Eden, ta place chez les Diables et au Real Madrid est loin d'être due au Hazard

Nul n'est prophète en son pays. Disent-ils. Chez nous, pourtant, tu es et resteras le roi. Comme un clin d'oeil du destin, dix ans après ton premier sacre professionnel, le monde du football commence à perdre le nord à ton sujet. De ton piédestal lillois et londonien, tu es désormais mis au pilori sur les terres d'un autre Roja. Comme la peste, voire le covid de nos jours, ce syndrome d'oubliette se propage par le biais de la magie noire jusqu'à nous. Mais, heureusement, ceux qui te connaissent le mieux sont encore prêts à témoigner à la barre et déployer des filets que tu as tant fait trembler.

Il faut sauver le soldat Eden

Blessé de guerre, depuis ton arrivée dans la capitale espagnole, tu es depuis trop longtemps dans l'incapacité de t'exprimer. D'autres le font pour toi donc. Tes "ennemis" tout d'abord avec l'un des latéraux les plus talentueux au monde, Trent Alexander-Arnold, qui n'hésite pas à te désigner comme l'adversaire le plus coriace qu'il ait eu à tenir en joue. "Le meilleur joueur que j'ai affronté ? Eden Hazard, et de très loin. Ou peut-être De Bruyne. Mais en termes d'opposant direct, je pense plutôt à Hazard. Son intelligence de jeu, son agilité et sa vitesse sont vraiment incroyables."

Dans tes propres rangs, évidemment, le soutien reste également indéfectible. Quand une certaine presse se demande si ton statut te permet de gratter des minutes avec la Belgique, Thorgan défend naturellement son grand frère. "Il vient parce que c'est Eden, c'est un joueur de classe mondiale, c'est notre capitaine. Ça va lui permettre d'avoir des minutes, c'est tant mieux, mais ce n'est pour ça qu'il est là."

Ne pas perdre le feu sacré

Meilleur espoir (2009, 2010) puis meilleur joueur de Ligue 1 (2011, 2012). Meilleur jeune joueur (2014) puis meilleur joueur de l'année (2015) en Angleterre. Champion de France (2011), champion d'Angleterre (2015, 2017), champion d'Espagne (2020) ou encore vainqueur de la Ligue Europa à deux reprises (2013, 2019). Et, parmi tant d'autres récompenses, médaillé de bronze à la Coupe du monde 2018 où tu aurais mérité de remporter le titre de meilleur joueur du tournoi. Voilà pourquoi, notamment, ta présence avec les Diables Rouges est naturelle.

Lionel Messi, lui aussi, a connu des moments compliqués en équipe nationale. Les qualités footballistiques de Cristiano Ronaldo et Neymar, au moindre écart extra-sportif, sont également remises en cause. C'est la dure loi des stars. Il est difficile de nier la vérité : tu traverses une passe (très) compliquée. Mais, comme tu es le guide de la génération dorée qui nous a procurés tant d'émotions, nous nous devons de croire en toi. Comme tu nous as transmis le plaisir de jouer, nous souhaitons juste te le rendre. La Coupe du monde 2022, tout comme ces ultimes années en club, sera ton dernier terrain de jeu. On te doit au moins le fait d'en profiter sans pression. Car, de notre côté, c'est ce qu'on fait avec toi depuis tant d'années.

Suivez la rencontre entre la Belgique et l’Estonie ce samedi 13 novembre à 20h45 sur La Une.