Les folles histoires des JO : Miruts Yifter en prison pour avoir manqué l’or

Sports | Le sport et la politique sont très souvent fortement liés. De part leurs performances, les sportifs sont des outils de propagande incroyables. Mais parfois, leur destin est tragiquement lié à ce statut. C’est ce qu’a vécu le coureur de fond éthiopien Miruts Yifter.

De Pickx

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Depuis très longtemps, les Ethiopiens sont réputés pour leurs qualités sur les courses de fond. Dotés d’une incroyable endurance, ils performent régulièrement sur les très longues distances comme le 5.000 ou le 10.000 mètres. Aux Jeux Olympiques, ils assurent à leur pays un paquet de médailles depuis plusieurs décennies. En 1960, 64 et 68, l’Ethiopie avait décroché l’or dans l’épreuve du marathon grâce à Abebe Bikila (60, 64) et Mamo Wolde (68).
 
Toutefois, il arrive que ceux-ci ne raflent pas l’or. Une déception sportive qui, en 1972, a conduit Miruts Yifter tout droit en prison. C’est que le pays voulait continuer sur sa lancée.

Le bronze et... un retard

Miruts Yifter aurait déjà dû participer aux Jeux Olympiques de 1968 mais il n’avait finalement pas été retenu dans la sélection. En 1972, pour les Jeux de Munich, il est bien de la partie. De grands espoirs sont placés en lui car l’Ethiopie espère bien décrocher une 4e médaille d’or dans son histoire. Engagé sur le 10.000 mètres, Yifter ne termine cependant qu’à la 3e place. Il espère alors se rattraper sur le 5.000 mètres mais… arrive en retard et ne peut donc pas prendre le départ de la course.
 
De retour au pays, Miruts Yifter n’est pas accueilli en héros mais en criminel. Pour ne pas avoir décroché l’or olympique, le coureur de fond est condamné à 3 ans de prison pour… trahison. Etonnement, Yifter accepte la sentence. A sa sortie de prison, il ne participe pas aux JO de Montreal, en 1976, car la plupart des pays africains boycottent l’événement. Il se rattrape en 1980 en décrochant deux médailles d’or à Moscou : sur 5.000 mètres et 10.000 mètres. Yifter sera également performant aux Jeux panafricains de 1973 et aux championnats d’Afrique (1979).

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