Pourquoi les étapes du Tour sont-elles de plus en plus courtes ?

Sports | Ce jeudi, le tracé de Chauvigny à Sarran (Corrèze) constitue l'étape la plus longue de la 107ème édition du Tour de France. Il est frappant de constater que cette douzième étape de 218 kilomètres est la plus courte des plus longues étapes jamais parcourues dans l'histoire du Tour. Une tendance qui se poursuit depuis plusieurs années maintenant.

De Pickx

Publié le 10.09.20

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Le Tour de France est une institution à laquelle on préfère toucher le moins possible. Il y a quelques années encore, la recette était toute simple: un passage par les Alpes et les Pyrénées, deux contre-la-montre individuels et cinq étapes de plat qui offrent des opportunités aux hommes les plus rapides.

Cependant, sous l'impulsion du mouvement de renouveau, qui trouve son origine dans la Vuelta, de plus en plus de monuments sacrés ont été abandonnés ces dernières années. Et le Tour de France n'y échappe pas non plus. Par exemple, le nombre de kilomètres de contre-la-montre individuel a été considérablement revu à la baisse et l'on opte plus souvent pour de courts trajets explosifs en montagne. Lentement mais sûrement, les étapes longues et ennuyeuses appartiennent au passé.

Accroître le spectacle

Derrière tous ces changements, il y a une tendance majeure : l'augmentation de la valeur du spectacle. Le public fidèle aux courses est de plus en plus âgé et pour que le parcours reste quelque peu atrractif pour les nouvelles générations, il faut chercher un moyen de donner plus de spectacle. Terminé donc des étapes longues dans les vallées ou des étapes de montagne qui ne sont décidées qu'au tout dernier col.

Une tendance qui a déjà porté ses fruits ces dernières années. Pour preuve, il suffit de se rappeler de l'année 2011 et de la 19e étape de Modane à l'Alpe d'Huez (109,5 kilomètres) qui avait offert un spectacle magistral avec la tentative du tout ou rien d'Alberto Contador. Ou encore de la spectaculaire 17e étape du Tour de 2018 de Bagnères-de-Luchon à Saint-Lary-Soulan (65 kilomètres), dans laquelle Nairo Quitana avait vaincu ses démons.

Lutte contre le dopage

Des étapes courtes et plus explosives n'augmentent pas seulement le spectacle avec des prises d'iniatives précoces des coureurs, mais elles ont aussi une importante valeur ajoutée dans un autre domaine. Pendant des années, le Tour de France a été assombri par de nombreux scandales de dopage. Le Festinatour 1998 est malheureusement connu de tous, comme les sept victoires de Lance Armstrong sur le Tour qui lui ont été retirées par la suite.

Quoi qu'il en soit, les trois semaines de tension constante restent une épreuve extrême pour tout le monde. En optant pour des étapes plus courtes, la dépendance au dopage, qui est particulièrement efficace sur de longues périodes, est également quelque peu réduite. Ainsi, le raccourcissement des étapes répond à un double objectif que nous ne pouvons qu'applaudir: le spectacle augmente et le recours au dopage diminue.

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