La Turquie veut prendre sa revanche sur la Suisse après la débâcle de 2005
Pour bien comprendre l'histoire, il faut remonter à la Coupe du Monde 2002 au Japon et en Corée du Sud. Lors de ce tournoi, la Turquie a surpris tout le monde en terminant 3ème. On pensait alors avoir droit à quelques grandes années de football turc mais les choses ont tourné autrement. La Turquie a manqué la qualification à l’Euro 2004. La Coupe du monde 2006 qui se jouait en Allemagne, où vit une importante communauté turque, était un objectif primordial.
La Turquie a manqué de peu son billet direct pour le mondial, terminant 2ème derrière l’Ukraine (future quart de finaliste). C’est donc via les barrages qu’elle devait jouer sa place en Allemagne et face à elle, la Suisse.
L’enfer à Istanbul
Mais ces barrages ont commencé de façon spectaculaire pour les Turcs, le 12 novembre 2005. Ils se sont inclinés 2-0 à Berne, en Suisse. Quatre jours plus tard c’est face à un défi très difficile que les Turcs devaient s'attaquer au Sükrü Saracoglustadion d'Istanbul. Tout a été mis en œuvre pour contrarier les Suisses : les contrôles à l'aéroport étaient démesurément stricts, le trajet en bus jusqu'à l'hôtel était chaotique et certains joueurs suisses ont même été réveillés en pleine nuit. Pendant l'échauffement avant le match, les joueurs suisses ont reçu plusieurs projectiles sur la tête dont des pièces de monnaie. Et pendant l'hymne national suisse, il y a eu un véritable concert de sifflets du côté turc.
Mais même si la fin justifie les moyens, la tâche des Turcs a été rendue encore plus difficile lorsque l'arbitre belge Frank De Bleeckere a accordé un penalty aux Suisses après seulement deux minutes. Alexander Frei a profité de l'occasion pour ouvrir la marque. Cela n’a pas empêché les Turcs de se rebeller et à la 52e, le score était de 3-1 en faveur des locaux. Encore un but et la Turquie partait en Allemagne.
Mais à six minutes du terme, l'équipe suisse a frappé à nouveau, sans aucune pitié. Marco Streller a inscrit le 3-2, ce qui a obligé les Turcs à marquer deux autres buts en peu de temps. Sanli Tuncay a marqué le but de l'espoir à la 89e minute, mais la Turquie n'est pas allée plus loin que le score de 4-2. Grâce aux deux buts inscrits à l'extérieur, la Suisse a validé sa participation à la Coupe du Monde, 12 ans après son unique participation aux USA.
Canal urinaire perforé
Après le coup de sifflet final, c’est un enfer qui s’est abattu sur les joueurs et le staff de la Suisse. Ils ont été attaqués par les Turcs, qu’ils soient supporters, officiels, ou policiers. Le joueur suisse Stéphane Grichting a même dû être hospitalisé pour une perforation des voies urinaires !
La FIFA a mené une enquête, choquée par ce qu’elle avait pu voir. La Turquie a été sanctionnée de 6 matchs à huis clos (finalement ramené à 3) devant être joué dans un autre pays situé à au moins 500km de la frontière turque. La fédération a dû payer une amende de 200.000 francs suisses (129.000 € de l’époque).
L'équipe nationale turque a également pansé ses plaies après cette débâcle. Le héros national Hakan Sükür a fait ses adieux à l'équipe nationale et l'entraîneur Fatih Terim a dû quitter la sélection. Elle a donné lieu aux premières sélections du jeune attaquant de l'époque, Burak Yilmaz, qui est aujourd'hui le routinier et l'homme fort de la sélection turque. Tout le pays comptera sur lui pour offrir les trois points à son pays.
Le programme du groupe A
- Suisse – Turquie, 18h sur La Une
- Italie – Pays de Galles, 18h sur Tipik
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