'2001, l’Odyssée de l’espace', pourquoi ce film a révolutionné le cinéma

Il y a quatre millions d’années, un groupe de primates découvre un étrange monolithe noir. La vue de cet objet inspire l’usage inédit d’une arme au chef des singes. En 2001, les scientifiques, préoccupés par l’apparition d’un mystérieux monolithe noir qui émet des signaux, envoient le Dr Floyd en mission sur la Lune. Le vaisseau spatial Discovery part pour Jupiter avec à son bord, trois astronautes et l’ordinateur Hal qui contrôle le vaisseau. Se déroulant en quatre parties, le film de Kubrick développe de nombreux thèmes: l’évolution de la race humaine, celle de la technologie et de l’intelligence artificielle, ainsi que notre place dans l’univers et l’existence potentielle d’extra-terrestres.

Il y a plus de 50 ans, Stanley Kubrick et Arthur C. Clarke décidèrent de révolutionner le cinéma avec un nouveau type de science-fiction. Pour beaucoup, il s’agit tout simplement du meilleur film de science-fiction jamais réalisé. Mais ce qui caractérise avant tout '2001, l’Odyssée de l’espace', c’est le travail de préparation acharné de son réalisateur. Il a fallu quatre années à Stanley Kubrick pour lancer la machine. Ce dernier travailla d’ailleurs au scénario en même temps qu’Arthur C. Clark, qui était un scientifique, et probablement le meilleur romancier de science-fiction de l’époque. Le film ne fut cependant pas un succès immédiat, il fallut des années avant qu'il ne soit reconnu comme un des plus grands films de tous les temps. Il ne remporte d’ailleurs qu’un Oscar à sa sortie, celui des meilleurs effets visuels.

Contrairement aux films de l’époque, l’action et les dialogues passent au second plan. Les dialogues sont même totalement secondaires, comme les conversations banales entre les scientifiques russes et américains, ou simplement minimalistes, comme ceux des astronautes Bowman et Poole.

Une des volontés de Kurbick était également que son film soit crédible sur le plan visuel. Il ne voulait pas que 2001 ressemble à un des nombreux films de séries B dans l’espace qui sortent à l’époque. L’intérieur des vaisseaux ainsi que leur ballet dans l’espace a ouvert la porte à des films comme Star Wars et Alien.  

Kubrick décidera que pour planter une atmosphère étrange, stressante, qui correspond bien à l’espace, il utilisera de la musique classique, contrairement aux musiques furutristes et avant-gardistes qu’on avait l’habitude de voir dans ce genre de films. Il s’aide ainsi de 'Ainsi Parlait Zarathoustra' de Richard Strauss, du 'Beau Danube Bleu' de Johan Strauss, ou encore du 'Requiem' de Gyorgy Ligeti pour imposer une ambiance angoissante. Petite anecdote, alors que la production voulut lui imposer les compositions d’un certain Alex North pour les musiques de film, Kubrick fit semblant d’accepter pour avoir la paix. Ce n’est que lors de l’avant-première que tout le monde découvrit qu’il avait fait à sa façon.

Le film est intentionnellement très ouvert et est donc sujet à de multiples interprétations. Kubrick a voulu que son long métrage soit vécu comme une expérience, une émotion, un ressenti au contenu émotionnel fort faisant place à la réflexion philosophique. Une vision peut être un peu trop intellectualisante et qui a d’ailleurs rebuté une partie du public à l’époque. "Vous êtes libres de vous interroger tant que vous voulez sur le sens philosophique et allégorique du film — et une telle interrogation est une indication qu’il a réussi à amener le public à un niveau avancé — mais je ne veux pas donner une grille de lecture précise pour 2001 que tout spectateur se sentirait obligé de suivre de peur de ne pas en saisir la signification", selon les mots de Stanley Kubrick.

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