La musique électro dans les films : double dose de plaisir

Lost Highway

Ce film est une œuvre de David Lynch et qui dit Lynch dit aussi « bizaaaaare » ! Avec Lost Highway, le réalisateur de Twin Peaks, Wild At Heart et Mulholand Drive dépeint un tableau qui n’a ni queue ni tête. Disons que c'est un voyage à travers le subconscient, qui réunit deux intrigues plus ou moins distinctes de manière énigmatique. Le musicien de jazz Fred Madison pense que sa femme Renee entretient une liaison. Quand Renee meurt, la police soupçonne Fred de l'avoir tuée. Fred est arrêté, finit en prison et se transforme en Pete. Puis il est libéré... et c'est le début d'un voyage assez étrange.
La musique de ce film a été écrite par Trent Reznor, l'homme à l'origine du fantastique Nine Inch Nails qui, avec des chansons comme Hurt et l'album The Downward Spiral, a gagné le cœur des amateurs de l'électro industrielle sombre. Pour Lost Highway, il nous a livré une bande-son qui met en valeur, voire donne vie aux scènes de Lynch. Les drones (bourdons) de Reznors semblent être des personnages supplémentaires qui murmurent et bourdonnent de profonds secrets et  semblent savoir exactement ce qui se passe. « Au début, j’étais très intimidé de travailler avec Lynch », explique Reznor. « Le premier jour où il est venu dans mon studio, il a voulu se mettre directement au travail. Il n'avait aucune séquence, a décrit une scène avec des serpents et a dit : ‘Je veux un son de serpent, mais sombre, tragique. Donne-moi ce son.’ » Pour le moins, une bande-son puissante pour un film puissant !

Suspiria

Un remake du film original Suspiria sorti en 1977. Eh oui, un remake : les fans de l'original vont sûrement froncer les sourcils face à cette version sortie en 2018 du réalisateur de Call Me By Your Name et Io sono l'amore, qui ne garde que le décor, une école de danse, de l'original et pousse le personnage principal dans les griffes d'une foule de sorcières séculaires. L’histoire : Susie entre à l'académie de danse Markos de Berlin et plonge dans une histoire d'horreur ayant pour intrigue la mystérieuse disparition d’étudiantes. Apparemment, l’école cache de nombreux secrets. Et quel casting ! Tilda Swinton, Dakota Johnson, Chloe Grace Moretz...
Sans oublier une bande-son créée par Thom Yorke, leader des Radioheads. Yorke s’est d’abord montré réticent, mais le réalisateur Luca Guadagnino a insisté et Yorke a changé d'avis. Et il s’en est sorti avec brio puisqu’il a composé pas moins de 25 instrumentaux, chansons et interludes atmosphériques, sinistres, beaux et distillés avec parcimonie. Yorke a réservé un rôle majeur au piano et au synthétiseur et a collaboré avec le London Contemporary Orchestra and Choir, qui a également figuré sur l'album de Radiohead A moon shape pool. Cinq singles ont été commercialisés pour la sortie du film, un bel échantillon de la bande originale.

La Grande Bellezza

Magnifique histoire quelque peu épique du grand maître italien Paolo Sorrentino, qui se concentre sur le 65e anniversaire du journaliste de société, écrivain de renom et oiseau de nuit Jep Gambardella. Auteur du best-seller The Human Device, il vit toujours de la renommée qu'il lui a apporté des décennies plus tard. Mais Gambardella s’emplit de nostalgie et se noie dans la décadence de la ville, des belles femmes et hommes, des paillettes, du glamour et des fêtes. Un beau film, et en même temps une mise en accusation - et une ode - à l'Italie qui menace de périr d'égoïsme, de narcissisme et d'incapacité.
La bande originale aussi vaut le détour. À l’instar du film, la musique se veut très éclectique, une alternance de classique et de dance avec une touche camp ici et là, de l’opéra (Dies Iare) au classique italien A far l’amore comincia tu en passant par le tube We no speak Americano.

The Social Network

Facebook ? Tout le monde connaît. Ce film décrit l'histoire de l'ascension de Mark Zuckerberg jusqu'à devenir l’une des personnes les plus riches du monde. Tout commence par une insulte à son ex-petite amie sur son blog, et le lancement du site web Facemash où les étudiants peuvent choisir l'élève de Harvard le plus attractif parmi deux photos. Une nuit, pas moins de 22 000 étudiants consultent le site, provoquant la panne du serveur de Harvard. Zuckerberg est convoqué et réprimandé, mais il a flairé le bon filon. Il aide les jumeaux Winklevos dans la programmation de leur site The Harvard Connection et crée en même temps son propre programme pour TheFacebook, un catalogue de photos où les étudiants peuvent voir qui assiste à quelles conférences, avec un profil personnel. Et c’est le succès assuré.
Oh, mais qui avons-nous là ? De nouveau Trent Reznor ! Il a co-écrit la bande originale de The Social Network avec Atticus Ross, dont le premier morceau est sorti le 31 août 2010 sur le site web du film. Les critiques ont loué la musique, un peu moins le film lui-même, et Reznor a reçu quatre et cinq étoiles de magazines physiques et en ligne.

Trainspotting

Un classique absolu - et incontournable - réalisé par Danny Boyle et le film qui a révélé Ewan McGregor dans le rôle du personnage Mark Renton. Renton est un jeune chômeur d'Édimbourg qui, avec un groupe de copains, tente d’occuper ses journées (disons plutôt de survivre) à boire de la bière, à prendre de la drogue, à faire la fête et à jouer au football. Mais Renton en a assez et veut changer de vie, non pas à Édimbourg, mais à Londres. Jusqu'à ce qu'un de ses amis se retrouve derrière sa porte, suivi rapidement des autres. Combien de temps Mark résistera-t-il ? Choose life!
C’est un film trépidant, rapide, cinglant et avec un certain nombre de scènes qui font aujourd'hui partie de l'histoire du cinéma. C’est aussi un film angoissant, avec une bande-son inquiétante, pleine de joyaux des icônes de la dance des années 1990 (Underworld, Leftfield, PF Project) ... et d'innombrables autres grands noms de la pop britannique qui ont fait la musique de l'époque. Born Slippy.NUXX d'Underworld reflète le mieux l'ambiance du film. Le leader Karl Hyde l'a écrite après une nuit de beuverie et a tenté de transmettre cette atmosphère d'ivresse à travers la musique. Et il a parfaitement réussi.

Vanilla Sky

Cameron Crowe et David Lynch ont une chose en commun : ils aiment les réalités « déformées ». Vanilla Sky ne fait pas exception : rien ne semble être ce qu'il paraît. Le jeune entrepreneur et coureur de jupons David Eames a tout pour plaire : il est beau, il a de l’argent et mène une vie facile et fastueuse à l’abri des soucis. Lorsqu'il tombe amoureux de l’Espagnole Sofia, son ex-copine Julie, furieuse, emboutit la voiture de David alors qu’ils y sont tous les deux. Et les conséquences sont lourdes. David reçoit un coup dur non seulement physiquement mais aussi psychologiquement. Son visage est horriblement mutilé et sa mémoire montre des lacunes qu'il semble combler de ses propres fantasmes. Mais comment faire la différence entre la réalité et la fiction ? Ce film est un incontournable absolu !
La bande originale n’est pas en reste, avec une panoplie de styles très large et diversifiée. Elle inclut bien sûr une partie dance et plusieurs tubes, comme le magnifique Where Do I Begin des Chemical Brothers - une chanson onirique qui correspond bien au thème du film - ou le trépidant Africa Shox de Leftfield et d’Afrika Bombaataa. Carpe diem !

Project X

Le film de la fête par excellence à propos d'une bonne idée qui déraille complètement. Trois étudiants en dernière année décident d'organiser une fête d'anniversaire pour booster leur popularité. Ce qui devait être une soirée pour quelques dizaines d'invités se transforme en un chaos indescriptible où il semble que la planète entière se précipite. Des rumeurs circulent bientôt sur la « fête la plus épique » jamais organisée, entraînant son lot de conséquences. L'approche « images amateurs » donne à Projet X un caractère authentique. Le plus fou, c’est que ce film a aussi eu des conséquences dans la vraie vie, des tas d’adolescents s’en inspirant pour organiser leur propre soirée Project X.
Pour ce qui est de la musique, la moindre lecture de la bande originale déclenchera sans aucun doute une fête épique. Mélangez des noms comme Kid Cudi, A-Trak, Boys Noize et quelques morceaux de hip-hop festifs et vous obtenez une belle recette de débauche qui restera gravée dans les mémoires. Non pas que vous deviez le faire, mais vous vous laisserez bien tenter, n’est-ce pas ? Une fête de temps en temps, ça ne fait de tort à personne. (Mais pas maintenant, hein !)

Matrix

Oui, la franchise Matrix. On ne présente plus le synopsis, mais voilà un petit rappel. Thomas Anderson est un informaticien connu dans le monde du hacking sous le pseudonyme de Neo. Un jour, il est contacté par un certain Morpheus qui lui dit que le monde dans lequel il vit est un monde imaginaire et une simulation virtuelle appelée « Matrice ». Morpheus offre à Thomas la possibilité de « se réveiller » et de s'évader dans le monde réel. Thomas, alias Neo, accepte la proposition et se réveille dans une réalité dystopique. En 1999, The Matrix était le film de l'année. Il était sur toutes les lèvres et a fait réfléchir les gens au monde dans lequel nous vivons, à l’ascension de la numérisation et à l'apocalypse imminente. Deux autres volets ont suivi, mais le premier Matrix reste le meilleur avec de nombreux moments hallucinants.
Et la musique est tout aussi épique ! La scène dans laquelle Neo et Trinity accèdent en slow motion au bâtiment où Morpheus est retenu captif est une scène que vous n'oublierez jamais, grâce - entre autres - aux beats frénétiques de Propellerheads. Sans parler du morceau Clubbed to Death qui accompagne une incursion dans le faux monde, où la dame en rouge apparaît soudainement. Quoi qu'il en soit, ne manquez pas ce film. Et surtout, faites péter le son !

Drive

Ryan Gosling ? N’en dites pas plus. Les films avec Gosling sont (presque) toujours bons. Le jeune apollon a le nez pour choisir les bons scénarios et toujours donner à ses personnages un côté ténébreux. Il n'en a pas été autrement dans Drive. Il y incarne Driver, un cascadeur pour Hollywood, qui, en plus de son boulot de jour enviable, travaille en extra comme conducteur de voitures d'escapade pour le crime organisé. Un jour, il rencontre Irène, sa voisine et jeune maman. C’est le début d'une belle histoire d’amour, mais pas que. Irène est bon gré mal gré impliquée dans les affaires pas très catholiques de son mari, l'ex-détenu Standard. Driver veut aider la jeune femme, surtout quand il s'avère qu'un travail qui a mal tourné met sa vie en danger.
Un film comme celui-ci a besoin d'une bande-son sympa, et vous ne serez pas déçus. Une chanson se démarque : Nightcall de Kavinsky. Mélancolique, elle est inspirée des années 1980 et capture parfaitement l'atmosphère de Drive. Dans le même registre, on retrouve Under your spell de Chromatics. Dans ce film, la musique joue un rôle à part entière, qui transpire à travers toute l’histoire et aide à poser le décor.

Eden

Sous-titré « le film sur la French touch », Eden vous propose un joli long métrage qui dépeint la vie et la carrière d'un DJ en herbe. Paul, au départ complètement sous le charme du garage rock, a fait ses premiers pas de DJ dans la communauté house parisienne émergente. Son succès est fulgurant. Le film raconte son histoire en deux parties. La première, Paradise Garage, raconte son ascension et la deuxième, Lost in Music, raconte sa chute, ses difficultés financières, amoureuses et avec la drogue. La réalisatrice Mia Hansen-Løve s’est inspirée de la vie de son frère pour créer l’histoire d’Eden. La réalisation du film a pris trois ans, en partie à cause de la difficulté d'obtenir les droits sur la musique utilisée dans ce dernier.
Vous avez dit musique ? Un conseil : découvrez la bande-son ici et laissez-vous emporter ! https://open.spotify.com/playlist/3gjc4O4aQQFJZYcrqCNzRb

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