Analyse : Le marché des transferts

De Proximus

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Ce n’est un secret pour personne. Ces dernières années, le marché des athlètes e-sportifs s’est développé de manière exponentielle, en profitant au passage pour se munir de structures de régulation. En pleine période de Mercato sur League of Legends, on fait le point ensemble sur un secteur auquel les fans s’intéressent de plus en plus.

Avec une des scènes e-sportives les plus imposantes du milieu, Riot Games a su mettre en place une réelle structure autour de ses championnats mais aussi autour de ses joueurs avec une question centrale : Comment les protéger au mieux et leur proposer un cadre de développement sain ? Avec la multitude d’équipes et d’opportunités qui s’offrent à eux, et des salaires qui font, pour certains, tourner de l’œil, ces athlètes nécessitent un encadrement aussi solide que celui proposé aux athlètes classiques. Dans ce dossier, on parcourt ensemble les différentes mesures imposées par Riot dans son circuit professionnel.

À chaque circuit, son fonctionnement

Dans le sport traditionnel, le marché des transferts est souvent régi par des fédérations internationales, voir mondiales. A côté de ça, l’e-sport dispose d’un statut un peu particulier. En effet, aucune autorité internationale ne dirige ce marché. Chaque jeu évolue en vase-clos, possédant parfois plusieurs ligues par région en son sein. Il est donc compliqué de mettre en place un tel système couvrant toutes les ligues. Dès lors, chaque circuit possède une fonctionnement propre et une gestion des transferts particulière.

Un des systèmes les plus sophistiqués nous provient sûrement du jeu League of Legends. Riot, l’éditeur de la franchise, a tout de suite compris le potentiel e-sportif de son jeu phare et a chapeauté, dès le début des compétitions, l’organisation du circuit avant de s’intéresser aux règles régulant les transferts de joueurs. De cette manière, Riot a mis en place un système de contrôle des rosters assez pointu. Depuis plusieurs années, l’éditeur américain tient un registre officiel de tous les joueurs professionnels impliqués dans les différentes ligues. Ce registre (appelé GCD pour Global Contract Database) sert de point de repères à Riot dans son contrôle des équipes mais aussi aux structures qui décident d’effectuer des changements dans leur roster.

Mais les splits s’enchainant dans le circuit, il a fallu déterminer une période où ces transferts pouvaient voir lieu sans impacter l’entièreté des championnats impliqués. Une période de mercato a donc été mise en place pour concentrer tous les transferts à cette période. Si Riot a développé cette politique, c’est pour une raison bien particulière. Avant cette décision, les équipes pouvaient acquérir des joueurs à leur guise, c’est-à-dire à peu près n’importe quand. Certaines équipes ont par exemple procédé à des changements avant les grandes finales afin d’augmenter leur chance de victoire.

Cela étant dit, il ne faut pas croire que si une période de mercato a été établie, tous les transferts sont possibles durant celle-ci. En effet, d’autres règles ont aussi établies, afin de conserver un certain équilibre dans les différentes ligues et éviter une quantité d’imports trop importants. Le rachat d’un joueur issu d’une autre ligue doit donc respecter certaines conditions. En Europe, les équipes doivent ainsi maintenir un minimum de 3 joueurs résidents en Europe dans son roster original.

De son côté, l’ESL continue de modifier chaque année son document qui régit les transferts afin de l’adapter au mieux à un circuit qui évolue chaque année. En début de saison 9, les dates de transferts ont ainsi été modifiées afin de laisser plus de temps aux équipes de se déplacer aux différentes LANS qui se tiennent dès le début de saison.

Parallèlement, Riot a aussi instauré une politique anti-poaching. Cette dernière interdit à toute personne connectée au circuit (joueurs, membres de staff, etc) de démarcher un joueur d’une autre structure hors de cette période de mercato qui se déroule généralement après le Summer Split. Selon Riot, des recrutements intempestifs empêchent les joueurs de se concentrer à fond sur leurs performances mais “créent aussi un environnement chaotique et met en péril la stabilité de l’écosystème qui entoure la compétition”. Malgré la mise en place de ce système, de nombreuses affaires de poaching secouent la scène. On se rappelle notamment de Perkz qui avait été accusé de nombreuses fois d’approcher des joueurs encore sous contrat. Un système similaire a depuis été instauré chez ESL.

Le bail-out, qu’est ce que c’est ?

Dans l’e-sport, quand un joueur est engagé par une structure, les deux parties établissent un contrat. Ce contrat mentionne naturellement la durée d’engagement déterminée, la rémunération, les conditions de travail, mais pas que… Il existe ce qu’on appelle le “bail-out” ou clause libératoire. Appliquée dans les circuits compétitifs de League Of Legends ou encore de CS:GO, par exemple, cette clause fixe le prix du transfert d’un joueur si celui-ci devait avoir lieu avant la fin du contrat.

En effet, il arrive parfois qu’une équipe soit intéressée par un joueur qui est déjà signé dans une autre équipe, pour une raison ou une autre. Il se pose alors un choix pour l’équipe désireuse d’acquérir un joueur encore sous contrat. Celle-ci peut attendre la fin du contrat du joueur, afin de lui en proposer un nouveau. Mais attention. Afin de proposer un milieu d’emploi plus stable au joueur, ou tout simplement pour s’assurer de garder certains talents chez eux de plus en plus d’organisations proposent maintenant à leurs joueurs des contrats qui courent sur plusieurs années. Les équipes n’ont donc pas souvent envie d’attendre que le contrat court à sa fin, tant ceux-ci peuvent être longs.

L’autre solution qui reste, c’est de payer le bail-out. Comme vous pouvez vous en douter à la lecture de ces lignes, le bail-out est donc un énorme levier d’action et de négociation pour le club propriétaire du joueur. Au plus ce montant est élevé, au moins une équipe sera potentiellement capable de racheter le contrat.

Une team intéressé par une un athlète devrait donc attendre la fin de son contrat pour le recruter, en théorie. Le prix d’un joueur est établi par sa structure, ou plutôt son entraineur. Un contrat est donc établi entre l’équipe et le joueur pour une période déterminée.

Une valeur purement sportive ?

Mais attention, le prix d’un joueur n’est pas fixé que en fonction de son niveau. Les joueurs sont aujourd’hui devenus des icônes, voire des stars pour certains d’entre-eux. A leur talent s’ajoute alors l’image de marque dont ils profitent. Le transfert de Richard “Shoxx” Papillion (joueur de CS:GO; ndlr) de G2 vers Vitality avait à l’époque fait couler beaucoup d’encre. Les rumeurs allaient bon train sur le montant dont l’équipes des abeilles avait du se délester pour pouvoir engager le jeune français. On parlait à l’époque d’un montant de oscillant entre 350 000 et 450 000 euros.

Des chiffres qui semblent ridicules face à ceux qu’on a pu voir dans le circuit franchisé de Riot. Actuellement, beaucoup de voix s’élèvent d’ailleurs pour dénoncer des salaires et des contrats trop élevés dans le région nord-américaine. La région est connue pour offrir des salaires particulièrement attractifs à des joueurs alors que la ligue en elle-même montre un pauvre niveau de jeu depuis maintenant plusieurs années. En témoigne le récent transfert de Perkz de G2 vers Cloud9. Celui-ci se serait vu offrir un salaire de 2,7 millions de dollars par an. SwordArt, le support de l’équipe Suning, finaliste des Worlds 2020, n’est pas à plaindre non plus. Il a récemment signé un contrat de 2 ans avec l’organisation TSM pour un montant de 6 millions de dollars, soit un salaire moyen de 3 millions par an.

Un sujet donc les fans raffolent de plus en plus

Au fur et à mesure que le milieu des transferts s’est développé ces dernières années, l’interêt des fans a augmenté lui aussi. Les annonces de recrutement deviennent de réels happenings (comme on a pu le voir avec le récent recrutement de Rekkles dans l’équipe League of Legends de G2), les rumeurs se multiplient sur les réseaux sociaux et des comptes spécialisés sont même apparus sur des plateformes comme Twitter. Au fil des tweets, ces derniers disséminent les dernières rumeurs à la mode, parfois avec précisions, mais parfois avec un manque de clarté qui laissent les lecteurs dotés d’un peu moins de sens critique avec des nouvelles peu nuancées. Certains journalistes comme Jacob Wolf, par exemple, en ont fait leur cheval de bataille et mettent en place des systèmes de couverture live, avec par exemple le Free Agency Show organisé cette année par le journaliste américain.

Plus près de chez nous, en France, c’est le caster Krok qui a développé un fichier en ligne permettant de consulter l’ensemble des transferts réalisés pendant le mercato. Ce dernier anime aussi chaque semaine un live Twitch spécialement conçu pour débattre des nouveaux mouvements sur la scène française et internationale.

Copyright visuel : Riot Games

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