LEC Summer Split 2020 : La folle course aux playoffs

De Proximus

Partager cet article

Rarement nous n’aurons eu une saison européenne aussi accrochée que celle offerte par les dix équipes des LEC pour ce segment d’été. Alors que sept formations se tiennent à une victoire d’écart, cinq sont même à parfaite égalité. Si MAD Lions et Rogue font figure de top 2 surprises, d’autres clubs semblent plus en difficulté qu’à l’accoutumé, les supporters des Fnatic et G2 Esports pourront en témoigner. Les qualifications pour les Worlds Championship de League of Legends se profilant, il est temps de revenir sur la première partie de ce summer split… Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, un bref récapitulatif de ce que sont les LEC.

Les LEC existent depuis 2019 et sont une ligue franchisée mise en place par Riot Games sur leur jeu éponyme, League of Legends. 10 équipes ont acheté des slots pour participer à cette compétition et sont désormais partenaires de l’éditeur américain. La saison compétitive est divisée en deux phases de championnat, chacune suivie par des playoffs : le spring split et le summer split. Les meilleurs clubs de ces derniers sont envoyés par la suite à des compétitions internationales pour représenter l’Europe. Entre le segment de printemps et d’été se tient le MSI. À la fin du segment d’été, les meilleures équipes du moment se donnent rendez-vous aux championnats du monde de League of Legends : les Worlds Championship. Depuis 2019, il n’existe plus de système de relégation et il est devenu très compliqué de se faire éjecter de cette ligue une fois qu’on en fait partie. Ce bref descriptif des LEC achevé, retour sur le summer split 2020.

Nous nous étions quittés juste avant la semaine 3 du championnat. Quelques surprises avaient déjà émaillé le début de saison avec notamment des MAD Lions et des Rogue qui caracolaient en tête des LEC. Derrière, un groupe de poursuivants de six équipes n’était qu’à une voir deux victoires derrière le peloton de tête. Dans cet ensemble de clubs, G2 Esports avaient très mal débuté la première journée en terminant avec une seule petite victoire pour trois défaites avant de se rattraper lors du second week-end de compétition en gagnant tous leurs matchs pour avoir un ratio de défaites et de victoires à égalité parfaite. Vitality avait de son côté réussi à réaliser une entame moins catastrophique que lors du spring split, le fait d’avoir un roster complet les ayant beaucoup aidés à faire plus que de la figuration. En queue de peloton, Excel Esports et le FC Schalke 04 Esports semblaient déjà en grande difficulté, les deux formations ne comptant en tout et pour tout qu’une victoire pour neuf défaites à elles deux. Mais depuis, deux semaines de compétitions se sont écoulées. Alors que la moitié du summer split est désormais passée et que les joueurs profitent d’un break bien mérité, il est l’heure de tirer les premières conclusions de ce début de saison.

Un Top 2 qui détonne

© Team AAA & MAD Lions

Deux équipes à égalité parfaite se partagent la tête des LEC à l’heure actuelle et il ne s’agit pas vraiment des équipes que nous attendions à ces places : MAD Lions et Rogue. Pour la structure espagnole, les bons résultats de cette première partie de saison sont liés à plusieurs facteurs. Dans un premier temps, l’éclosion de leur midlaner parfois décrié par le passé leur a fait beaucoup de bien. Humanoid fait partie d’un groupe de sept joueurs ayant été le plus souvent nommé MVP d’une rencontre (trois fois), ce qui montre son impact sur le collectif MAD Lions. L’influence qu’il a sur les performances affichées par son club vient aussi certainement de son champion le plus populaire de ce début de split : Orianna. Il a en effet joué cette dernière à six reprises déjà pour quatre victoires. Ce personnage très axé sur le collectif permet de renverser des combats mal engagés grâce à des ultimes bien dosés.

Un autre athlète s’est particulièrement fait remarquer lors de la troisième et quatrième journée de championnat : Shad0w. Ce dernier a profité du reworking de Volibear pour le sortir et marquer la faille de l’invocateur des pas de l’ours du nord. Shad0w est tout autant capable de jouer aussi Lee Sin et Ivern. Il peut donc jouer des champions capables d’initier des combats tout en étant résistants ainsi que des jungler plus axés sur un rôle de support. Il a la capacité de proposer différents styles de jeu ce qui est une bonne nouvelle pour ses coéquipiers ! Il serait cependant bien mal avisé de réduire cette équipe à deux joueurs, les bons résultats ont été obtenu grâce à un collectif bien huilé qui ressemble à un rouleau compresseur. Lors des semaines 3 et 4 du segment d’été, Origen, Schalke 04 et Rogue ont été balayés en à peine plus de 30 minutes de jeu. Seul des Misfits de gala ont réussi à mettre à mal la structure espagnole dernièrement à cause d’un Razork des grands jours sur son fiddlestick.

L’autre surprise de ce début de saison n’est nulle autre que Rogue. La formation qui appartient au groupe Rekt Global ne s’est inclinée qu’à deux reprises depuis le lancement du segment d’été, contre G2 Esports et MAD Lions. Il paraît difficile de leur reprocher d’avoir perdu contre ces deux clubs, d’autant plus que les victoires de Rogue ont été plutôt convaincantes. En dehors des rencontres face à Schalke 04 et Fnatic, les coéquipiers de Vander ont réussi à clore assez rapidement les parties, autour de 30 min de jeu. Ce style de jeu assez rapide n’est rendu possible que par l’existence de joueurs capables de créer des différences face à leur opposants directs ou lors des premières escarmouches. À ce jeu-là, Larssen excelle ! Ses statistiques en LEC sont impressionnantes : c’est le joueur bénéficiant du plus gros écart d’or à 15 min vis à vis de ses adversaires, c’est le troisième athlète à avoir réalisé le plus de solo kill et enfin, il possède un KDA de 7,4. Ce n’est cependant pas la seule menace de l’équipe, Hans Sama réalisé un très bon travail en tant que ADC. Il ne faut pas aussi oublier le rôle primordial que joue Inspired qui est numéro deux du ladder challengers européen.

Pour ces deux équipes, il faudra désormais confirmer sur la deuxième partie du segment d’été les espoirs placés en elles mais aussi et surtout, ne pas s’effondrer pendant les playoffs car de nombreux cadors des LEC malgré un début de saison compliqué pourrait retrouver leurs repères dans la dernière ligne droite du summer split. Cela pourrait notamment être le cas d’Origen.

RFRSH : une méthode qui pêche

© Origen

Origen sont des habitués des playoffs, depuis leur retour en LEC début 2019, ils n’ont manqué ces phases finales qu’à une seule reprise. Cependant, l’équipe n’a jamais réussi à s’imposer au milieu des deux ténors que sont Fnatic et G2 Esports. La formation espagnole qui appartient au même groupe que Astralis ne parvient pas à passer le cap qui lui permettrait de venir mettre la main sur un titre européen. La méthode RFRSH, actionnaire majoritaire de la structure créée par xPeke, ne semble pas fonctionner aussi bien que sur CS:GO ou Astralis a réussi à s’imposer comme le club incontournable de la scène mondiale du FPS de Valve.

Le début du segment d’été semble pour l’instant confirmer les questions qui entourent Origen, les coéquipiers d’Alphari sont encore dans le ventre mou du tableau alternant le très bon et le moins bon. Dans le premier cas, cela se matérialise par des victoires face à G2 Esports et Fnatic grâce à un Upset de gala avant, dans le second cas, de voir les partenaires de Nukeduck s’incliner face à des Vitality sur courant alternatif. Toutefois, il faut bien admettre qu’à l’exception d’une équipe, le niveau de jeu semble très hétérogène cette saison, toutes les clubs semblent avoir les armes pour remporter un Bo1 face à n’importe quel opposant. C’est en soit l’occasion pour Origen sur la seconde partie du summer split de montrer que l’expérience accumulé à travers les différentes campagnes en playoffs peuvent servir à sortir du lot.

Il faudra cependant que Nukeduck épaule mieux Upset qui semble parfois bien seul. Il possède le quatrième meilleur KDA de la ligue et le meilleur nombre de CS par minute. Il représente aussi le deuxième plus haut pourcentage de dégât au sein d’une équipe. Vous l’aurez compris, il réalise pour le moment un split plein, le problème se situe plutôt du côté de ses coéquipiers qui doivent élever leur niveau de jeu. C’est d’autant plus vrai que les grands de ces LEC semblent être dans un état de léthargie. Qui ne durera à coup sûr pas très longtemps, il faut se préparer au retour en force de Fnatic et G2 Esports car il viendra. Il faudra alors des participants aux League of Legends European Championship de haut niveau.

Les ténors en difficulté

© Fnatic & G2 Esports

Les deux palmarès les plus titrés de la compétition se retrouvent dans une situation bien inhabituelle sur ce segment d’été. Bien que pas détaché des places pour les playoffs et bénéficiant de championship points leur permettant de se rattraper en cas de mauvais classement en fin de saison régulière, nous avons déjà connu des versions de G2 Esports et de Fnatic plus conquérantes et plus dominatrices que celles qui nous sont présentées depuis le début du summer split. Plusieurs raisons propres à chaque équipe peuvent expliquer cela.

Pour Fnatic, l’équipe semble effectuer de nombreux tests pour tenter de mettre en place de nouvelles stratégies. Les nombreuses défaites que les coéquipiers de Rekkles ont accumulés face à G2 Esports ces dernières années, notamment celles en phase de playoffs, ont probablement particulièrement affecté Bwipo et ses partenaires. Ces derniers recherchent sans doute à ajouter de nouvelles cordes à leur arc en termes d’options stratégiques. Certains essais se sont avérés moins concluant que d’autres. Les compositions d’équipes avec Rekkles sur Soraka ou AD centrique ne resteront pas dans les annales. Hylissang est un des autres facteurs qui expliquent le début de championnat délicat de Fnatic. Le support de ces derniers nous a habitué à mourir beaucoup, mais lors du spring split il s’était distingué par ses capacités à débloquer des situations grâce à son talent d’initiateur de combat qui faisait de lui un joueur très présent au niveau des assists de sa formation. Le jeune bulgare semble perturbé depuis l’arrivée des beaux jours car s’il a gardé son côté tête brulée, il se fait aussi souvent attraper sans pouvoir aider son club à répliquer. Son niveau de jeu semble être en dessous de ce que nous lui avons connu.

Même si la situation est moins grave pour G2 Esports, elle reste là aussi inhabituelle. En effet, la structure espagnole occupe la troisième place à égalité avec Misfits et fait partie du groupe de poursuivants de Rogue et MAD Lions. Peu habitués à être dans ce rôle, les coéquipiers de Perkz subissent le contrecoup d’une première semaine de compétition manquée (1-2) mais pas seulement. Le fait d’avoir remporté 7 des 9 derniers titres européens pourrait avoir rassasié pendant un temps les joueurs de G2 Esports qui serait donc moins motivé à l’aune de ce nouveau segment. À cela, il faut ajouter le fait que, Perkz, pour des raisons personnelles, n’a pas joué lors de la quatrième journée du championnat. Il a été remplacé par P1noy et bien que n’ayant pas réalisé de mauvaises performances, la synergie ne fut très certainement pas la même en jeu pour le club espagnol. Des défaites disséminées ici et là lors de la première partie de la saison régulière expliquent la troisième place honorable pour la majorité des formations en LEC mais inhabituelle et décevante pour G2 Esports. Cependant, les choses sérieuses débuteront lors des playoffs et il y a de grandes chances qu’une fois encore, Jankos et ses partenaires soient au rendez-vous.

La course aux Worlds

© Riot Games

Les six premières équipes de la phase régulière des LEC seront qualifiées aux playoffs du segment d’été et quatre d’entre-elles pourront par la suite participer aux World Championship de League of Legends. Cependant, que ce soit dans le haut ou dans le bas du tableau, excepté pour Schalke 04, la lutte est féroce et il apparaît illusoire de s’avancer sur les clubs qui pourraient figurer dans le Top 4 de la dernière phase de ce summer split. Bien que certaines formation semblent en difficulté ou imposent moins leur loi en ce début de saison, on pense plus particulièrement à G2 Esports, Fnatic et Origen, l’expérience accumulée par certains clubs ces dernières années ne doit pas être balayée d’un revers de la main. Ce facteur peut jouer un rôle décisif dans le cadre de rencontres disputées avec des enjeux considérables autour.

Cependant, il existe un monde où toutes ces projections et discussions sont inutiles. En effet, la Chine a annoncé la semaine passée que tous les événements internationaux sportifs étaient annulés sur son sol dû à la pandémie de coronavirus. Il n’est donc pas impossible que la messe de League Of Legends pour l’année 2020, qui devaient normalement se dérouler à Shanghai, ne se déroulent pas exactement comme prévue. Pour éviter son annulation, l’une des options serait que sur le modèle de ce qui a été organisé par la NBA à Orlando dans le parc d’attractions Disney Worlds, Riot Games mette en place une bulle sanitaire dans une ville chinoise pour accueillir les Worlds Championship de League Of Legends. C’est d’ailleurs ce que l’éditeur serait en train de négocier d’après ESPN. En Chine l’épidémie semble plus sous contrôles qu’aux Etats-Unis où la Floride fait face à une envolée du nombre de cas. Cependant, toutes les lignes aériennes internationales n’ont pas encore été rétablies. Comparé à la NBA où tout se déroule dans un seul et même pays, le trajet jusqu’en Chine ainsi les problèmes sanitaires et administratifs qui peuvent en résulter pour les joueurs laissent de nombreuses questions en suspens. Il faudra donc surveiller dans les prochains jours voire semaines, les annonces de Riot Games à ce sujet.

Si cette compétition internationale ne peut se dérouler dans des conditions normales, et pour l’instant c’est ce qui semble être dans l’air du temps, il est probable que les Worlds Championship de 2021 se tiennent finalement en Chine. Les Etats-Unis qui devaient normalement accueillir l’événement l’année prochaine se verraient donc affecter par cette reprogrammation. Il faudrait alors très certainement attendre 2022 pour que les américains puissent voir les meilleures équipes internationales League Of Legends sur leur sol, c’est en tout cas ce que ESPN rapportait la semaine passée. Malgré la déception que cela pourrait causer au pays de l’oncle Sam, il pourrait s’agir en fait d’une bénédiction pour les équipes américaines qui font bien pâle figure depuis la reprise du summer split à l’exception de Cloud9. Petit aparté, il s’agit du seul club de la ligue à avoir un joueur belge. Merci à Nisquy de représenter haut et fort les couleurs de la Belgique ! Cette parenthèse close, une année supplémentaire ne serait très certainement pas de trop côté américain pour se remettre au niveau des meilleures formations internationales.

© LEC

Regardez tout ce que vous aimez, où et quand vous voulez.

Découvrez Pickx Se connecter

Top

Attention : regarder la télévision peut freiner le développement des enfants de moins de 3 ans, même lorsqu’il s’agit de programmes qui s’adressent spécifiquement à eux. Plusieurs troubles du développement ont été scientifiquement observés tels que passivité, retards de langage, agitation, troubles du sommeil, troubles de la concentration et dépendance aux écrans

Top