Dietmar Hopp: l'homme le plus détesté du football allemand se mue en sauveur contre le coronavirus?

Il y a environ trois semaines, les images du match entre Hoffenheim et le Bayern Munich ont fait le tour du monde. Ce n'est pas la victoire 0-6 du Bayern qui étaient au coeur des conversations, mais bien les banderoles que les supporters bavarois avaient apportées au stade. Elles proféraient des insultes à l’égard de Dietmar Hopp, le propriétaire d’Hoffenheim. Le jeu a dû être arrêté plusieurs fois. Les joueurs ont tenté de raisonné les supporters, mais sans succès. Les vingt-deux hommes ont alors cessé de jouer réellement, discutant et faisant des passes en attendant la fin du temps réglementaire. 

D'où vient cette protestation contre Hopp? De nombreux fans de football allemands, qui sont attachés à la tradition, reprochent la montée en puissance artificielle d’Hoffenheim. Depuis son arrivée à la tête du club, Dietmar Hopp a dépensé des monceaux d’argent, ce qui a permis à Hoffenheim de grimper les échelons du championnat allemand. Aujourd’hui, le club est un des pensionnaires habituels de la Bundesliga. Hopp et Hoffeheim, tout comme le RB Leipzig (fondé par Red Bull), sont le visage de la commercialisation du football contemporain. Une tendance loin d’être appréciée par les supporters allemands.

Cependant, le milliardaire pourrait faire remonter fortement sa cote de popularité. Hopp est le principal investisseur de la société biopharmaceutique CureVac, qui est considérée comme l'une des entreprises les plus proches de développer un vaccin contre le coronavirus. Hopp a déjà injecté plus de 150 millions d'euros dans la société et possède actuellement environ 80 % de ses actions.

Donald Trump a proposé une grosse somme d’argent pour s’approprier les travaux de recherche menés par CureVac sur un futur vaccin contre le coronavirus. Le président américain entendait ainsi acquérir les droits exclusifs de ce vaccin pour en faire bénéficier le peuple américain. Mais Hopp ne l’entend pas de cette oreille. Pour lui, le vaccin doit être distribué dans le monde entier. "Si ce médicament a été développé et testé avec succès, il ne devrait pas être un instrument de pouvoir, mais un outil pour résoudre une crise mondiale", estime l'entrepreneur allemand.

Dietmar Hopp espère que CureVac pourra commencer les tests en juin et qu’un vaccin sera prêt pour l’automne.