Razzia sur la Vuelta 1977: le général et 13 étapes pour Freddy Maertens!

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En 1977, Freddy Maertens entrait dans la légende en remportant  le Tour d’Espagne et en s'adjugeant 13 des 20 étapes, soit un taux de réussite de 65 %. Du jamais vu depuis le Giro 1927, 50 ans plus tôt et les 12 victoires (en 15 étapes) d'Alfredo Binda. Retour sur une Vuelta de folie...
 

De Tagtik

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Nous sommes en 1977 et la Vuelta ressemble à un chef-d'oeuvre en péril dans une Espagne qui se remet doucement des blessures de la dictature, deux ans après la mort de Franco. Cette année-là, seules sept équipes se sont inscrites à ce Tour d'Espagne, qui présente donc 70 coureurs au départ. C'est très peu.

Un peloton réduit

Après les victoires de Felice Gimondi (1968), Roger Pingeon (1969) Luis Ocaña (1970), Ferdinand Bracke (1972), Eddy Merckx (1973) ou José-Manuel Fuente (1971 et 1974), les deux éditions suivantes ont été remportées par des seconds couteaux comme Agustin Tamames (1975) et José Pesarrodona (1976). Les cadors du peloton font des infidélités à la Vuelta car le Tour d’Italie commence à l'époque 48 heures à peine après la fin du Tour d'Espagne.

C'est dans ce contexte très particulier et au sein de ce peloton réduit à peau de chagrin que Freddy Maertens prend le départ de la Vuelta, le 26 avril 1977, au sein de la puissante équipe Flandria, qui a signé un contrat avec l'organisation pour venir en Espagne et redorer le blason de la course.

Une immense star

Depuis l’automne 1976 et son titre mondial conquis à Ostuni, Maertens est à la fois une immense star et un personnage médiatique très controversé : il a eu le toupet de s'opposer à Merckx et contre-attaquer derrière lui, crime de lèse-majesté, au Mondial 1973 à Montjuich, favorisant la victoire de Gimondi, du moins selon les partisans de Merckx. Aujourd'hui, on dirait de lui que c'est un coureur qui fait le buzz...

L'année précédente, il a signé la bagatelle de huit victoires d’étapes sur Tour de France, où il est entré dans l'histoire en égalant les records de Charles Pélissier (1930) et d'Eddy Merckx (1970 et 1974). A 25 ans, le leader de l’équipe Flandria compte déjà près de 200 succès à son palmarès, dont l’Amstel Gold Race, Paris-Tours, Gand-Wevelgem et le maillot vert du Tour. En cette saison 1977, vêtu du maillot arc-en-ciel, il s'adjuge Het Volk et Paris-Nice, avant de filer vers la Vuelta. Malgré les 45 cols empruntés par cette 32e Vuelta, les organisateurs ont dessiné un parcours qui pourrait convenir à Maertens. Les nombreuses bonifications accordées en cours d'étape doivent même lui permettre d'envisager un succès final.

Chrono, sprints et bonifs

Rouleur exceptionnel, doté d'une pointe de vitesse impressionnante, Maertens ne fait pas dans le détail : il s'impose dans le prologue et endosse le maillot de leader (orange) de cette Vuelta.

Il remporte ensuite au sprint les deux premières étapes en ligne. Deux victoires faciles et deux étapes pendant lesquelles il empile de nombreuses secondes de bonifications.

La troisième étape (Murcie-Benidorm) compte deux cols de première catégorie mais Maertens s'accroche et ne perd qu'une poignée de secondes au courage alors qu'Agostinho et Ocana perdent près de 4 minutes. Le Hollandais Den Hertog remporte l'étape.

Le lendemain, sur le chrono de Bénidorm, Maertens chute, perd quarante secondes et doit laisser filer la victoire d’étape qui revient... à son équipier Michel Pollentier. Au général, Maertens, compte toujours 17 secondes d’avance sur son dauphin, Miguel Maria Lasa. Une machine à gagner

Freddy Maertens réussit ensuite l'exploit de remporter cinq étapes consécutives. Au terme de la 9e étape, à Salou, le Flandrien compte déjà 8 succès partiels, soit autant que le record de Van Looy lors de la Vuelta 1965.

Les bonifications continuent de tomber dans son escarcelle et Lasa est désormais relégué à plus d'une minute au général. La stratégie des Flandria qui roulent à tombeau ouvert, même lors des étapes de plat, étouffe complètement les grimpeurs et les prétendants au général. Aux côtés de Maertens, le brave Michel Pollentier joue les seconds rôles et fait le sale boulot à merveille.

Battu au sprint par Cees Priem à Barcelone (10e étape), Maertens met les choses au point en s'adjugeant les deux étapes suivantes, un court chrono et un sprint. Après douze jours de course, Maertens a déjà gagné 10 fois.

Le 8 mai, Maertens survit à l'étape-reine de cette Vuelta, entre Barcelone et Igualada, avec cinq cols au menu. Il termine sixième, concède 1’54” mais reste leader de la course. Le lendemain, sur la 13e étape, il glane un nouveau bouquet à Seo de Urgel. Et de 11 ! Des miettes à ses adversaires

Il gagnera encore la 16e étape, à Cordovilla et, la dernière, à Miranda de Ebro après avoir superbement résisté dans les étapes accidentées du Pays Basque. Au terme de la Vuelta, Maertens et les Flandria (Pollentier ayant remporté le chrono de Benidorm) n’ont laissé que des miettes à leurs adversaires. Au total, Freddy Maertens aura remporté 13 victoires et le classement général final, portant le maillot orange de bout en bout. Il est le dernier Belge à remporter la Vuelta. 28 étapes en 11 mois

Deux jours après l'arrivée, Maertens s'aligne sur le Giro, où il remporte 7 des 9 premières étapes avant de chuter et d'abandonner. Entre le 26 avril et le 28 mai 1977, il a signé 20 victoires sur 33 possibles. De juillet 1976 à juin 1977, Freddy Maertens a enchaîné trois grands tours consécutifs en onze mois. Il y a remporté 28 étapes, du jamais vu !

(LpR/Picture: Photo News)

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