Portrait de Belge : Jérémie Renier, acteur caméléon

Cinéma | À l'affiche cette semaine du film Ladygrey, d'Alain Choquart, Jérémie Renier s’est très tôt intéressé au monde du spectacle.

De Pickx

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Désormais âgé de 34 ans, l'acteur belge Jérémie Renier peut se targuer d'un parcours professionnel riche en succès, particulièrement hétéroclite, mené tant au plat pays qu'à l'étranger.

À l'affiche cette semaine du film Ladygrey, d'Alain Choquart, Jérémie Renier s’est très tôt intéressé au monde du spectacle. Après des cours de théâtre et de mime suivis à Bruxelles, il s'est essayé à l'école de cirque avant de tenter son premier casting à 9 ans, celui de Toto le héros, de Jaco Van Dormael, sans succès.
Il faudra attendre de croiser la route des frères Dardenne pour qu'il soit révélé au grand public, et connaisse une fulgurante ascension.

Focus sur le parcours de cet acteur caméléon.

Luc et Jean-Pierre Dardenne

En 1995, alors âgé de 15 ans, Jérémie Renier est engagé sur le tournage de La Promesse par Luc et Jean-Pierre Dardenne pour incarner Igor, adolescent passionné de karting, qui se voit mêlé aux combines de son père Roger (incarné par Olivier Gourmet), qui exploite de la main d'œuvre émigrée. Jusqu'au jour où un travailleur africain chute et fait promettre à Igor de s'occuper de sa famille, avant de mourir. Commence alors pour ce dernier le lent éveil à la conscience morale...

À cette époque, acteurs et réalisateurs désormais parmi les plus respectés démarrent dans le septième art avec ce film tourné à Seraing. Présenté à Cannes en 1996, La Promesse fait sensation sur la Croisette.

Ce n'est qu'une petite dizaine d'années plus tard, en 2005, que Jérémie Renier retrouve ses mentors, qui font appel à lui pour interpréter le père immature de L'Enfant, face à Déborah François. Après le triomphe de Rosetta, les frères Dardenne obtiennent leur deuxième Palme d'Or à Cannes, grâce à ce film dans lequel le personnage de Bruno vend son bébé à des trafiquants pour le marché noir afin de récupérer un peu d'argent.

François Ozon

Très loin de l'univers réaliste des frères Dardenne, le réalisateur français François Ozon s'illustre dans un registre plus provocateur, voire décalé.
En 1999, il choisit Jérémie Renier pour son film Les Amants criminels, un conte sanglant dans lequel il donne la réplique à l'actrice belge Natacha Régnier.
Alors âgé de 17 ans, Jérémie Renier accepte de tourner de nombreuses scènes de nudité.
C'est à l'occasion de ce tournage qu'il se rapproche de l'actrice Nata­cha Régnier, avec laquelle il vivra en couple quelques années.

Dix ans plus tard, François Ozon lui confie un rôle de minet dans la comédie Potiche, une adaptation de la pièce de boulevard du même nom.

Succès français

Son premier tournage avec François Ozon lui ouvre grand les portes de la gloire, et lui permet de rencontrer de nombreux réalisateurs français, tous genres confondus.
Au début des années 2000, on le découvre notamment en garçon perturbé dans Faites comme si je n'étais pas là, d'Olivier Jahan, en fils de réalisateur de films pornographiques dans Le Pornographe, de Bertrand Bonello ou encore en Marquis Thomas d'Apcher pour la superproduction Le Pacte des loups (en photo à droite).

En 2005, il incarne un consultant en entreprise dans Violence des échanges en milieu tempéré (en photo à gauche) ; un rôle confié par Jean-Marc Mouthout qui lui vaut une nomination aux César dans la catégorie Meilleur espoir masculin.

Belge avant tout

Toujours domicilié à Bruxelles malgré la tournure internationale qu'a rapidement pris sa carrière, Jérémie tourne régulièrement dans sa Belgique natale.
Il fait notamment partie du casting du déjanté Dikkenek, dans lequel il incarne un jeune BCBG play-boy qui enchaîne les coups durs (en photo à gauche).

En 2006, on le découvre également pour la première fois à l'écran avec son demi-frère, Yannick Renier, dans le film Nue propriété, du Belge Joachim Lafosse. Quand leur mère (incarnée par Isabelle Huppert) décide de vendre la maison familiale, les deux frères réalisent qu'ils vont devoir vivre leur vie d'adulte. Leur relation fusionnelle va alors se transformer en guerre fratricide sous les yeux impuissants de leur mère (en photo à droite).

Repéré à l'international

Outre la France, où il est prisé par de nombreux réalisateurs, Jérémie Renier s'exporte outre-Manche. En 2007 et 2008, il fait une incursion dans le cinéma anglo-saxon avec des rôles dans Reviens-moi et Bons Baisers de Bruges. (en photo), face à Colin Farrel. Un tournage pour lequel il rase sa chevelure blonde. Il y donne également la réplique à la Française Clémence Poesy.

Comédies grand public

S'il a fait ses débuts dans le cinéma d'auteur, Jérémie Renier ne s'est pas cantonné à des rôles dramatiques. Il prend part à des projets grand public comme Philibert (en photo à gauche) ; une parodie des films de cape et d'épée à prendre au second degré.

En 2010, il retrouve Clémence Poésy face à laquelle il joue les fiancés mielleux dans la comédie romantique Pièce montée (en photo à droite).

 

Fidèle aux Dardenne

Même s'il explore des registres plus populaires au cours de sa carrière, Jérémie Renier reste fidèle à ceux qui lui ont donné sa toute première chance, à savoir les frères Dardenne.

Il tourne deux autres films sous leur direction : Le Silence de Lorna en 2008, puis un petit rôle dans Le Gamin au vélo en 2011 (en photo à droite).

Une face plus sombre

En 2012, l'acteur révèle une part plus sombre de son jeu avec l'excellent film Possessions, d'Eric Guirado, dans lequel il prend les traits d'un meurtrier rongé par la jalousie. Un rôle sombre pour lequel il prend dix-huit kilos !

Le biopic

Après Gainsbourg, Coluche ou Edith Piaf, c’est le chanteur français Claude François qui fait l’objet d’un portrait cinématographique en 2012. Porté à l'écran par Florent Emilio-Siri, le destin tragique de cette icône populaire, décédée il y a plus de trente ans, fascine toujours autant.
La ressemblance de Jérémie Renier, acteur vedette du film Cloclo, est tout simplement impressionnante.

Pour préparer ce rôle, il a dû apprendre à jouer de la batterie, mais également à transcender l’écran comme le faisait l’original lorsqu’il montait sur scène.
La foule en délire, les danses sur fond de Claudettes et les moments de doute : on s’y croirait tant Jérémie Renier incarne toutes les facettes de ce personnage multiple. Une performance qui prouve sa capacité à explorer divers registres, d'autant que ce film a été tourné la même année que Possessions.

Tournage argentin

Une fois n'est pas coutume, Jérémie Renier a intégré un casting argentin en 2012, au cours duquel il incarne un prêtre dans un bidonville labyrinthique.
Il s'agit du film Elefante blanco, signé Pablo Trapero, dans lequel ce prêtre belge soutient un confrère argentin à Buenos Aires dans son projet de construction d'un hôpital aux abords d'un bidonville.

Pierre Bergé

En 2014, Jérémie Renier est à l'affiche du biobic Saint Laurent, dans lequel il incarne l'amant du couturier, Pierre Bergé.
Un rôle pour lequel il est nominé au César du Meilleur Acteur dans un Second Rôle Masculin.

Découvrez ici notre critique du film Saint Laurent.

Personnage torturé

On le retrouve dès ce mercredi 8 juillet dans le drame d'Alain Choquart, Ladygrey, tourné dans les plaines d'Afrique du Sud.
Jérémie Renier y incarne un personnage simple d'esprit. Il répond à nos questions sur le film dans ce dossier.

Dix ans après la fin de l’apartheid, au sein d’une mission française installée au pied des somptueuses montagnes du Drakensberg, une communauté de sud-africains noirs et blancs tente de vivre dans l’oubli des violents affrontements dont chacun porte encore en secret les blessures. Le passé va ressurgir et briser le silence, mettant en péril le fragile équilibre de la réconciliation.

Vie privée

En couple avec Hélène Helinck depuis 2004, Jérémie Renier est papa de deux garçons.
Après avoir vécu quelques années à Paris, l'acteur est désormais installé avec sa petite famille dans une maison bruxelloise.

Regardez tout ce que vous aimez, où et quand vous voulez.

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