Les raisons du succès de la série "The Handmaid's Tale : La Servante écarlate"

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Simone de Beauvoir, figure populaire du féminisme, a dit : "Il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question." C’est exactement ce qu’illustre la glaçante dystopie "La Servante écarlate", de retour sur La Trois pour sa seconde saison. Comment expliquer un tel succès ? 

De Pickx

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Une intrigue effrayante

Dans cette série, l’humanité fait face à une baisse drastique de la fertilité qui la menace d’extinction. Face à cette crise, un groupement religieux prend le pouvoir et fonde la société de Gilead, qui prône un retour aux valeurs premières, mais aussi et surtout qui règle le problème de la fécondité d’une manière brutale. Ils se saisissent des dernières femmes fertiles et les assignent à des familles afin d’opérer sur elles un viol sous couvert de rituel religieux, chaque mois, dans le but d’obtenir un enfant.

L’écho des contestations féministes

Le format narratif de la dystopie, qui nous plonge dans un univers sombre et inextricable, a déjà fait ses preuves. Peuvent être classés dans cette catégorie des films comme "La Planète des Singes", "Matrix" ou encore "Hunger Games". Dans le cas de "La Servante écarlate", l’intrigue est d’autant plus effrayante qu’elle est d’un réalisme inconfortable. S’il est évident qu’on a du mal à imaginer une telle réalité, le processus qui y mène pousse à réfléchir : les droits des femmes sont petits à petits remis en question, dégradés et retirés, pour aboutir à les utiliser et les réduire au statut d’objet. Un questionnement particulièrement à propos dans une ère militante, au lendemain du mouvement Me Too

La performance des acteurs

Le côté anxiogène de la série n’est pas garanti que par son scénario. Le casting l’incarne aussi à merveille. Elisabeth Moss, interprète du personnage principal, June, nous tient en haleine tout au long des épisodes. Même les longs plans sur son regard effrayé, qui pourraient être interprétés comme de la lenteur scénaristique, participent à donner la peur au ventre. Alexis Bledel signe aussi une performance impressionnante avec son personnage résolument rebel, qui tente de tuer ses oppresseurs, et même qui s’échappe pour endosser le rôle de réfugiée politique

Un livre éponyme

"La Servante écarlate", c'est avant tout un roman, que l’on doit à l’excellente Margaret Atwood. Publié en 1987, le livre obtiendra même une première adaptation sur grand écran, avant de connaître un regain de popularité grâce à la série actuelle. L’intrigue du livre est bien plus succincte que celle de la série, mais elle prend tout autant aux tripes tant la tension est palpable. Interrogée sur son ouvrage, Margaret Atwood dénonce : "toute fiction recèle ne mise en garde". De quoi faire froid dans le dos. 

Des manifestations s’en inspirent

Il n’est pas étonnant que, de par sa force narrative et ses mises en scène glaçantes, "Handmaid’s Tale" soit devenu une inspiration de taille pour le mouvement féministe. De nombreuses manifestations comptent maintenant dans leur rang des militantes déguisées en servantes, toute de pourpre vêtues. A travers le monde, elles dénoncent les violences faites aux femmes, la pénalisation de l’avortement, ou encore la gestion du président américain Donald Trump

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