Chrono de la Planche des Belles Filles: mais pourquoi ce nom ?

Cette année, les coureurs n’arriveront pas groupés au pied de ce sommet des Vosges culminant à 1.148 mètres d’altitude. Les 7 kilomètres de cette ascension seront effectués en solitaire puisque c’est un contre-la-montre qui est prévu ce samedi, le seul du Tour 2020.

Avec un pourcentage maximal de 24% et un revêtement recouvert de gravillons, la fin de cette côte est totalement dantesque. Pour les coureurs, c’est un véritable enfer qui tranche avec la beauté du nom. La Planche des Belles Filles est un nom assez poétique et plutôt particulier. Pour l’expliquer, deux théories : l’une plus vraisemblable et l’autre, plus légendaire.

Endroit rempli de hêtres…

De filles, dans la première explication, il n’est pas du tout question. En réalité, l’endroit est peuplé de nombreux hêtres. Au XVIe siècle, on mentionnait le lieu comme « peuplé de belles fahys », l’ancien nom du hêtre en vieux français. Au fil du temps, belles fahys est devenu belles filles dont la prononciation est très proche.

D’ailleurs, un village tout proche porte lui le nom de Belfahy.

… ou dernière demeurre de jeunes filles ?

L’autre possibilité, plus légendaire et folklorique, remonte au XVIIe siècle. A l’époque, la région est plongée en pleine guerre de Trente Ans. En 1635, des mercenaires suédois attaquent le village voisin du massif et plusieurs jeunes filles partent se réfugier dans la montagne.

Pour éviter d’être capturées par les Suédois, dont elles craignaient les sévices, elles préfèrent se jeter en contrebas dans les eaux d’un étang. Un suicide qui aurait donné son nom aussi à l’étang des Belles Filles. Toutefois, la topographie des lieux rend l’explication improbable car il n’est pas possible de se lancer dans l’étang depuis le sommet.

Au moment de gravir les pentes de la Planche des Belles Filles, les coureurs ne penseront sans doute pas à l’origine du nom. Eux, ils seront concentrés sur leur effort, cherchant à dompter la route et le temps. Seront-ils forts comme des hêtres ? Ou sombreront-ils comme les jeunes filles de la légende ?

Et après Teuns, Froome, Aru ou Nibali, un 5^e nom devrait entrer dans l’histoire de ceux qui ont su dominer la Planche des Belles Filles.

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