Les folles histoires des JO: le match de water-polo entre la Hongrie et l’URSS tourne au bain de sang

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Si les Jeux olympiques ont pour mantra de mettre en avant les belles valeurs du sport, l’objectif n’a pas toujours été atteint. En 1956, Hongrie et Union soviétique se sont affrontées en demi-finale du tournoi de water-polo, dans un contexte politique tendu. La rencontre fut âpre, les esprits se sont échauffés, et le sang a même coulé dans le bassin de Melbourne.

De Pickx

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Dans les années 1950, l’URSS régnait d’une main de fer sur l’est de l’Europe. Mais en 1956, le peuple hongrois s’est révolté contre contre le régime communiste du pays, qui recevait ses injonctions de l’Union soviétique. En effet, si la Hongrie n’est jamais entrée à proprement dit dans le giron de l’URSS, elle était considérée comme un État satellite et faisait donc partie de la zone d’influence du régime soviétique

De novembre à octobre 1956, les Hongrois ont entamé une insurrection qui est partie de Budapest avant de s’étendre à tous le pays. Bien entendu, l’URSS n’a pas laissé faire et a durement réprimé le mouvement. Les troupes et les tanks soviétiques sont entrés en Hongrie, faisant des milliers de morts. 

Une tactique dangereuse

Quelques semaines plus tard, Melbourne accueillait les Jeux olympiques d’été (dans l’hémisphère sud, l’été survient de décembre à février). Et Hongrie et URSS s’alignaient justement dans le tournoi de water-polo. Les deux équipes faisaient partie des meilleures du monde à l’époque, et autant dire que leur confrontation en demi-finale s’annonçait tendue, en raison de l’immense rivalité sportive, doublée d’une symbolique politique

Les Hongrois avaient un plan: provoquer verbalement les Soviétiques pour qu’ils s’énervent et perdent leur jeu. Ça n’a pas raté: très rapidement, le match a pris des allures de combat sous-marin. Les coups allaient dans tous les sens et les équipes accumulaient les exclusions temporaires. Quand la Hongrie a mené 4-0, les choses ont vraiment dégénéré.

Une eau teintée de rouge

Ervin Zador, joueur hongrois de 21 ans, avait reçu la mission de marquer le Soviétique Valentin Prokopov. Après une faute sifflée contre lui, Zador a protesté contre l’arbitre. Mal lui en a pris, car au moment de se retourner pour reprendre sa position, il a reçu de plein fouet le poing de Prokopov sur la tempe. Zador est alors sorti de la piscine avec le visage en sang. 

Cette vision a provoqué le courroux du staff et des supporters hongrois, qui ont sauté les barrières de sécurité pour s’en prendre aux Soviétiques. La partie fut arrêtée avant son terme et la police a dû intervenir pour escorter l’équipe d’URSS hors du bassin, sous le regard des caméras et des journalistes. La rencontre est encore aujourd’hui considérée comme la plus sanglante de l’histoire du water-polo.

Quelques jours plus tard, la Hongrie a décroché la médaille d'or en s’imposant 2-1 contre la Yougoslavie. Encore blessé, Ervin Zador n’a pu participer au match, mais il a bien fêté la victoire avec ses coéquipiers. Lui et d’autres ont refusé de rentrer en Hongrie et sont partis s’installer aux États-Unis en tant que réfugiés politiques.

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