?

Non, c’est mon père ! Il jouait à l’ordinateur de temps en temps et sur une SEGA Mega Drive. Il m’a vraiment donné la passion des jeux et c’est quelque chose qui ne m’a jamais quitté.

À l’époque, c’était déjà le versus fighting qui te plaisait autant ?

Pas du tout. À cette période, je jouais beaucoup à des jeux de plateaux qui tournaient autour d’un mode histoire, comme pratiquement tous les jeunes enfants de cet âge-là : Crash Bandicoot, Ratchet & Clank, etc.

© BESF – Le joueur polonais et le PikaH après leur match à Eilat

Tu as donc commencé bien plus tard sur les versus fighting …

Pour être honnête, j’avais déjà TEKKEN 5 à l’époque, mais je jouais pas plus que ça. Je faisais quelques parties avec ma mère pour rigoler mais ça allait pas plus loin que ça. J’ai réellement accroché à la série grâce à TEKKEN Evolution.

Comment tu es passé à TEKKEN, en venant de jeu comme Crash Bandicoot, qui font partie de catégories de jeux totalement différentes ?

Pour le coup, les raisons qui m’ont poussé à commencer à jouer sont assez drôles. Quand j’étais plus jeune, je tombais souvent malade. Lors d’une de ces périodes de maladie, je me suis retrouvé enfermé à la maison. Mon moyen préféré de me distraire, c’était la console. J’ai donc regardé les jeux disponibles gratuitement, et il n’y en avait que deux qui ne se limitaient pas à une beta : Soulcalibur : Lost Swords et TEKKEN Evolution. J’ai essayé les deux, et j’ai accroché à TEKKEN.

À cette période, on est encore loin de la pratique compétitive du jeu que tu connais aujourd’hui …

Tout d’abord, il faut établir une vérité : je n’avais absolument aucun talent sur le jeu avant la sortie de TEKKEN Tag Tournament 2, que j’ai acheté à sa sortie. Je pense que je devais avoir 14-15 ans et je pensais que mon niveau n’était clairement pas suffisant pour la compétition. Malgré ça, j’ai commencé à faire des tournois à Liège, qu’on appelait des beer tournaments, où on récompensait les gagnants… en bières !

Vu que tu n’étais pas âgé de 16 ans, tu participais donc à des compétitions où tu ne pouvais pas toucher ta récompense ?

Exactement ! J’étais vraiment là pour l’expérience mais ça ne me servait à rien de les gagner. Du coup, quand ça m’arrivait, je distribuais mon prix aux autres joueurs et je prenais quelques Kinder Bueno pour manger quelque chose. “Rires”

“J’étais extrêmement fier de me qualifier pour la deuxième fois aux championnats du monde IESF.”

Quand on est étrangers aux jeux de versus fighting en général, on peut se demander ce qui différencie réellement un jeu comme TEKKEN de son concurrent Mortal Kombat ou Street Fighter, tu peux nous expliquer ?

Déjà, l’univers change totalement d’un jeu à un autre, ce qui semble logique. Ensuite, les mécaniques sont totalement différentes, pour une raison assez simple. D’un côté, on a les jeux en deux dimensions, comme Mortal Kombat et Street Fighter pour ne citer que ceux-là. De l’autre, certains studios ont développé des jeux de combat en trois dimensions, à l’image de la licence TEKKEN et SoulCalibur.

Ce qui change donc totalement la manière de jouer …

Exactement, étant donné qu’on est moins limité dessus, des jeux comme TEKKEN et SoulCalibur sont beaucoup plus axés sur le mouvement. Ça rajoute évidemment une couche de profondeur supplémentaire au jeu. Alors qu’en deux dimensions, un coup ne peut être qu’un low, un mid, un high, ou un overhead, la troisième dimension rajoute une multitude d’options.

C’est ça qui t’a plus dans la licence ?

Au-delà de me plaire, je crois que c’est ça qui fait ma force sur le jeu. J’arrive à exploiter tous les outils mis en place par le jeu pour prendre l’avantage sur mon adversaire. Je pourrais avoir des bases assez rapidement sur Street Fighter, mais je vais vite avoir l’impression d’être limité.

Une question que beaucoup de gens se posent quand ils regardent des compétitions. Beaucoup de joueurs jouent encore sur des sticks d’arcade, comme à l’ancienne, au lieu d’utiliser une manette. C’est par pure nostalgie ou il y a un avantage particulier ?

La raison pour laquelle j’utilise des sticks d’arcade, c’est avant tout par habitude. Sur Playstation II, je jouais déjà avec ce type de contrôle, même sur des jeux comme Crash Bandicoot. Evidemment, dès que l’axe de mouvement et de vue étaient différents, je devais utiliser une manette. Après, quand je vois la taille d’une manette, je me dis que l’usage d’une manette comme des sticks d’arcade est bien plus adaptée à des jeux comme TEKKEN.

© Arnaud Hulbosch

Parlons un peu de tes récents résultats, tu es récemment revenu des championnats du monde organisés par l’IESF, où tu as réussi à sécuriser une médaille de bronze pour la Belgique. C’était ta première compétition hors-ligne de cette envergure ?

En terme de compétition mondiale, oui c’était la première ! J’étais très content d’avoir la chance d’être présent, même si il y a beaucoup de travail derrière.

On ressent quoi quand on met les pieds dans un évènement pareil pour la première fois de sa carrière ?

Avant tout, un mélange d’excitation et de stress ! J’étais extrêmement fier de me qualifier pour la deuxième fois à l’évènement et d’être enfin capable d’y assister (l’édition 2020 a été annulée à cause de la crise sanitaire; nldr). Au fur et à mesure que le tournoi avançait, et que le nombre de joueurs diminuait, le stress montait de plus en plus.

C’est quelque chose qui t’a déstabilisé, le fait de jouer à l’extérieur et de voir tes adversaires ?

En toute honnetêté, c’est plutôt l’envergure de l’évènement qui amène le stress. Le fait de voir les joueurs a été quelque chose d’extrêmement positif pour moi, j’ai rencontré des gens incroyables. C’était un vrai plaisir pour moi.

“La communauté TEKKEN est la meilleure communauté gaming.”

Quel était l’objectif que tu t’étais fixé en arrivant à Eilat ?

Repartir avec la coupe, bien sûr! J’avais fait pas mal de scouting (observer les adversaire pour connaitre leur style de jeu; ndlr) et au vu du niveau, le titre de champion était clairement atteignable. Après, les brackets ont été tirés sur place donc on ne pouvait pas savoir exactement contre qui on allait tomber. Après, je ne peux clairement pas être déçu de mon résultat.

Tu parles du scouting que tu as fait en amont de la compétition. Certains joueurs t’ont étonné par leur niveau de jeu une fois sur place ?

Les joueurs asiatiques m’ont vraiment choqué, la Thaïlande et les Philippines en particulier. Ils avaient des réflexes qui étaient juste dingues par rapport à la moyenne, et ce genre de chose est très importante dans un jeu comme TEKKEN où ton temps de réaction va déterminer beaucoup de choses.

© BESF

Tu as pu discuter un peu avec les autres joueurs pour échanger des conseils ?

Je dois dire que la communauté TEKKEN est surement la meilleure communauté gaming qui existe. C’est simple, à Eilat, nous sommes restés ensemble du début à la fin. On passait nos nuits à 17 joueurs dans une chambre d’hôtel pour deux personnes afin de s’entrainer les uns contre les autres le plus possible. Au-delà du jeu, les relations qu’on a noué étaient vraiment incroyables.

Tu es parti avec la BESF, la Fédération Belge d’E-Sport. Comment s’est passé ton encadrement là-bas?

Les représentants de la fédération étaient tout le temps présents à mes côtés pour m’accompagner et me guider. À côté de ça, il faut souligner l’organisation de l’IESF, qui a été au top. De l’arrivée jusqu’à notre départ, on a totalement été pris en charge sans devoir se soucier de rien. Tout était très clair.

Maintenant que tout ça est terminé, quel est le prochain objectif ?

Vu que le TEKKEN World Tour est fini, je vais essayer de me qualifier pour les finales du TEKKEN France Tour. Normalement, cela ne devrait pas être compliqué vu que je suis dans le TOP10. Sinon, j’ai encore deux compétitions en vue : les TEKKEN National Championships qui se déroulent au Pays-Bas dans deux semaines, et bien entendu la prochaine édition des championnats du monde de l’IESF.

Et bien on te souhaite plein de réussite dans les compétitions à venir ! En espérant te croiser au détour d’une LAN…

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