On this day: Alain Bernard bat le record du monde sur 100m nage libre

Nous en sommes en 2008. Les championnats d’Europe de natation se déroulent à Eindhoven, aux Pays-Bas. L’année précédente, Alain Bernard s’est révélé sur la scène mondiale en battant plusieurs fois les records de France sur 50 mètres et 100 mètres nage libre. Le nageur français remporte même en fin d’année son premier grand titre en s’adjugeant le 100 mètres nage libre aux championnats d'Europe en petit bassin. Mais l’année 2008 fera entrer le natif d’Aubagne, près de Marseille, dans une autre dimension.

Le 21 mars à Eindhoven, Alain Bernard participe à la demi-finale du 100 mètres nage libre. C’est une des épreuves de prédilection du Français, qui détient déjà la deuxième performance de tous les temps (48 s 12). Le matin, en séries, il réalise un avec un chrono de 48 s 70. En demi-finale, Bernard s’élance du plongeoir et prend rapidement la tête. À mi-course, il est en avance sur le record du monde. Sur le retour, le Français creuse l’écart et maintient son allure. Il boucle la distance en 47 s 60 et bat le record du monde établi en 2000 par le Néerlandais Pieter Van den Hoogenband. 

Son exploit est d’autant plus marquant qu’il améliore ce record à Eindhoven, dans le bassin même où Van den Hoogenband avait l’habitude de s’entraîner. Le public, pourtant composé en majorité de Néerlandais, exulte avec Bernard et lui offre une standing ovation. Ce dernier n’en revient pas. C’est la première fois qu’un Français bat le record du 100 mètres nage libre depuis 1964. Le lendemain, nouvel exploit! En finale, Bernard améliore encore son propre record d’un dixième de seconde (le portant donc à 47 s 50) et remporte la médaille d’or européenne.

Mais Bernard ne s’arrête pas là. Le 23 mars, le nageur s’aligne cette fois pour l’épreuve du 50 mètres nage libre, lors des championnats d’Europe toujours. En demi-finale, il s’octroie le record du monde sur cette distance en 21 s 50, améliorant de six centièmes le chrono précédent. Son record ne tiendra cependant que quatre jours, car il sera battu par Eamon Sullivan lors des championnats d’Australie.

 

À 24 ans, Alain Bernard vient de battre trois records du monde en deux jours. Or, l’année 2008 fut marquée par une avancée technologique importante: l’arrivée des combinaisons de natation, à commencer par la LZR Racer Speedo. Alain Bernard avait opté pour cette dernière et certains se mettent à penser que c’est elle qui aurait permis au nageur d’atteindre de si bons résultats. Mais le Français n’en a que faire. Il assure que ses performances sont uniquement le fruit de son travail. 

Quelques mois plus tard, Alain Bernard se rend aux Jeux olympiques de Pékin. En demi-finale, il bat une nouvelle fois le record du monde sur 100 mètres nage libre. Ce chrono est cependant amélioré trois minutes plus tard par Sullivan (encore lui) lors de la seconde demi-finale. Mais c’est bien Alain Bernard qui décroche la médaille d’or, devenant le premier champion olympique français sur cette distance. 

Les années suivantes, Alain Bernard battra encore plusieurs records du monde. Le 15 août 2008, lui et ses compatriotes français réaliseront le meilleur temps de l’histoire sur le relais 4 × 50 mètres nage libre aux Championnats d’Europe en petit bassin. 

En 2009, Bernard entre dans l’histoire en étant le premier nageur à passer sous les 47 secondes sur 100 mètres nage libre. Il réalise un chrono de 46 s 94, nouveau record du monde. Ce résultat sera toutefois invalidé par la Fédération internationale de natation, car la combinaison utilisée par Bernard n’est pas homologuée. 

Après une carrière de dix ans, marquée notamment par deux titres olympiques, Alain Bernard prend sa retraite sportive en 2012, après les JO de Londres. Le nageur possède un des plus beaux palmarès du sport français et peut se targuer d’avoir battu cinq records du monde.