Dietrich Verzele entraîne des chevaux pour des films et des séries et en tire "le meilleur des deux mondes"

Cinéma |

Quiconque tourne un film ou une série dans notre pays et a besoin d'un cheval sur le plateau, fait appel à Dietrich Verzele et à sa société Zarafa Movie & Show Horse Wrangling. Il dresse les chevaux pour qu'ils puissent effectuer des cascades ou se tenir correctement aux côtés des acteurs. Son rôle est aussi de veiller au bon déroulement et à la sécurité des scènes tournées avec des chevaux. À l'occasion de la Journée mondiale des animaux, nous nous sommes entretenus avec l'homme qui murmure aux oreilles des chevaux.

De Pickx

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Quel entraînement spécifique un cheval doit-il subir pour devenir acteur ? 

Dietrich Verzele : "Il faut avant tout un entraînement de base qui est en fait le même pour tous les chevaux. Pour qu’un cheval soit vraiment prêt pour le tournage, il faut compter encore deux ans supplémentaires au dressage de base. Dans un premier temps, les chevaux sont sélectionnés à cette fin. Ensuite, ils sont préparés à faire tout ce qu’un cavalier normal ne ferait pas. En général, un cheval dispose d’un fort instinct de fuite. Nous devons donc lui apprendre à être exposé à tout ce qu’il perçoit comme dangereux afin qu’il puisse s’y habituer. Les chevaux qui figurent dans une scène, par exemple, doivent être très à l’aise. Puis, nous avons des chevaux-cascadeurs, qui par exemple n’ont pas peur du feu. Nous leur apprenons à se cabrer, à se coucher ou à simuler une charge de cavalerie. Nous l’avions fait par exemple pour la comédie musicale ‘Daens’."
 

Les chevaux sont d’abord soumis à une sélection. Quelles sont les qualités requis pour qu’un cheval devienne acteur ?

D.V : "Tout d'abord, l'animal doit être courageux. Ils ne doivent pas être facilement effrayés, c'est pourquoi nous travaillons souvent avec des étalons. Pour le cavalier moyen, ils sont plus complexes, mais pour nous, ils sont un atout majeur. D'autre part, les chevaux doivent respecter le cavalier, les acteurs et l'équipe de tournage. Nous recherchons donc vraiment un type de cheval différent de celui que l'on voit dans le saut d'obstacles, par exemple. Les chevaux espagnols et portugais sont généralement les plus talentueux. Ils sont en fait élevés pour la tauromachie, mais nous les dressons différemment. Ce talent pour le combat persiste toujours dans leurs gènes."
 

Le travail avec les chevaux peut-il être dangereux ?

D.V : "Ce n'est pas censé se passer mal, c'est justement l'expertise que nous offrons. Nous accordons une grande attention à la sécurité, tant pour les chevaux que pour les acteurs et l'équipe. Un plateau de tournage est souvent un endroit très fréquenté, c’est pourquoi nous prenons souvent la place du premier assistant réalisateur. Nous veillons à ce que tout se déroule de manière sûre et efficace. Et si une action avec un cheval est trop complexe à réaliser pour un acteur, nous optons pour le doublage (travail avec un cascadeur, NDLR.). Nous sommes impliqués dès le début du processus de création, surtout pour les projets de grande envergure. Ensuite, avec les réalisateurs, nous examinons ce que nous pouvons et ne pouvons pas faire. Tout est préparé au mieux lors des réunions."

"Les acteurs doivent nous faire confiance"

Avez-vous une quelconque expérience pour la mise en scène ?

D.V : "J'ai déjà organisé quelques spectacles moi-même. Dans une vie antérieure, j'ai cofondé le Flanders Horse Expo, mais je l'ai quitté plus tard. J’y ai développé des spectacles équestres d'arène. Avec mon frère, j’ai créé également du théâtre équestre sous le nom de Cirque Frère. Lorsque nous développons des prestations, nous devons tout régler nous-mêmes, donc j'avais déjà une certaine expérience."
 

Comment avez-vous atterri dans le monde du cinéma ?

D.V  : "J'ai toujours été intéressé par cet univers. J’ai travaillé avec le cavalier français Mario Lurashi, qui est, si on peut le dire, le parrain de l'équitation artistique. Il travaille dans ce secteur depuis plus de 40 ans et m'a demandé, il y a dix ans, de participer au tournage de la série de la BBC 'The White Queen'. Nous avions commencé à travailler en étroite collaboration à ce moment-là et cela n'a jamais cessé depuis. Dix ans plus tard, nous sommes toujours là. Nous sommes assez uniques en Belgique, je ne saurais pas vous dire qui sont nos concurrents."
 

Depuis, vous avez travaillé sur plusieurs productions prestigieuses. De quoi êtes-vous le plus fier ?

D.V : "Par exemple, nous avons travaillé sur la série 'Les Misérables' pour la BBC. C’est un peu ‘La Ligue des Champions’ pour notre profession. J'ai également travaillé comme cavalier sur le film ‘Benedetta’ de Paul Verhoeven, ce qui a également été un grand honneur pour moi. Nous avons également organisé une grande charge de cavaleries à Gand pour le film ‘Emperor' de Lee Tamahori, qui n'est toujours pas sorti (le film fait l'objet d'un procès, NDLR). Là, j'ai mis l'acteur Adrien Brody sur un cheval. Vous savez, sur un plateau de tournage, toute l’attention du public se porte sur les grands acteurs, mais lorsque nous arrivons sur le plateau avec nos chevaux ce sont ces mêmes acteurs qui nous scrutent du regard. Ils doivent donc nous faire vraiment confiance."
 

On dit à Hollywood "Ne travaillez jamais avec des enfants ou des animaux". Je suppose que vous n'êtes pas d'accord ?

D.V : "Eh bien, si vous prenez tout à la légère et que vous prenez des risques avec les animaux, alors vous pouvez effectivement avoir des problèmes. C'est précisément pour cela que nous préparons tout avec précaution. Mais en dehors de cela, c'est aussi un grand moment de bonheur pour moi. C’est comme réaliser un rêve d'enfant. J'ai mes deux pieds dans deux mondes différents. J'entraîne les chevaux dans le calme et la tranquillité, et sur le plateau, c'est du pur rock'n'roll. J'ai donc le meilleur des deux mondes."

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