Interview de Stéphane De Groodt pour "L’un dans l’autre"

Cinéma | Pour la sortie de "L'un dans l’autre", un film coproduit par Proximus, nous avons rencontré Stéphane De Groodt et sa partenaire Louise Bourgoin à Bruxelles. "L’un dans l’autre" est disponible dans le catalogue de Proximus TV.

De Pickx

Partager cet article

Dans cette comédie, le duo d’acteur fait de la haute voltige en se glissant dans la peau du sexe opposé. Le réalisateur Bruno Chiche livre un film attachant, mené par de formidables acteurs qui s’éclatent sur le thème de la tromperie à quatre (deux couples d’amis et d’amants) et nous en font voir de toutes les couleurs. Rencontre avec Stéphane De Groodt, qui s’épanche sur la difficulté d’entrer dans la peau d’une femme. Sa partenaire, Louise Bourgoin fait de même dans l’interview à lire ici.

Interview de Valérie Nimal pour Proximus TV

Stéphane De Groodt, dans la peau d’une femme

Stéphane De Groodt est l'acteur belge qui monte. Révélé par ses chroniques à la télévision et dans les séries "Kaboul Kitchen” et « Fais pas ci fais pas ça » a aussi un parcours au cinéma, dans « Formidable » ou « Astérix et Obélix »… Avec « L’un dans l’autre », il trouve un premier grand rôle à sa mesure de comique burlesque. Interview à Bruxelles.

- Vivre quelques jours dans la peau d’une femme, c’est comment?
- SDG : Je n’en avais jamais rêvé : je préfère être un homme pour pouvoir apprécier d’être une femme…. En revanche, pour un comédien c’est excitant, il y a de la matière. Mais il n’y a pas tant de différence entre un homme et une femme… Les femmes me font grandir.

- Le risque était de verser dans la caricature ?
-   SDG : J’étais amusé, il fallait le faire en délicatesse pour ne pas tomber dans la caricature et jouer Michel Serrault dans « La cage aux folles ». Et surtout, je composais une femme dans le regard de ma partenaire Louise Bourgoin (qui joue Pénélope dans le film). Je ne me suis pas déguisé en Louise. Je n’ai pas voulu emprunter ses attitudes, car on n’était pas dans le biopic. J’ai plutôt utilisé la féminité qui est en moi et emprunté des codes féminins : comment porter un sac ou sentir un parfum…

De Groodt sur les traces de Tati

- En jouant Pierre et Pénélope, vous avez un côté dégingandé, maladroit, un peu Buster Keaton.
- SDG : A mes débuts au cinéma ("Ketchup" de Manu Coeman et Ivan Goldschmidt), j’étais très inhibé. Je me demandais comment sortir de mon corps et du carcan que je m’étais fait. Petit à petit c’est venu grâce au théâtre : je devais être à l’aise sur scène pour un rôle.
Pour jouer Pierre/Pénélope dans « L’un dans l’autre », je me suis complètement abandonné au propre comme au figuré : je m’écroulais par terre, je prenais des portes dans la figure. J’ai adoré faire ça ! J’aime beaucoup le registre du burlesque.

- On vous compare à Buster Keaton. Vous me faites penser aussi à Jacques Tati, avec son grand corps dégingandé et son air innocent.
- SDG : Keaton, Tati : c’est merveilleux ! Ce qui me plait, c’est de ne pas chercher à faire rire. On fait des choses parce qu’on les sent. Il faut faire rire dans une forme d’innocence.

Au diapason des acteurs

- Il y a aussi le rythme et les dialogues du film qui sont au poil !
- SDG : La comédie ce n’est que du rythme. C’est de la musique, des notes qu’il faut mettre ensemble dans un bon timing. Tourner une comédie, ce n’est pas plus drôle que tourner un drame : on est concentré sur ce rythme, on écoute notre instrument et la musique de l’autre. Comme dans un orchestre. Et le chef d’orchestre, Bruno Chiche essaie de donner la musique de cette partition.

- Une scène irrésistible dans le film se passe avec votre secrétaire : elle chante un extrait de chanson et vous êtes censé répondre…
- SDG : J’aime aussi beaucoup ces petits moments. Anne Benoît (qui joue la secrétaire) est formidable dans ce registre. Par la justesse de son jeu, elle me donne de quoi lui rendre la pareille. C’est une de mes scènes préférées.

Un homme normal

- Pour jouer Pierre, le réalisateur Bruno Chiche cherchait « un homme normal ». C’est ce que vous êtes ?
-  SDG : Je pense que je suis un homme normal. Mais c’est quoi la norme ? Je recherche en permanence des choses qui vont me faire vibrer, m’émerveiller ; je suis en quête permanente. Mes doutes sont sains : à partir du moment où on donne, on reste quelqu’un de normal.

Un Belge à Paris

- Par rapport à la normalité, vous êtes un acteur demandé, vous bossez à Paris, mais vous gardez ce côté belgitude et un pied à Bruxelles…
-   SDG : Je suis très heureux de ce qui se passe. En Belgique, on vit dans notre petit village. A Paris, on est des petits cousins, on « monte » à Paris… C’est la ville où je vais travailler. Il n’y a pas de star système en Belgique. On fait les choses de manière bonhomme, on doute beaucoup, on est moins fier.  Je fais le grand écart entre Paris et Bruxelles. Mais ma vie est ici à Bruxelles avec ma femme et mes filles.

Photo : les 4 acteurs du film et au centre, Bruno Chiche, réalisateur.

La liberté : jouer ce qu'on veut

- Que représente la liberté pour un acteur ?
-    SDG : Pouvoir dire non, sans être tenu à des considérations matérielles. Pouvoir choisir ses films, c’est le luxe ultime. Mais je suis conscient que tout cela peut partir très vite. Le succès ne dure que le temps de la phrase. Je prends les choses avec beaucoup de relativité. Etre libre, c’est rester dégagé par rapport au statut qu’on vous prête.

Les projets de Stéphane De Groodt

- Alors vous allez nous surprendre dans vos films suivants ?
- SDG : Le prochain film est une comédie sociale un peu grinçante de Fred Cavayé (qui a fait « Radin », NDLR). Et cet été, j’ai tourné avec Claire Devers dans "Pauvre Georges!" Un film d’auteur totalement différent de « L’un dans l’autre ». Aujourd’hui, j’ai envie d’expérimenter. C’est excitant de se voir proposer tant de plats alléchants. Je suis gourmand de tout !

- Vous êtes totalement dans le plaisir
- SDG : Absolument. Je considère la vie comme une plaine de jeux et j’ai envie de monter sur tous les carrousels. J’ai envie de mourir vivant ! Jeune, j’ai découvert l’hédonisme, faire du plaisir le but de sa vie. Et quand je disais à ma grand-mère que je voulais être acteur, elle répondait que ce n’est pas un vrai métier, parce que si tu prends du plaisir, c’est pas un vrai travail ! Mais ça a mis du temps. Ce chemin fait partie du plaisir, de la quête. Si je peux prendre exemple sur l'alpiniste, j’aimerais ne jamais arriver au sommet : je veux continuer à grimper, toujours.

Interview de Valérie Nimal pour Proximus TV.

"L’un dans l’autre", un film de Bruno Chiche, Louise Bourgoin, Stéphane De Groodt, Aure Atika, Pierre-François Martin-Laval. Co-production franco-belge Nexus Factory et Umedia, Ufund, Les films Jouror et Proximus.


Lisez aussi l'interview de Louise Bourgoin
Retrouvez tous les films du catalogue à la demande de Proximus TV

Regardez tout ce que vous aimez, où et quand vous voulez.

Découvrez Pickx Se connecter

Top

Attention : regarder la télévision peut freiner le développement des enfants de moins de 3 ans, même lorsqu’il s’agit de programmes qui s’adressent spécifiquement à eux. Plusieurs troubles du développement ont été scientifiquement observés tels que passivité, retards de langage, agitation, troubles du sommeil, troubles de la concentration et dépendance aux écrans

Top