Vincent Lavachery, le directeur d'écriture de 'Coyotes' nous explique tout sur sa série

Séries | Vincent Lavachery nous a accordé un moment pour nous parler du processus d'écriture de la nouvelle série évènement 'Coyotes', co-produite par Proximus Pickx.

De Pickx

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Coyotes est votre première expérience en tant que showrunner/directeur d’écriture ? 

Vincent Lavachery: “En effet, c’est ma première expérience comme directeur d’écriture. J’avais déjà parcouru tout le développement d’une série suisse, qui s’appelle ‘Quartier des Banques’. J’avais accompagné la directrice d’écriture et donc j'ai appris pas mal de choses. Pour ''Coyotes', nous avons embarqué dans l’aventure avec Axel Du Bus, lui pour les dialogues, moi pour la structure.

Qu’est-ce qui change quand on passe de scénariste à directeur d’écriture ?

V.L.:“Beaucoup de choses évidemment. Il ne faut pas seulement être scénariste, c’est un peu ça le piège, il faut des compétences pour gérer une équipe, pour filtrer les bonnes idées qui vont renforcer un point de vue qu’il faut essayer de garder. Parfois il m’arrivait de trouver une idée qu’on me suggérait très bien, et plus tard après avoir dormi dessus je me rendais compte qu’on ne pouvait pas la garder parce que certaines choses importantes ne fonctionneraient plus. Un scénario c’est un peu comme un château de cartes, un élément peut tout faire s’écrouler, il faut avoir une vision complète de tout, tout le temps. Comme c’est une oeuvre collective au niveau de l’écriture, il faut essayer de garder le cap, car il y a aussi les retours de la production, qui demandent parfois de modifier ou rajouter un élément au scénario. La RTBF nous a par exemple demandé d’avoir une troupe de scouts mixtes, alors qu’au départ on avait pensé à une troupe de garçons. Cela peut paraître insignifiant, mais il a fallu réécrire beaucoup de choses. Et donc même si on a une vision au départ qu’on essaye de garder, il faut un peu jongler entre tout cela !
 
Pourquoi avoir choisi le milieu du scoutisme ? Comment avez-vous eu l’idée ?

V.L.:“En fait, quand je suis revenu de la série suisse, André Logie (Panache Production, NDLR) m’a prévenu que la RTBF lançait un appel à projets, et on a donc planché sur le projet avec Axel Du Bus, avec qui j’avais déjà travaillé auparavant. À la base, lui voulait faire une comédie dans un home avec des vieux, mais ça ne m’emballait pas trop, alors j’ai proposé de faire une série sur des jeunes qui sont au grand air dans une forêt. On est assez vite arrivé à l’idée du scoutisme. C’est un monde qui m’a toujours attiré, même si je n’en ai jamais fait. Donc on a utilisé les codes du genre, la jolie fille du village, le château, le grand-camp, le prêtre pour la promesse, etc. À cela, on a ajouté un élément inédit: un magot planqué dans un lac. On ne voulait surtout pas d'une enquête policière, il n’y a presque plus que ça. La RTBF a trouvé que l’univers était chouette, mais qu’il manquait un truc pour le rendre plus excitant, et c’est un mec de la RTBF qui nous a demandé, à moitié en rigolant: “C’est quoi le bodycount ?”. Quand on a répondu “0”, on a compris qu’on pouvait y aller franchement. Étant grands fans du BIFFF (Festival international du film fantastique de Bruxelles, NDLR) et même des films gores, on a donc volontiers ajouté un peu de muscles et de tension."

Vous avez une source d’inspiration ?

V.L.:“Principalement le côté bon enfant de nos séries de jeunesse. Je pense que j’ai été très fort marqué par la série ‘Les Galapiats', mais je ne m’en souvenais plus du tout au moment d’écrire le scénario. J'ai eu envie d’écrire une histoire avec des enfants qui font des bêtises et à qui il arrive une histoire extraordinaire. Après on a été voir sur internet et on est tombé sur ‘les Galapiats’. Heureusement, il y avait des similitudes, mais on restait dans un univers complètement différent. Sinon je me suis également inspiré de bouquins que j’ai lus, où il arrive aussi des histoires extraordinaires à des gamins.

Dans quel genre se situe la série Coyotes ?

V.L.:“Au départ, quand on avait déjà délimité l’histoire, notre référence était ‘Fargo - Saison 1’, donc une comédie noire, mais assez réaliste, on est loin de la grosse farce. On est un peu resté là-dedans, même si évidemment on ne s’est pas demandé ce qu’auraient fait les frères Coen, on a fait à notre sauce. Ensuite, les réalisateurs ont un peu poussé vers le réalisme, le thriller, et moins vers la comédie. À l’arrivée c’est devenu un peu plus conventionnel certes, mais pour je l’espère toucher un public plus large. Donc je dirais que Coyotes est une série qui balance entre le thriller et la comédie noire.
 
Est-ce que la crise sanitaire a eu un gros impact sur l’écriture ?

V.L.:“La crise a eu un gros impact sur mon travail. J’ai par exemple dû réécrire des scènes quand on était sur le tournage parce qu’un des acteurs avait contracté le covid, car il devait mettre un masque, ne pas s’approcher trop près des autres, etc. On a aussi dû arrêter pendant tout un temps les ateliers d’écriture et passer en visioconférence. Certaines grosses réunions avec les scénaristes, les réalisateurs et les différentes productions prenaient parfois plus de 4h, et vous ajoutez à ça les différents problèmes de connexions, oui c’était assez pénible."

Comment se porte le paysage télévisuel belge ?

V.L.:“Ça s'améliore vraiment. On a gagné en expérience. Au début, quand on est arrivé, il n'y avait pas plus de cinq séries dans l’escarcelle de la RTBF. Depuis, on a bien appris, tant au niveau de l’écriture que de la fabrication des séries, elles sont nettement plus qualitatives. Maintenant j’ai tout de même l’impression, en tant qu’auteur, qu’on va vite se sentir un peu limité parce que la Belgique est un petit pays. Dans les choses qu’on doit avoir dans nos séries, on doit évidemment retrouver un ancrage belge, les Ardennes, frites, bières, il n’y a pas énormément d’éléments et de décors différents... Et comme on doit tourner en Belgique, c’est à dire avec des petits budgets, on ne peut pas faire de séries en costumes par exemple, un western ou de la science-fiction c’est impensable. J’espère que le budget des séries va augmenter, même si au final les petits budgets ont un bon côté, notamment vis-à-vis de la RTBF, ils nous ont laissé une liberté absolue, ce qui n’aurait pas été le cas si TF1 avait produit par exemple.” 

Et pour l’instant vous travaillez sur quoi ?

V.L.:“J’ai un projet de fiction spéculative que j’ai déjà présenté à plusieurs boîtes, mais ça prend un temps fou pour avoir des réponses, et la crise n’arrange rien. Sinon, la RTBF a déjà fait savoir qu’elle était partante pour une seconde saison de 'Coyotes', donc je vais faire ça avec grand plaisir, on commence déjà à brainstormer la semaine prochaine sur la saison 2 avec Axel Du Bus. J’ai envie qu’on entre un peu plus dans l’intimité des personnages dans la nouvelle saison...


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