Pourquoi le football français est au bord de l’éclatement

Sports | Les droits télévisés sont primordiaux à la survie de nombreux clubs de football. Alors que Mediapro, principal diffuseur du championnat de France, veut alléger sa facture, certaines formations de l'Hexagone ont peur de devoir mettre la clé sous la porte.

De Pickx

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Ce n'est un secret pour personne, l'aspect économique a pris une part prépondérante dans le monde du football depuis de nombreuses années. Les droits télévisés sont, par exemple, une manne financière indispensable à la survie de nombreux clubs de football. C'est la raison pour laquelle ils sont négociés à prix d'or entre de multiples diffuseurs. Une fois le contrat signé, le gagnant a le contrôle presque intégral sur l'agenda des rencontres qui doit lui permettre de rameuter un maximum de clients. Les supporters, eux, sont priés de s'adapter comme tout le monde.

Le coronavirus bloque les rentrées

À la suite de la pandémie du nouveau coronavirus, le championnat de France de football fut l'une des premières compétitions à être interrompue définitivement. Si tout le monde s'est rapidement accordé pour désigner cette mesure comme une bonne décision, des dents ont grincé par la suite, que ce soit au niveau sportif comme au niveau économique.

Sur le terrain, le Paris Saint-Germain et Lyon, en manque de rythme, ont su rapidement retrouver leurs sensations pour performer en Ligue des champions. En tribunes, le manque à gagner s'est vite fait ressentir. L'absence de rencontres, donc de ticketing, et de supporters, ou autrement dit de consommateurs, a impacté sévèrement les finances des clubs. Pourtant, si la Fédération Française de Football n'est jamais revenue sur sa décision d'arrêter la saison, c'est aussi pour démarrer à temps la nouvelle qui arrivait et pour respecter le très lucratif contrat avec le nouveau diffuseur du championnat Mediapro.

Mediapro les asséche

Ce groupe audiovisuel sino-espagnol, présidé par Jaume Roures a apporté un nouveau souffle à la Ligue 1. Pour combler les pertes dues au coronavirus, estimées à 300 millions d'euros, les entités avaient tenu et comptaient largement sur la fameuse manne des droits TV, soit 1,153 milliard d’euros, soit une augmentation de 60%. Ces droits, payés à 80% par Mediapro, via sa nouvelle chaîne Téléfoot, représentent, en effet, plus de 55% des revenus des clubs pros. Toute l'économie du sport français s'est donc construite autour de ces revenus.

Cependant, Mediapro a déjà annoncé que le deuxième versement prévu début octobre ne serait pas effectué. Pire encore, le groupe a demandé de renégocier le contrat à la baisse en évoquant la conjoncture actuelle. La fermeture des bars et l'absence de supporters impacteraient fortement, selon lui, leur (faible) nombre d'abonnés. Pour beaucoup, cette manière d'agir rappelle toutefois un sombre passé du diffuseur. La stabilité financière et économique de Mediapro avait, en effet, été remise en cause du temps de leur achat des droits télés italiens en 2018. Si le deal avait finalement été interrompu dans la Botte, un pareil dénouement pourrait mettre une bonne partie du football français en faillite. Affaire à suivre...

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