Nadal-Djokovic: que nous réserve le duel tant attendu?

Au contraire de chez les dames, la hiérarchie a été respectée dans le tableau masculin. Les deux joueurs les plus forts sur papier se sont hissés jusqu’en finale. Plus que des joueurs, ce sont deux monstres du tennis actuel qui se disputeront la Coupe des Mousquetaires ce dimanche à Paris.

Rafael Nadal et Novak Djokovic (36 Grand Chelems à eux deux) s’affronteront pour la 56e fois. Les deux hommes se présentent dans cette finale avec chacun leurs arguments et leurs démons. Ce nouveau duel aura un goût tout particulier, pour d’innombrables raisons.

Nadal favori?

Dire que l’Espagnol est favori Porte d’Auteuil est plus qu’une habitude. Lauréat de 12 éditions en quinze ans, le taureau de Manacor est chez lui à Paris et ce n’est pas une saison amputée par le coronavirus qui l’empêchera de se porter candidat à sa propre succession. Nadal a fait de Roland-Garros son objectif de l’année, lui qui avait fait l’impasse sur l’US Open, et il a encore montré qu’il était intraitable sur terre battue.

Nadal n’a perdu aucun set en six matchs. Ceux qui le pensaient en manque de repères parce qu’il n’avait joué que le tournoi de Rome avant d’arriver à Paris, se sont bien trompés. Toutefois, le tenant du titre n’a eu que des adversaires disons modestes sur son parcours. Son seul vrai test fut sa demi-finale contre le pugnace Schwartzman, qu’il a toutefois balayé en trois manches. Contre 'Djoko', c’est un tout autre niveau qui l’attend. Mais le rouleau compresseur majorquin sera motivé par l’enjeu: s’il remporte son 13e Roland-Garros, l’Espagnol égalera le record de titres en Grand Chelem de Roger Federer.

Djokovic, des hauts et des bas

Question enjeu, Novak Djokovic ne sera pas en reste. Le Serbe pourrait devenir ce soir le premier homme à gagner deux fois chaque tournoi du Grand Chelem. Le n°1 mondial n’a remporté qu’une fois les Internationaux de France, c’était en 2016. L’année précédente, il avait réussi l’exploit de battre le maître des lieux, Rafael Nadal, en trois sets. Mais cette année, la tâche s’annonce compliquée, tant Nadal est impressionnant, mais aussi car Djokovic souffle le chaud et le froid. 

Disqualifié stupidement à l’US Open, le Serbe devait se remettre mentalement en selle; ses premiers matchs Porte d’Auteuil ont montré qu’il était au rendez-vous. Mais quelques pépins physiques sont venus semer le doute. En quarts de finale contre Pablo Carreno Busta, Djokovic a semblé souffrir du cou et du genou. Mais peut-être n’était-ce qu’un coup de bluff? Car en demies, le n°1 mondial a tenu le coup lors d’un match disputé en cinq sets contre Tsitsipas.

Tout cela pris en compte, ce duel de champions s’annonce exceptionnel, et son issue imprévisible. Sans compter le fait qu’une finale de Grand Chelem réserve toujours des surprises. La grande confrontation entre Nadal et Djokovic devrait donc nous permettre d’évacuer la frustration d’une demi-année sans tennis. Et signaler le retour aux affaires des meilleurs joueurs de la planète.