Le lexique des films et séries : le sequel

Selon l'historien du cinéma Melvyn Stokes, le tout premier sequel de l’histoire serait « The Fall of a Nation » (1916) du réalisateur Thomas Dixon Jr. Ce film est la suite de « The Birth of a Nation » (1915) et a été réalisé pour générer des revenus supplémentaires après le succès du film original. 

Ce fut le signal qui incita Hollywood à tricoter de nombreuses suites à ses blockbusters. Pensez à « Toy Story 2 », « Le Parrain 2 », « L’arme fatale 2 », « Jurassic Park 2 », etc. Voici une petite sélection de suites marquantes. 

Before Sunset (2004)

La suite de « Before Sunrise » (1995) se passe neuf ans après la rencontre relatée dans le premier film. Jesse et Céline se retrouvent et se racontent comment leur vie a changé depuis toutes ces années. Les sentiments éprouvés neuf ans plus tôt refont surface, tout en laissant place à la frustration des années perdues… 

Sans tomber dans les clichés attendus, cette suite parvient astucieusement à renvoyer le spectateur dans l’ambiance du premier film, tout en dépeignant l’évolution des personnages et de leur relation. 

Pour pousser l’histoire un peu plus loin, un troisième film, « Before Midnight », est sorti en 2013.

Christopher Nolan nous a gratifié d’un incroyable triptyque consacré au héros de Gotham City. Dans le second volet de la trilogie, le Chevalier noir (incarné par Christian Bale) combat le Joker, un extravagant et vicieux personnage qui tente de créer le chaos dans la ville. Le film nous montre que la frontière entre le bien et le mal est poreuse, et que ces notions sont parfois les deux facettes d’une même pièce. Tout en étant un film d’action, « The Dark Knight » pousse le spectateur à réfléchir. 

On entend souvent que les suites sont généralement moins réussies que les films initiaux. Le sequel de Nolan démentit clairement cet adage. Les critiques seront unanimes et le film sera récompensé (aux Oscars notamment). La performance d’Heath Ledger en Joker laissera également une trace dans l’histoire du cinéma. 

Dans son style bien à lui, Quentin Tarantino livre avec « Kill Bill » une histoire rocambolesque et violente. Le personnage de La Mariée (Uma Thurman) est laissée pour morte dans une chapelle, alors qu’elle organisait une répétition de son mariage. La jeune femme survit à ses blessures et entreprend alors de se venger de ses assassins, grâce à ses dons d’ancienne tueuse à gages.

Prévu à la base pour tenir en un seul film, le scénario a finalement donné lieu à deux long-métrages. Si le premier film installait le contexte et donnait déjà lieux à des scènes cultes (telles que cet affrontement sanglant dans un restaurant japonais), le second film offre le dénouement et le twist final de ce diptyque.

Mais, de manière plutôt originale pour une suite, « Kill Bill 2 » évoque également le passé et des événements antérieurs au premier film. Des scènes qui permettent de comprendre le fin mot de l'histoire. Grâce au montage astucieux de Tarantino, toutes les pièces finissent par s’imbriquer pour donner un scénario complètement déjanté.