Evenepoel a-t-il eu raison de ne pas rouler avec Bernal?

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Il n'aura finalement manqué que 11 secondes à Remco Evenepoel pour s'emparer du maillot rose, hier sur la sixième étape du Giro. Un événement attendu depuis 20 ans par la Belgique, qui cherche toujours un successeur à Rik Verbrugghe. Remco a-t-il laissé échapper une occasion en or de marquer l'histoire en ne collaborant pas avec Bernal dans les derniers kilomètres? Ou ses objectifs sont-ils plus lointains? Analyse...
 

De Tagtik

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La confusion régnait, hier, sur la ligne d'arrivée d'Ascoli Piceno, Remco Evenepoel étant d'abord annoncé nouveau maillot rose par les commentateurs d'Eurosport qui avaient oublié Attila Valter, le Hongrois de la FDJ. Le calme revenu, nombreux étaient les observateurs qui  mettaient en cause la tactique utilisé par le prodige de Deceuninck Quick Step  dans le final de l'étape.

Quel objectif pour Remco?
 
Evenepoel aurait-il mieux fait de collaborer avec Bernal dans les deux derniers kilomètres de la montée de San Giacomo, pour aller chercher le maillot de leader tant convoité? La réponse à cette question en contient implicitement une autre : quel est l'objectif véritable d'Evenepoel sur ce Giro ? Est-il venu pour gagner le Tour d'Italie ? Ou pour faire un top 5 et apprendre pendant ce premier grand tour de sa carrière?
 
A voir son attitude hier, dans la roue de Bernal, on pencherait pour la première option : Remco est venu pour la gagne. Mais quand on veut gagner un épreuve de 3 semaines et qu'on n'a pas la plus forte équipe du peloton, inutile de prendre le maillot rose pour la simple beauté du geste. N'en déplaise aux milliers de fans impatients qui font des rêves de rose tous les jours. Pour le moment, la position d'outsider reste sans doute, et de loin, la plus confortable.

Un joker en électron libre
 
Hier, sous la météo éprouvante des Appenins, l'équipe Ineos a clairement pris les choses en main, décidant de durcir très tôt la course pour son leader Bernal, qui reste le favori logique de ce Giro. A deux kilomètres du but, sur l’accélération attendue du Colombien,  seuls Giuilo Ciccone, Daniel Martin et Evenepoel ont été capables de rester dans le sillage du leader d'Ineos, qui demandera plusieurs fois le relais de ses compagnons, mais sans l’obtenir. Surpris sans doute de ne pas voir dans sa roue les Yates, Vlasov, Hindley, Bardet, Soler ou Carthy, le Colombien semble même, sur les images du direct, franchement perturbé, par l'attitude du Belge. 

Pas de putsch impulsif pour le maillot rose
 
Si l'on regarde un peu plus loin que le très court terme, l'attitude d'Evenepoel est en fait marquée du sceau de l’intelligence. S'il avait collaboré sans réserve avec Bernal, il se serait probablement fait flinguer ensuite et le maillot rose serait allé à Bernal. En choisissant ainsi d’endosser un rôle de joker et d'électron libre, en s'avançant masqué (et en cachant peut-être sa véritable force), Remco a sans beaucoup plus déstabilisé ses adversaires (et particulièrement Bernal, qui ne le connaît que très mal) qu'en tentant un putsch impulsif pour le maillot rose.
 
Car le maillot de leader est lourd à porter avec une équipe moyenne même si, hier, Almeida, Masnada, Knox et Honoré, les équipiers de Remco, ont assuré. Prendre le maillot trop tôt, c'est devoir assumer de grosses responsabilités et gaspiller de l'énergie.

Une feuille de route cachée pour le Wolfpack?
 
Hier, le maillot rose tendait les bras à Remco mais, à l'évidence, il n'en a pas voulu. Se peut-il qu'avec Patrick Lefèvere, qui n'a de leçon tactique à recevoir de personne, le Wolfpack ait une vraie feuille de route cachée pour Evenepoel ? Prendre le maillot rose le plus tard possible et laisser en attendant le poids de la course sur les épaules des impatients est une option tout à fait raisonnable
 
"La situation est parfaite pour nous, deuxièmes du général. Ce n'était pas notre objectif principal de prendre le maillot rose aujourd'hui", disait après l'étape d'hier Evenepoel, qui avoue donc implicitement avoir un autre objectif. On rappellera à ceux qui ont la mémoire courte que le Giro s'est souvent joué, ces dernières années, dans le chrono disputé le dernier jour. Pour cette 104e édition, les organisateurs ont prévu un contre-la-montre final de 29,4 kilomètres tracé dans la banlieue milanaise et son centre-ville. 
 
Se présenter avec moins de 1'30" de retard sur Bernal au départ de dernier CLM permettrait d'y croire. Pour le moment, Remco a toujours 5 secondes d'avance sur le Colombien. Le suivre sans l'attaquer paraît donc une tactique tout à fait cohérente.

Mais parfois, ce sont les circonstances de course qui décident pour vous...

(LB/Picture : Photo News)

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