La collaboration détermine l’avenir de la logistique

Publié le 14/11/2022 dans Inspiration

L’écosystème ouvert est le modèle de l’avenir. Les entreprises du secteur logistique recherchent donc de plus en plus souvent de nouveaux modes de collaboration impliquant un partage actif de l’infrastructure et des données.

La collaboration détermine l’avenir de la logistique

Proximus a organisé un débat sur les défis du secteur logistique avec plusieurs des principaux acteurs du domaine. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la table ronde s’est tenue à Log!Ville, le centre d’innovation pour l’écosystème logistique dont Proximus est un partenaire.

D’ici à 2030, nous voulons réaliser la première chaîne logistique neutre en carbone en Belgique.

Hans Schurmans, Director Logistics Proximus

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Chaîne logistique neutre en carbone

“Notre ambition est claire”, déclare Hans Schurmans, Director Logistics chez Proximus. “D’ici à 2030, nous voulons réaliser la première chaîne logistique neutre en carbone en Belgique.” Proximus prend cette ambition très au sérieux. Pour l’opérateur, la durabilité joue un rôle stratégique central, à l’instar du développement du réseau. C’est en effet l’un des axes clés autour desquels s’articulent les actions de Proximus, aujourd’hui et demain. Cet engagement vert se manifeste par une multitude d’initiatives : du recyclage des smartphones à l’utilisation exclusive d’énergie verte.

Dépasser ses propres limites

Une entreprise qui fait le pari de la durabilité doit regarder au-delà de ses propres limites. Pour parvenir à une chaîne d’approvisionnement neutre en carbone, Proximus doit éliminer les émissions de CO2 non seulement de ses installations et du transport interne, mais aussi du transport externe. À cet égard, l’opérateur participe notamment au projet CULT à Anvers, l’un des moteurs de la neutralité carbone des livraisons B2C de Proximus, qui les combine efficacement avec les volumes de livraison d’autres partenaires du projet.

Un nouveau regard sur la logistique

Selon Kris Neyens, Manager Internationalisation chez VIL, l’Internet Physique (IP) est le catalyseur d’une logistique sans émissions. L’IP est ‘un système de systèmes’ qui harmonise les volumes et les modes de transport par l’échange de données. “Les premières applications grand public de l’IP seront disponibles d’ici 10 à 15 ans”, poursuit Kris Neyens. “Mais nous voyons déjà une accélération et une traction dans les ports et aéroports belges. Nous prenons conscience de devoir nous réinventer et redéfinir notre modèle commercial opérationnel dans le contexte d’une évolution rapide du paysage, dont le développement durable devient un véritable protagoniste.”

Nous réalisons que nous devons redéfinir notre modèle commercial opérationnel.

Kris Neyens, Manager Internationalisation VIL

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“L’Internet Physique tourne essentiellement autour de la collaboration”, selon Hans Schurmans. “L’IP permet toujours d’offrir la meilleure solution en matière de transport et logistique. C’est très différent de la réalité actuelle, où les entreprises ont un contrat fixe avec un transporteur ou un prestataire de services logistiques. Le grand défi est d’avoir une visibilité sur ce qui est disponible en fonction de vos besoins spécifiques.”

L’utilisation concrète de l’IP semble encore lointaine. “Mais nous pouvons anticiper son essor dès à présent et réfléchir aux différents aspects comme la sécurité, le stockage des données et l’infrastructure physique”, explique Anne-Sophie Lotgering, Chief Enterprise Market Officer chez Proximus. “Il devient extrêmement important de disposer des bonnes données, et donc des informations essentielles.” Et cela fonctionne mieux aussi dans le contexte d’un écosystème de partenaires. “À cet égard, vous devez rechercher des services standardisés, sinon la collaboration n’est pas possible”, ajoute Erik Lamoral, CIO de H.Essers.

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Technologies innovantes

Durabilité par nature

Pour créer une chaîne d’approvisionnement zéro émission, les entreprises de cette chaîne doivent commencer elles-mêmes par atteindre la neutralité carbone. La durabilité ‘par nature’ est une vision qui peut y contribuer. “Cette approche permet de tenir compte dès le départ de l’empreinte carbone d’un produit”, explique Jurgen De Wever, Strategy Manager chez Siemens. Au lieu de calculer les émissions à la fin du cycle de développement, on cherche à identifier les émissions potentielles dès la phase de conception et à les réduire le plus possible.

Les nouvelles technologies, telles que les logiciels de conception, intègrent l’empreinte carbone comme une exigence supplémentaire de conception, tout comme il existe des critères de sécurité ou de convivialité. “La durabilité ne concerne d’ailleurs pas que le caractère écologique d’un produit, mais aussi les circonstances dans lesquelles il est fabriqué, les droits humains, etc.”, affirme Jurgen De Wever.

Une vision stratégique

Dans leur recherche d’innovation, les entreprises européennes peuvent compter sur un large soutien, mais elles se heurtent aussi très souvent à toute une série de règles et procédures. Il s’agit tout de même avant tout d’avoir le courage de progresser et saisir une opportunité malgré le risque d’échec. Cela demande une vision claire et stratégique de la durabilité.

Les nouvelles technologies peuvent jouer un rôle crucial à cet égard. Songez au potentiel de la 5G dans le secteur logistique en tant qu’élément clé de l’innovation, entre autres en ce qui concerne l’utilisation des véhicules automatiques et des drones, le déploiement des smart glasses et toutes sortes de formes d’automatisation basées sur l’IoT et l’IA. “La 5G ouvre la voie de l’IoT avec de grands volumes d’objets connectés et génère de nouvelles connaissances et de nouveaux modèles commerciaux”, déclare Michael Dekegel, Sales Manager chez Proximus.

“Les réseaux mobiles privés (MPN) 5G – dans lesquels toutes les données restent locales, au sein d’un environnement sécurisé et intelligent –, en particulier, offrent énormément de nouvelles possibilités, notamment dans les entrepôts.”

La sécurité doit vraiment être ancrée dans les systèmes digitaux, précisément en raison de l’importance de la valeur des données.

Jurgen De Wever, Strategy Manager Siemens

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Nouvelles technologies, autre approche

La technologie peut renforcer l’efficacité des processus en place. “Notre défi concret réside dans notre dispersion à plusieurs endroits du port, ce qui implique de nombreux transports entre les entrepôts”, explique Tamara Tanghe, Director Facility chez Commodity Centre Belgium. De la même manière, nous voyons aujourd’hui beaucoup de transports routiers entre les aéroports. “Cette approche est vraiment peu durable”, estime Kris Neyens. “Cela prouve qu’il ne faut pas considérer une chaîne logistique comme une entité distincte, mais comme une partie d’un ensemble plus vaste. La technologie peut probablement jouer un rôle dans ce domaine.”

En règle générale, l’utilisation des nouvelles technologies demande une autre approche. “Par exemple, si vous voulez compter les voitures sur un quai à l’aide d’un drone”, lance Anne-Sophie Lotgering. “Actuellement, avec l’investissement dans les codes-barres, le comptage manuel reste plus abordable. Mais si vous pouvez aussi scanner toutes sortes d’autres informations grâce à ce code-barres, cela modifie totalement l’analyse de rentabilité. Il faut donc voir la situation dans sa globalité.”

Les données en tant que matière première

Les données ainsi disponibles peuvent constituer la matière première d’une autre application. “Nous appliquons déjà ce principe au reconditionnement des avions”, constate Hans Schurmans. “Nous documentons les erreurs et dégâts constatés sur les appareils. Cela nous permet de négocier avec le fournisseur, par exemple parce que nous savons quels composants d’un appareil se cassent facilement.” Cela permet aux fabricants d’améliorer leur processus de production.

“Le contrôle de la qualité ne se fait donc plus à la fin de la ligne de production, mais tout au long de la ligne”, observe Jurgen De Wever. Dans ce contexte, il est bien sûr important de disposer des bonnes données, et ce de manière sécurisée. “Une politique de gouvernance IT ne suffit donc pas”, estime Jurgen De Wever. “La sécurité doit vraiment être ancrée dans les systèmes digitaux, précisément en raison de l’importance de la valeur des données.”

Partager des données en toute sécurité

Cette importance de la valeur des données empêche aussi les entreprises de partager facilement leurs données. “Dans la logistique du dernier kilomètre, nous voyons que les entreprises évitent énormément de partager leurs données”, déplore Hans Schurmans. “C’est pourtant essentiel pour que le système fonctionne. Il faut trouver une solution pour que les entreprises puissent partager leurs données en toute sécurité avec leurs partenaires.”

Les entreprises PI Living Labs et Citadel font notamment des recherches à ce sujet. “Elles examinent comment vous pouvez assurer la sécurité de vos données sur vos propres systèmes et les partager exclusivement avec un autre partenaire de votre écosystème”, explique Kris Neyens. “La sécurité doit vraiment passer à un niveau supérieur, mais vous devez aussi garder le contrôle de vos données.”

Priorité à l’humain

L’évolution vers une chaîne logistique zéro émission nécessite un changement de mentalité. Le rôle de l’humain doit rester primordial malgré l’automatisation et la digitalisation. Les collaborateurs restent essentiels à la réussite d’une entreprise. “Pourtant, à l’heure actuelle, quand vous réussissez et voulez passer à la vitesse supérieure, vous ne trouvez pas les gens pour le faire”, regrette Jurgen De Wever. “La pénurie de bons profils est actuellement compensée en partie par l’automatisation et la digitalisation, mais à terme, cela ne suffira pas.” Dans ce contexte, les petites entreprises font généralement face à encore plus de difficultés.

“Chez Essers, nous examinons comment exploiter l’IA”, indique Erik Lamoral, CIO chez Essers. “Nous avançons pas à pas, au cas par cas.” Mais le déploiement d’une chaîne logistique plus efficace et viable ne repose pas que sur les nouvelles technologies. “Par exemple, chez Proximus, nos livraisons sont passées de J+1 à J+2” (ndlr : livraison le deuxième jour après la commande). La satisfaction des clients n’a pas changé et cela retire une pression inutile sur la chaîne d’approvisionnement” conclut Hans Schurmans. En fin de compte, le client n’a pas toujours besoin de recevoir son nouvel appareil dès le lendemain.

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Technologies innovantes

Participants à la table ronde :

Patrick Aertsens, Managing Director, Log!Ville
Peter De Bruyne, CIO, BD myShopi/BD Logistics
Michael Dekegel, Sales Manager, Proximus
Jurgen De Wever, Strategy Manager, Siemens
Stephan Janssen, ICT Manager, ODTH
Erik Lamoral, CIO, H.Essers
Anne-Sophie Lotgering, Chief Enterprise Market Officer, Proximus
Erik Naus, Managing Director, CEVA Logistics
Kris Neyens, Manager Internationalization, VIL
Frank Schnitzeler, Northern Continent Business Development Manager H2 for Mobility, Air Products
Hans Schurmans, Director of Logistics, Proximus
Tamara Tanghe, Director Facility, Commodity Centre Belgium

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