Eric Moussambani, le nageur vedette des Jeux olympiques de Sydney

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Eric Moussambani n’a rien gagné lors de JO en 2000 organisés à Sydney. Du moins, il n’a rien remporté sur le plan sportif car à l’époque, il a eu son heure de gloire en forçant le respect et l’admiration. 20 ans plus tard, "Eric l’anguille" est resté dans la mémoire collective.

De Pickx

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Nous avons tous en tête ces images des Jeux olympiques de Sydney, en 2000, sur lesquelles un nageur, seul au bord de la piscine olympique, s’élance pour effectuer un 100m nage libre. 

Au bout des deux longueurs interminables, Eric Moussambani voit son calvaire se terminer en 1 min 52 sec 72/100e. C’est le 100m le plus lent de l’histoire des JO, mais le symbole reste énorme. A 22 ans à l’époque, le nageur de Guinée équatoriale, devient le héros de la quinzaine australienne malgré sa piètre performance, lui qui n’a jamais mis sa tête sous l’eau durant son 100m. Il est surnommé "Eric l’anguille" et représente à merveille l’esprit des JO. 

Il ne savait pas nager

Mais comment Eric Moussambani, illustre inconnu, s’est-il retrouvé sous les regards de millions de téléspectateurs dans l’événement sportif le plus médiatisé du monde? Il a tout simplement répondu à un appel de la fédération de natation de son pays. Il s’est présenté au rendez-vous et où ils étaient au final 2. « Le président du comité olympique de l'époque, monsieur Fernando Minko, a voulu voir comment on nageait, alors j'ai plongé dans la piscine et j'ai commencé à bouger les pieds. Il nous a dit qu'on irait aux Jeux olympiques en Australie. C'était à deux ou trois mois de l'ouverture ! Il n'y avait même pas d'entraîneur. J'ai demandé à un monsieur de l'hôtel de pouvoir venir m'entraîner, il a dit d'accord mais de 5 h à 6 h du matin, parce que la piscine était pour les clients », se remémore le père de quatre enfants auprès de l’AFP en 2020. « Je ne savais pas encore ce que c'était les JO, moi je me réjouissais seulement à l'idée de voyager, je n'avais que ça dans la tête, je ne savais même pas où se trouvait l’Australie », ajoute-t-il.

Là où les nageurs professionnels se préparent pour ce rendez-vous durant 4 ans, Moussambani a lui joué l’improvisation jusqu’au moment de plonger dans le grand bain. « Sincèrement, je ne savais pas nager. J'avais bien quelques notions mais rien de plus et aucune expérience pour une telle compétition. Je ne savais pas comment bouger les bras, les pieds, coordonner ma respiration avec les mouvements », lâche-t-il. « Quand on m'a montré la piscine olympique, je n'en n'avais jamais vu d'aussi grande, je me suis dit: ‘sérieusement, je ne peux pas’. Durant mes entraînements à Sydney, je n'ai jamais nagé jusqu'au bout… » , poursuit celui qui a découvert la natation après s'être cassé un bras en jouant au basket, vers 20 ans.

Former les champions

Le moment venu, Eric Moussambani a bien failli ne jamais pouvoir entrer dans la piscine, la faute à une tenue inappropriée. Heureusement, il a pu compter sur l’esprit olympique. « Je n'avais pas de tenue de natation, pas de lunettes, la fédération ne m'avait rien donné, j'avais juste un bermuda que je m'étais acheté à la friperie (...) Le jour de la compétition, un entraîneur de l'Afrique du Sud m'a vu avec le bermuda et une serviette: ‘tu vas être disqualifié, ta tenue n'est pas réglementaire, on dirait que tu vas à la plage’. Alors, il m'a donné un maillot et des lunettes. »

4 ans plus tard, à Athènes, le nageur aurait de nouveau du prendre part au rendez-vous olympique mais une erreur administrative du comité olympique équato-guinéen, qui avait égaré sa photo d’identité, l’en a empêché. Plus de 20 ans après son heure de gloire, l’employé d'une compagnie pétrolière tente de former de nouveaux nageurs. « Je suis sélectionneur national au sein de la fédération de natation de Guinée équatoriale, je travaille pour que notre pays ait de bon nageurs, en leur apprenant les fondamentaux dès le plus jeune âge. Eux, au moins, ont la possibilité de voir et de s'entraîner dans des piscines olympiques » conclut le nageur le plus lent des JO, mais aussi l’un des plus célèbres. 

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