L’ASBL Eight offre une aide inconditionnelle aux familles pauvres

Publié le 13/10/2020 dans Récits de clients

Et si les gens pouvaient choisir ? Cette réflexion est à la base de l’ASBL Eight, qui encourage le développement de communautés en leur offrant un revenu de base. Les bénéficiaires reçoivent l’aide directement grâce à des services de données mobiles.

L’ASBL Eight offre une aide inconditionnelle aux familles pauvres

Maarten Goethals, cofondateur de l’ASBL Eight, nous en dit plus : “Eight est un projet de développement basé sur un principe très simple : nous donnons aux gens la confiance dont ils ont besoin pour entreprendre, en leur accordant un soutien financier sans conditions. Chaque personne décide donc de ce qu’elle fait de l’argent.”

Comment cette initiative est-elle née ?

Maarten: “Je suis impliqué dans plusieurs ONG depuis 2003 déjà et j’ai entre autres fait des études sur l’effet du microfinancement. Il est apparu que ce genre de projets ne réussit que dans 5 % des cas. En fin de compte, tout le monde n’a pas la fibre d’un entrepreneur.”

D’où viennent les fonds de Eight ?

Maarten: “D’entreprises et de particuliers. Nous avons mis en place une structure professionnelle à travers laquelle nous collectons des fonds.”

Quels sont les résultats de Eight jusqu’à présent ?

Maarten: “Recevoir de l’argent active un mécanisme psychologique. Souvent, nous ne comprenons pas bien ce qu’est exactement la pauvreté : le mieux serait de la définir comme une forme de dénuement. Quand on est pauvre, on n’a pas de ressources. Et comme on est en mode survie, on n’a pas la marge de manœuvre suffisante pour prendre de bonnes décisions. En faisant disparaître la pauvreté, on crée l’espace nécessaire pour permettre aux gens d’entreprendre. Notre programme mise sur cette transformation.”

En donnant de l’argent, on fait disparaître la pauvreté et on crée l’espace nécessaire pour pouvoir entreprendre.

Maarten Goethals, cofondateur de Eight

Comment les choses se passent-elles, concrètement ?

Maarten: “Nous avons lancé l’initiative à Busibi, un village de 150 habitants dans l’ouest de l’Ouganda. Chaque habitant a un compte bancaire, sur lequel nous versons 16 euros par mois pour un adulte et 8 euros pour un enfant – d’où le nom de notre organisation. Les gens peuvent utiliser l’argent via leur GSM. Un homme a commencé par élever des volailles, puis des porcs ; il a développé une vraie entreprise et donne de temps en temps du travail à d’autres villageois.”

“Des petits magasins ont aussi ouvert leurs portes et créé une nouvelle dynamique. Par exemple, le village a fait pression auprès des autorités locales afin qu’elles améliorent la seule route qui y mène. Bref, les gens épargnent et investissent, envoient leurs enfants à l’école, etc. Les craintes de certains se sont avérées non fondées : l’argent n’est pas dépensé en alcool ou en drogues, mais géré de façon responsable.”

Depuis, un deuxième programme a vu le jour en Ouganda et un projet avec Proximus et Umicore est en cours en République démocratique du Congo (RDC). Quel est l’objectif poursuivi dans ce pays ?

Maarten: “Ce projet est lié à Don’t Miss The Call, une initiative de Proximus axée sur l’urban mining. Le but est de collecter 100.000 vieux GSM en Belgique cette année, auprès des particuliers et des entreprises, afin de recycler les matériaux et les métaux précieux – or, argent, cobalt, tantale… – qu’ils contiennent. Le lien avec la RDC est évident : beaucoup de matières premières viennent de ce pays.

L’entreprise Umicore est impliquée parce qu’elle y collabore uniquement avec des sous-traitants officiels. À travers Eight, nous visons les familles qui travaillent dans des mines ‘artisanales’ – de cobalt, entre autres. Les conditions sont souvent très dangereuses et l’extraction est aussi assurée par des enfants. Les gens ne choisissent pas cette situation, ils s’efforcent de survivre. Eight tente de briser cet engrenage : quelqu’un qui dispose d’un revenu de base peut faire de meilleurs choix.”

Quelle est l’importance de la technologie pour Eight ?

Maarten: “La technologie est essentielle. Nous ne travaillons pas avec des intermédiaires ni d’autres organisations. Nous donnons directement l’argent aux bénéficiaires, de façon sécurisée. C’est possible grâce aux services bancaires mobiles. Par conséquent, nous réduisons aussi la fracture numérique et soutenons indirectement une foule d’autres choses. Ce n’était pas un objectif en soi, mais nous avons pu constater que l’utilisation du GSM a bel et bien un effet positif.”

Nous donnons directement l’argent aux bénéficiaires, de façon sécurisée. C’est possible grâce aux services bancaires mobiles.

Maarten Goethals, cofondateur de Eight

Maarten Goethals est diplômé en sociologie de l’université de Gand. Il a entre autres été conseiller stratégique et R&D pour l’organisation d’aide au développement Trias. Depuis 2014, il travaille comme consultant indépendant à travers sa société Alter.Today. En 2015, il a fondé Eight avec le réalisateur Steven Janssens.

Eight est une initiative d’aide au développement lancée par Maarten Goethals et le réalisateur Steven Janssens. Le principe ? Combattre la pauvreté en donnant de l’argent ‘gratuitement’. Le projet pilote couronné de succès en Ouganda a fourni à Janssens la matière du documentaire ‘Crazy money’, qui sera dévoilé au festival Docville de Louvain en septembre. Eight a reçu le prix iChoose Award 2018 de ‘Digital for Development’, décerné par l’Africamuseum et le ministère de la Coopération au développement.

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