Ismaël Debjani, 30 ans, premiers Jeux et "que du bonheur" sur 1500 mètres

Son nom est encore peu connu, mais il pourrait être l’une des belles surprises belges de ces Jeux. Ismaël Debjani s’est illustré ce matin sur la piste du stade de Tokyo. Sur le 1500 mètres, notre compatriote a, ni plus ni moins, remporté sa série pour se hisser en demi-finale. 

L’exploit est beau, mais pas si étonnant. En effet, Debjani a réussi jusqu’ici une excellente saison. Le 12 juin dernier, le coureur battait son propre record de Belgique au Meeting européen de Genève avec un chrono de 3’33.06. Ce temps lui offrait son ticket pour les Jeux de Tokyo, lui qui n’avait jamais connu les olympiades. Plus encore, il s’agissait là de la 10e performance mondiale de cette année 2021, et la 2e européenne. 

Une vocation tardive, mais certaine 

Aujourd’hui spécialiste du demi-fond, Debjani est pourtant venu à l’athlétisme sur le tard. Touche-à-tout dans le sport, il s’adonne à plusieurs disciplines comme le football ou même la natation. Mais il y a dix ans, alors qu'il vient d’entrer dans la vingtaine, il fait ses premières foulées sur la piste. Rapidement, son potentiel se confirme. En 2014, il s’arroge le titre de champion de Belgique du 800 mètres. L’année suivante, il est sacré champion national en cross-country. 

Ensuite, direction les compétitions internationales. Là encore, Debjani progresse. En 1500 mètres, sa distance de prédilection, il se classe 11e des championnats d’Europe 2016, puis 8e en 2018. En 2017, il participe même aux Mondiaux de Londres. Malheureusement, il avait raté les qualifications pour les JO de Rio en 2016. Mais cinq ans plus tard, notre compatriote s’est enfin ouvert les portes de la plus prestigieuse des compétitions.

"Je suis champion olympique aujourd’hui"

Outre le côté sportif, Ismaël Debjani est un personnage attachant, qui n’a pas sa langue dans la poche et un gros sens de l’humour. En séries, il s’est permis de devancer, sur la ligne, le champion du monde kényan Timothy Cheruiyot. "Je me suis dit: ‘pourquoi ne pas fumer Cheruiyot? Ce n’est pas tous les jours’", a-t-il expliqué en rigolant à l’issue de la course. "Maintenant, les autres vont avoir peur de moi. J’ai gagné ma série, je suis champion olympique aujourd’hui".

Et pour la suite, Debjani a tout pour espérer un bon résultat en demi-finale. "C’est beau, maintenant je suis en demie et je n’ai rien à perdre. Et là, je suis dangereux. Je suis prêt et on va montrer qu’on n’est pas une petite nation. Le plus dur est fait et ce ne sera que du bonheur maintenant", a-t-il assuré. Rendez-vous jeudi à 13h pour suivre les demi-finales du 1500 mètres avec Debjani.