Les matchs de légende: l’Allemagne brise le rêve français à la Coupe du monde 1982

Sports | Seize ans avant son premier sacre en Coupe du monde, l’équipe de France vivait l’une de ses plus cruelles désillusions en demi-finale du Mondial 82 contre l’Allemagne (RFA). Le souvenir de ce duel épique, entré dans l’histoire sous le nom de "la nuit de Séville”, n’a pas fini de hanter les supporters français.

De Pickx

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La seconde demi-finale du Mondial espagnol de 1982 promettait une belle opposition de styles entre d’une part la France, surprise de la compétition au jeu offensif et spontané, et d’autre part l’Allemagne, qui développait un football peu léché mais diablement efficace. Les Allemands, qui comptaient dans leur rang le double Ballon d’or Karl-Heinz Rummenigge, étaient d’ailleurs champions d’Europe en titre. Pour les faire trembler, le peuple français plaçait ses espoirs dans son carré magique Genghini-Tigana-Giresse-Platini.

Sans doute un peu paralysés par l’enjeu, les Bleus, qui n’avaient plus atteint ce stade la compétition depuis 1958, subissent d’emblée la pression des Allemands. Une domination qui se concrétise avec le but de l’ailier de poche Pierre Littbarski à la 17e minute. Nullement troublés, les Français réagissent et haussent leur niveau de jeu. Ils se montrent de plus en plus dangereux et obtiennent un penalty, que Michel Platini transforme sans broncher.

L’agression de Schumacher

Au retour des vestiaires, un fait de match va changer le cours de la rencontre. Lancé par une ouverture lumineuse de Platini, Patrick Battiston se présente seul face au gardien allemand Harald Schumacher. Sorti à sa rencontre sans s'occuper du ballon, le portier percute le défenseur français de plein fouet avec son genou. Un temps inconscient, Battiston doit être évacué sur civière. L’arbitre, lui, n’a pas vu l’agression et ordonne une remise en jeu.

Dopés par cette injustice manifeste, les hommes de Michel Hidalgo haussent encore d'un ton leur niveau de jeu, tandis que le public du stade Sánchez Pizjuán prend fait et cause pour eux. Mais les Bleus ne parviendront toutefois pas à concrétiser leur domination dans le temps réglementaire.

Ils émergent lors des prolongations: 2-1 par Marius Trésor puis 3-1 par Alain Giresse. En moins de dix minutes, les Français semblent avoir plié le match. C’était cependant sans compter sur le jusqu’au-boutisme des Allemands, qui vont égaliser à la 103e minute via Rummenigge, tout juste monté au jeu. Cinq minutes plus tard, Klaus Fischer réussit un magnifique ciseau pour rétablir l'égalité.

Un cruel dénouement

Pour la première fois de l’histoire, le sort d’un match de Coupe du monde se décide aux tirs au but. Alors que les deux équipes sont à égalité, le défenseur Maxime Bossis voit sa frappe repoussée par Schumacher. Horst Hrubesch ne manque pas la balle de match et envoie la Mannschaft en finale.

Une cruelle désillusion pour l’équipe de France, qui s’inclinera ensuite face à la Pologne (3-2) dans le match pour la troisième place. L’Allemagne aussi aura laissé beaucoup d’énergie dans la bataille et elle perdra en finale contre l’Italie (3-1). Les Français mettront cependant peu de temps à se relever de ce traumatisme. Toujours sous la houlette d’Hidalgo, ils seront sacrés champions d’Europe deux ans plus tard, à domicile.

Par sa dramaturgie, son intensité et ses rebondissements, “la nuit de Séville” occupera à jamais une place à part dans l’histoire du football et dans la mémoire de ceux qui y ont pris part. “Aucun film au monde, aucune pièce ne saurait transmettre autant de courants contradictoires, autant d'émotions que la demi-finale perdue de Séville”, déclara un jour Michel Platini.

Fan de notre série sur les matchs de légende? Retrouvez notre article sur la remontada du Deportivo La Corogne contre l'AC Milan en 2004.

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