Konoba s'est confié à Proximus Pickx pour son retour: “C’est facile d'oublier que derrière les millions de vues, il y a de vraies personnes”

Musique | L'artiste bruxellois Konoba, Raphaël Esterhazy de son vrai nom, s'est livré à Proximus Pickx à l’occasion de la sortie de son nouveau morceau intitulé ‘There's Always Something Wrong’, premier single de son nouvel album attendu pour 2022. Avec nous, il est notamment revenu sur l’année écoulée, son rapport au public et ses dix ans de carrière.

De Pickx

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Tu effectues ton retour au moment où les concerts et festivals reprennent peu à peu. Tu as le sentiment d’enfin apercevoir le bout du tunnel en tant qu'artiste ?

Konoba: Oui, même si ce tunnel a été très long. Pas seulement pour les artistes mais aussi pour tous les professionnels de la culture, qui a été particulièrement touchée. À titre personnel, comme je suis assez polyvalent, cette période m’a donné beaucoup de temps libre pour concevoir mon nouvel album, qui sortira en 2022. La reprise des concerts fait en tout cas vraiment plaisir et donne de la motivation pour la suite. Même si on n’est pas à l’abri d’une reprise de l’épidémie, comme on a pu s’en rendre compte depuis un an. De mon côté, je mise surtout sur l’année prochaine. Je n’ai pour le moment qu’un concert prévu en Belgique, ce sera le 3 septembre à la Ferme du Biéreau à Louvain-la-Neuve.

Tu es très actif sur les réseaux sociaux et interagis beaucoup avec ton public. Tu as même créé un groupe Facebook privé de quelques centaines de membres dernièrement. Qu'est-ce qui t'a poussé à créer ce groupe ?

K: J’ai toujours été proche de mon public, c'est important pour moi d’avoir un contact direct avec ceux qui me suivent. Il est facile d'oublier que derrière les millions de vues, les écrans de télé, il y a de vraies personnes. Puis il y a le fait que je suis écouté un peu partout dans le monde et que c’est parfois difficile de cibler ma communication. Dans le groupe que j’ai créé, il y a une grande majorité de Belges francophones, c’est donc aussi une manière de cibler le public local. J’organise régulièrement des sessions Zoom avec les membres pour partager des exclusivités, échanger et discuter tout en se voyant. Ce groupe est aussi un moyen de contourner l'algorithme de Facebook qui, si on ne paie pas, ne permet plus que de toucher un infime pourcentage de notre audience.

Ton nouveau single ‘There's Always Something Wrong’, qui est sorti ce 25 juin, semble en phase avec l’actualité. Que peux-tu nous en dire ?

K: J’y évoque le flux interminable de mauvaises nouvelles auxquelles nous sommes confrontés au quotidien. C'était déjà le cas avant la crise et ça l’est encore plus depuis un an. Mais l’idée n’était pas de faire quelque chose de trop premier degré lié au Covid, je voulais y ajouter une touche d’humour. Le morceau est d'ailleurs très dansant alors que le sujet traité n’est pas forcément positif. Je voulais quelque chose de fun. C’est pour ça que dans le clip, je joue un personnage coincé en confinement dans les années 70 avec une ambiance vintage, des chemises, un salon et un papier peint très colorés... On s’est beaucoup amusés à le réaliser !


La conception de ton nouvel album a dû être bien différente de celle de ‘10’, pour lequel tu étais parti sur la route avec R.O.

K: Effectivement, c’était différent puisque pour celui-ci tout a été fait à la maison. Mais c’était assez confortable pour moi, car à la base je suis un artiste plutôt solitaire. J’aime bien être dans ma bulle pour créer, sans restrictions. Et là, je n’avais plus aucune obligation. Une fois toutes les annulations digérées, je me suis senti totalement libre et me suis mis à composer. Finalement, cet album a été le plus facile à composer et à produire. Il est sorti très naturellement et j’en suis très content.

Quels thèmes aborde-t-il ?

K: Il n’y a pas de véritable fil conducteur à ce niveau-là. Il contient évidemment des références à l’année qu’on vient de vivre, notamment le fait d’être isolé, l’éloignement des proches, il propose une réflexion sur la société et le futur... Mais pas seulement. J'y parle aussi beaucoup de rêve, d’imaginaire et de psychédélique, ce qui contraste avec les sujets plus terre à terre.

Tu donneras un concert avec R.O en Géorgie à la fin du mois de juillet. Comment expliques-tu ta popularité dans certains pays de l’Est ?

K: Au fil des années, je me suis rendu compte que mon style de musique plaisait beaucoup là-bas. Le côté très mélodique et les émotions fortes y touchent vraiment le public, particulièrement en Turquie, Géorgie et Arménie. Mais il y a aussi une part d’inexplicable. Le fait d’être reconnu dans ces pays m’a en tout cas donné un vrai coup de boost. Je travaille depuis des années sur mon projet sans label et ça rend le parcours beaucoup plus difficile. En Belgique, j’ai dû me battre pour la moindre once de succès. Débarquer dans un pays qui t’ouvre grand les portes et te met en tête d’affiche des festivals, ça donne le sentiment que tout ce travail de longue haleine finit par payer.

Ton projet solo a dix ans cette année. C’est justement cette indépendance qui te rend le plus fier quand tu repenses à ton parcours ?

K: Oui, je suis extrêmement fier d’être arrivé là où je suis sans l’aide d’un gros label. Je pense être l’artiste indépendant avec le plus de succès en Belgique, même si c’est toujours très difficile à mesurer, car le succès dépend de beaucoup de facteurs. J’ai galéré pour y arriver, mais c’est aussi ce qui m’a permis de savourer chaque petite victoire, d’apprendre et de gérer seul tous les aspects de mon métier. Aujourd’hui, je me sens bien dans ma carrière parce que je la comprends et la gère moi-même. Être connu n’est pas une fin en soi, je cherche juste à gagner ma vie en faisant ce que j’aime. J’ai gardé la même équipe autour de moi depuis le début. C'est devenu une famille que j’ai à chaque fois beaucoup de plaisir à retrouver avant un concert, c’est aussi ça que je trouve important dans mon métier.

De ces dix années, y a-t-il un moment que tu retiens particulièrement ?

K: En 2018, avec R.O, nous étions à l’affiche d’un festival à Tbilissi en Géorgie. C’était la première fois que je donnais un si gros concert. On s’est retrouvés devant 15.000 personnes qui chantaient nos morceaux a cappella. On est restés bouche bée! C’est un moment que je n'oublierai jamais.

Découvrez ci-dessous le clip du nouveau single de Konoba :



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