Marcelo Bielsa, le coach qui en a inspiré plus d’un

Bielsa a aujourd’hui conquis la troisième ville d’Angleterre. Vous trouverez peu de gens à Leeds (+/- 800 000 habitants) pour critiquer le coach argentin. En 2018, il a récupéré une équipe endormie pour la transformer en machine à gagner. Et en juin dernier, deux ans après son arrivée, Bielsa a réalisé le rêve de tous les supporters de ce club historique du championnat anglais: le retour de Leeds en Premier League, seize années après l’avoir quittée.  

Cet exploit est sans doute l’un des plus beaux achèvements de la carrière de Bielsa. L’Argentin est un homme de défis: il aime reprendre des projets et les reconstruire de A à Z. Malheureusement, la méthode Bielsa n’est pas toujours couronnée de succès: ses aventures à Marseille, Lille ou encore à la Lazio Rome se sont mal terminées. La faute, souvent, au caractère bien trempé de celui qu’on surnomme "El Loco" (‘Le Fou’).

En survêtement, assis sur sa glacière, Marcelo Bielsa est loin de l’image de l’entraîneur tiré à quatre épingles les soirs de matchs. On le dit banal, populaire, voire vulgaire. Il n’aime trop pas la presse, qui le lui rend bien. Il est inflexible et exigeant. Mais partout où il passe, Bielsa déchaîne les passions. Car, lui-même, est un vrai passionné. 

Pour l’Argentin, le football est une affaire sérieuse, par un simple jeu. Il a ses principes, ses valeurs et ses idées bien ancrées. Et, surtout, il se consacre corps et âme à son travail. En 1992, dès ses premières heures en tant qu’entraîneur, il déclarait: "Je meurs après chaque défaite". 

Bielsa prône un jeu rapide, spectaculaire, projeté vers l’avant. Tout pour l’attaque, avec les risques défensifs que cela implique. Une tactique qui a largement inspiré le football moderne, où verticalité, pressing haut et discipline collective sont des concepts appliqués par les plus grands équipes.

Diego Simeone, l’entraîneur de l’Atlético Madrid, ou Zinédine Zidane, au Real Madrid, se sont dits fortement influencés par Bielsa et sa philosophie de jeu. Tous reprennent à leur sauce les préceptes d’El Loco.

L’entraîneur de Manchester City, Pep Guardiola, qui est pourtant un chantre de la possession, est un fan de Bielsa. "Il est probablement la personne que j’admire le plus dans le monde du football. Il est l’entraîneur le plus authentique dans sa manière de diriger ses équipes. Il est unique". Le technicien espagnol, qui a tout gagné avec ses équipes, estime qu’il a néanmoins beaucoup à apprendre de son homologue. "Mes équipes ont gagné plus de titres, mais en matière de connaissance du jeu et de plein d’autres choses, je suis encore très loin de lui".

Le 18 décembre dernier, la FIFA décernait son titre de meilleur entraîneur de l’année. Jurgen Klopp (Liverpool) dérochait le trophée, devant Hansi Flick (Bayern Munich) et … Marcelo Bielsa. En septembre dernier, Klopp avait fait l’éloge de l’Argentin: "J’ai regardé ses équipes jouer, c’est exceptionnel. Je l’adore, sans même le connaître. Il a son caractère, de toute évidence. C’est peut-être le manager qui travaille le plus. On travaille tous beaucoup, mais on ne peut pas rivaliser avec lui. C’est une source d’inspiration pour tous les managers", avait ainsi déclaré le coach allemand.

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