Wim Vansevenant, triple lanterne rouge du Tour et premier des derniers

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C'est un de ces coureurs de l'ombre comme il en existe des centaines. Un obscur, un teigneux, un modeste, pas bavard pour un sou. Pendant des années, il s'est mis humblement au service de ses leaders Cadel Evans, Robbie Mc Ewen ou Peter Van Petegem. Il s'appelle Wim Vansevenant, le père de Mauri, actuellement à la Vuelta avec la Deceuninck QuickStep. La fierté de sa carrière ? Avoir terminé trois fois d'affilée lanterne rouge du Tour de France. Retour sur un authentique exploit...
 

De Tagtik

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Eloge de la lenteur

Nous sommes le 26 juillet 2008. Avant-dernière étape du Tour de France. Wim Vansevenant prend le départ de la vingtième et avant-dernière étape de l'épreuve, un chrono de 53 km entre Cérilly et Saint-Amand-Montrond. Son objectif ? Rouler suffisamment... lentement pour déposséder de sa lanterne rouge l'Autrichien Bernhard Eisel, 42 secondes derrière lui au général. Vansevenant, à l'époque sous le maillot de la formation Silence-Lotto, termine ce chrono à un train de sénateur, à 1:35 d'Eisel. Défi relevé !

Un triplé unique

Le coureur de Dixmude, 37 ans à l'époque, vient de réussir un exploit unique dans les annales du cyclisme : terminer 3 fois lanterne rouge du Tour. En 2005, il avait terminé avant-dernier de la Grande Boucle, devant l'Espagnol Iker Florès. Et comme 'Sevie', son surnom, avait de la suite dans les idées, il s'était classé dernier de l'épreuve en 2006 et 2007. Son rêve accompli, il peut raccrocher son vélo au clou et reprendre tranquillement la ferme familiale à Bovekerke, un hameau de la commune de Koekelare. Il va pouvoir profiter de son fils, Mauri, 9 ans à l'époque, aujourd'hui professionnel chez Deceuninck Quick Step et grand espoir du cyclisme au plat pays...Passeport pour la célébrité

Pour un coureur flamand, terrien et pragmatique dans l'âme, qui ne compte dans son armoire à trophées que le GP Beeckman-De Caluwé (Ninove), son unique victoire pro, cette triple lanterne rouge tient à la fois lieu de palmarès et de passeport pour la célébrité. Une lanterne rouge, ça vaut son pesant de cacahuètes en primes de départ dans les critériums d'après-Tour. "Je ne serai pas le Armstrong de la dernière place mais ça va me suivre toute ma vie", expliquait à l'époque Vansevenant, goguenard, au journal Libération."Le pauvre, il a du souffrir.."

Si les organisateurs du Giro ont longtemps affublé le dernier du classement d'un maillot noir franchement stigmatisant, le Tour de France a fait le choix d'appeler "lanterne rouge" le coureur fermant la marche au général. Une allusion ferroviaire à la lanterne accrochée sur le wagon de queue, en fin de convoi.

L'idée a le mérite d'attirer sur le porteur de la lanterne rouge la sympathie du public et des médias. Wim Vansevenant en sait quelque chose. "Les gens regardent le classement: qui est le maillot jaune? Et qui est dernier? Ils se disent : le pauvre mec, il a dû souffrir !", se souvient-il, amusé.Se battre... pour la dernière place

Mais comment devient-on dernier pour la première fois? "Par hasard. Gert Steegmans et moi étions avant-dernier et dernier. J'avais déjà beaucoup travaillé pour l'équipe. J'ai réfléchi, et je me suis dit :'Pourquoi ne pas ramener la lanterne rouge à Paris?' La dernière semaine de course, les journalistes n'arrêtaient pas de nous poser des questions sur notre duel."

Car on ne devient pas lanterne rouge sans combattre. C'est une récompense médiatique qu'il faut aller chercher. "Le plus facile, c’était lors des étapes avec un sprint massif. Dans les quinze derniers kilomètres, je me faisais lâcher, et je pouvais perdre comme ça dix minutes sur le peloton."Hâte-toi ...lentement

On l'aura compris : ce n'est pas dans les montagnes qu'on va chercher la lanterne rouge. "Non, là il faut faire attention à bien rester dans le grupetto. Parce que sinon, on risque de finir hors délai. Tout seul derrière le grupetto, c’est trop dangereux."

Bref, devenir lanterne rouge est un privilège qui se mérite. Finir bon dernier, cela demande une attention de tous les instants: "Lors de ma dernière lanterne rouge en 2008, il n’y avait que 20 ou 25 secondes d’écart entre moi et Bernhard Eisel. On arrivait sur les Champs-Elysées, et là, à la flamme rouge, il s’est fait lâcher. Heureusement, je l’ai vu. Je me suis fait lâcher aussi, et j’ai bien fait, parce que sinon j’aurais perdu la lanterne rouge pour mon dernier Tour."

(LpR/Picture : Photo news )

Mathieu Hermans, deux fois lanterne rouge (1987 et 1989)

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