Julie Allemand : "Aujourd'hui, sans Philip Mestdagh, il n'y aurait pas les Belgian Cats"

Sports | Tout comme sa coéquipière des Belgian Cats Kim Mestdagh, Julie Allemand a rejoint la grande famille Pickx Sports. En tant qu'ambassadrice, la meneuse de jeu de Lyon-Asvel s'apprête à faire découvrir via les réseaux sociaux les coulisses de sa vie de basketteuse de haut niveau mais aussi les valeurs de ce sport. Rencontre.

De Pickx

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Bonjour Julie Allemand ! Tout d'abord, comment allez-vous mentalement et physiquement après une saison aussi pleine en France et avec les Belgian Cats ?

Julie Allemand : "Bonjour ! Mentalement, cela a été assez difficile et assez long. C'est la première fois que ça a été aussi compliqué d'ailleurs. Surtout l'été. Par rapport à l'échec face au Japon d'abord. Une défaite que je n'ai toujours pas digérée. Entre le Championnat d'Europe et les JO, ensuite, où nous n'avons pas eu énormément de repos non plus. Il y a eu toutes ces restrictions que l'on a subies également qui n'ont pas été faciles à gérer. Dans l'hôtel, on pouvait juste s'entraîner par exemple. Mais j'ai eu toutefois 20 jours off avant de revenir à Lyon qui m'ont fait le plus grand bien. Physiquement, j'ai un petit bobo que je me suis fait ce weekend mais il n'y a rien de grave. La reprise a été bonne même si ça n'a pas été évident dans une équipe où il faut combiner avec celles qui sortent d'un gros été et l'autre moitié qui n'a pas disputé les JO."

Une nouvelle saison se profile donc avec un retour à Lyon-Asvel et les Belgian Cats déjà rapidement en ligne de mire... Comment faites-vous pour trouver chaque année la motivation pour repartir au combat ?

J.A. : "En tant que sportive de haut niveau, tu dois faire la part des choses. Une fois qu'une saison est terminée, tu en as une nouvelle qui t'attend. Tous les étés, j'ai eu des choses à faire. Ce n'est pas toujours facile mais nous savons que c'est une chance d'être basketteuse pro. Tous les jours, tu ne te lèves pas comme tout le monde pour aller travailler. Tu vis réellement de ta passion. Je ne vois pas ce que je fais comme un métier."

Il y a pourtant beaucoup de travail et beaucoup de sacrifices à faire pour arriver là où vous êtes aujourd'hui...

J.A. : "Effectivement. Les gens ne se rendent pas toujours compte des sacrifices que l'on doit faire. Le basketball, ce n'est pas juste les 5 contre 5 que l'on voit sur un terrain. Mais il n'y a rien de plus beau que de vivre ces émotions. Je suis quelqu'un qui voit les choses positivement et qui adore bosser. Mon objectif, c'est de tous les jours devenir meilleure. À l'école, c'était déjà comme ça. Même si je savais que je maîtrisais une matière, je la bossais deux fois plus pour m'améliorer. Il faut tout simplement se donner les moyens de ses ambitions. Si tu te dis que tu adores travailler mais que tu ne le fais pas vraiment, il n'y aura pas de différence. Je reste persuadé que ça finira par payer. J'ai un coach personnel en Belgique et, quand j'ai des moments off, je fais souvent appel à lui. Si au fond de toi, tu n'as pas cette envie, ça ne sert à rien de viser haut. Le talent ne suffit pas. Je dis souvent que quelqu'un qui a moins de talent peut souvent aller plus loin avec de l'envie que quelqu'un de très talentueux."

Vous semblez donner une place prépondérante aux coachs dans votre développement personnel. Qu'avez-vous ressenti à l'annonce du départ de Philip Mestdagh, votre désormais ex-sélectionneur chez les Belgian Cats ?

J.A. : "En tant que meneuse, j'ai effectivement une relation particulière avec les coachs car je suis leur relais sur le terrain. Les entraîneurs nous apprennent des tas de choses. C'est la richesse du basket. Au contact de toute personne, tu continues à grandir. C'est d'autant plus le cas avec mon coach individuel avec qui je travaille depuis 7 ans. En ce qui concerne Philip, c'est malheureusement la loi du sport. En France, ils changent de coach, en Espagne aussi. En Serbie peut-être aussi. À Lyon, je revenais pour un coach en janvier et j'apprends en avril que ce sera un autre. En tant que joueuse de haut niveau, tu dois t'adapter. Cela fait plus de dix ans qu'il était à la tête de la sélection. On a fait de très belles choses avec lui. Aujourd'hui, sans lui, il n'y aurait pas les Belgian Cats. C'est lui qui a créé cet engouement, qui a mené cette équipe aussi loin et qui a permis aux gens de découvrir le basket féminin en Belgique. Je le remercie pour tout le travail qu'il a accompli. Mais, désormais, on doit continuer à avancer. C'est peut-être le temps d'une nouvelle ère."

Vous évoquiez récemment ce sentiment insupportable de devoir se satisfaire d'un quart de finale des JO avec le sourire. Êtes-vous tout de même consciente de la portée de vos exploits depuis de très nombreuses années maintenant ?

J.A. : "Quand tu es sur le moment même, c'est vrai que tu te dis que tu avais les moyens. Que cette occasion-là ne reviendra peut-être jamais. Mais c'est vrai que quand tu prends du recul, tu te dis que c'est quand même beau. On veut toujours viser le plus haut mais on ne peut pas toujours tout contrôler. Aux JO, j'ai donné mon maximum. C'est le point positif. Au début de ma carrière, surtout, je ne me rendais pas vraiment compte de ce que j'accomplissais. Quand tu gagnes la Coupe de Belgique ou un titre individuel, tu ne réalises pas vraiment. C'est quand je suis arrivé en WNBA que j'ai vraiment été fière de moi. Je pense que la recherche de la perfection est importante même s'il faut que je trouve personnellement le juste milieu. Ce n'est pas facile. Le fait d'être beaucoup dans le partage avec les fans désormais me permet cependant de me rendre compte de ce que j'accomplis."

Pourquoi est-ce important pour vous de partager votre passion et votre quotidien avec les fans comme vous le faites pour Pickx Sports ?

J.A. : "Un jour, une jeune fille a reçu mon maillot en cadeau et elle s'est mise à pleurer. C'est à ce moment-là que je me suis rendue compte de l'importance que je pouvais avoir. J'ai une image, beaucoup de personnes me regardent et c'est important de rendre une partie au public. Pour moi, ça fait partie du sport de donner toutes ses émotions. Personnellement, ça ne me demande rien de répondre à un message sur les réseaux sociaux ou de signer des autographes. Si ce n'est un peu de temps. Et en contrepartie, cela procure de grandes émotions aux fans."

Et peut-être qu'un jour, une jeune supportrice qui affiche un poster de vous dans sa chambre deviendra l'une de vos coéquipières chez les Belgian Cats...

J.A. : "Ce serait le top que des jeunes joueuses viennent renforcer notre équipe. Les jeunes basketteuses travaillent d'ailleurs plus vite aujourd'hui. Les filles commencent également plus tôt que nous à l'époque. Peut-être que ça fera la différence dans quelques années. Même si on reste une équipe jeune( rires)."

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