Le premier Mondial de l'histoire en cinq anecdotes

Sports | Il y a pile 90 ans débutait en Uruguay la toute première édition de la Coupe du monde de football. Retour sur cet événement historique en quelques anecdotes.

De Pickx

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Un long périple en bateau

Un an après le krach boursier de 1929, l’Uruguay organise la première Coupe du monde de de l’histoire pour célébrer le centenaire de son indépendance, mais aussi parce que le pays accepte de prendre en charge les frais de participation des équipes. Pour l'occasion, il construit un tout nouveau stade à Montevideo, le Centenario.

Mais pour les pays européens, l’Uruguay est un lointain pays d’Amérique du Sud, et seulement quatre d’entre eux acceptent l’invitation pour rejoindre les neufs nations américaines déjà engagées. Car se rendre à Montevideo a un coût et, surtout, prend du temps. La Belgique, la France, la Yougoslavie et la Roumanie rallient en effet l’Uruguay par bateau, pour un voyage long de... 16 jours!

Sur le Conte Verde, paquebot partagé par les joueurs belges, français et roumains, le président de la FIFA Jules Rimet est également du voyage, emportant avec lui le fameux trophée.

Les joueurs roumains choisis par… le Roi

En 1930, Carol II monte sur le trône de Roumanie et fait aussitôt connaître la première de ses priorités: participer à la Coupe du monde. Une ambition un peu folle quand on sait que 35 jours seulement séparent sa prise de pouvoir du coup d’envoi de la compétition. Non sans peine, le jeune souverain parvient à ses fins trois jours avant la clôture des inscriptions et sélectionne lui-même les joueurs.

Mais certains joueurs roumains travaillent pour une compagnie pétrolière britannique qui leur refuse un congé de trois mois et menace même de les licencier. Carol II intervient alors en personne et contraint le pétrolier à revoir sa position. Le roi ne pourra toutefois pas empêcher ses troupes d'être éliminées prématurément. Après une première victoire face au Pérou (3-1), ils furent balayés contre l'Uruguay (4-0).

Un premier buteur français

Le premier but de l'histoire de la Coupe du monde fut inscrit par un certain Lucien Laurent. Titulaire lors du match d'ouverture qui opposait la France au Mexique le 13 juillet, le rapide attaquant des Bleus trompe le gardien Oscar Bonfiglio après 19 minutes de jeu d’une reprise de volée du pied droit. Alors modeste ouvrier chez Peugeot, “Petit Lulu” avait obtenu un congé spécial pour rejoindre l’Uruguay. Décédé en 2005 à l’âge de 97 ans, il fut le dernier survivant de la sélection française de l’époque et le seul à avoir pu vivre le sacre de 1998.

Un arbitre belge en finale

John Langenus, voilà un nom qui ne vous dit certainement rien. Et pourtant, cet Anversois arbitra la finale de la toute première Coupe du monde de l’histoire entre l’Uruguay et l’Argentine. Après des débuts au plus haut niveau belge, Langenus arbitre pour la première fois à l'étranger alors qu'il est brièvement réfugié aux Pays-Bas en 1914. Il officiera également en France, en Tchécoslovaquie ou encore en Irlande et se forgera ainsi une bonne réputation à l’étranger. Celle-ci lui vaudra d’être sélectionné pour officier aux Jeux olympiques de 1928 à Amsterdam. Ses bonnes prestations lui permettront de participer à trois Coupes du monde.

Pour nos Diables en revanche, l'aventure fut moins rose. Après une lourde défaite contre les Etats-Unis (3-0) et une autre contre le Paraguay (1-0), ils rentrèrent au pays sans avoir inscrit le moindre but.

Jour de fête nationale en Uruguay

Cette première finale 100 % sud-américaine fut remportée par le pays hôte sur le score de 4-2 devant plus de 68.000 spectateurs. Après avoir été mené 1-2 à la mi-temps par son voisin argentin, l’Uruguay confirme sa suprématie, lui qui avait déjà été couronné aux Jeux olympiques de 1924 et 1928. Passionné de football, le peuple uruguayen fête son sacre des jours durant. Le 31 juillet, lendemain de la finale, est même décrété jour de fête nationale.

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