Comment couvrir les besoins en expertise digitale ?

Publié le 23/06/2022 dans Inspiration

4,8 millions de travailleurs belges vivront une transition digitale pendant leur carrière. Jeroen Franssen et Mathilde Muller d’Agoria conseillent nos entreprises face à cet énorme besoin en expertise digitale.

Comment couvrir les besoins en expertise digitale ?

La transformation digitale oblige les entreprises à chercher des collaborateurs ayant de nouvelles compétences. “Il ne s’agit pas seulement de compétences IT très pointues, par exemple en matière d’intelligence artificielle ou de développement de logiciels”, précise Jeroen Franssen, Senior Expert Talent, Labour Market & Organisation chez Agoria. “Les patrons ont de plus en plus besoin de collaborateurs capables d’utiliser des applications et des appareils digitaux dans leur travail et qui ont certaines aptitudes personnelles telles que la collaboration interdisciplinaire ou la créativité.”

Identifier les compétences et les rôles

Il se peut que la maturité des entreprises dans ce domaine ne soit pas partout pareille. “La transformation digitale est un parcours et tous les secteurs et toutes les entreprises n’avancent pas au même rythme. Loin de là”, explique Mathilde Muller, experte en formation et développement chez Agoria. “Une entreprise doit surtout pouvoir identifier les compétences nécessaires à la réalisation de cet objectif.” Pour ce faire, il convient de définir les nouveaux rôles dont elle aura besoin. “Les collaborateurs qui ont peu d’expérience dans l’utilisation de l’outil informatique constituent un défi de taille à cet égard”, pointe Mathilde Muller.

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Les entreprises ne doivent pas concentrer leurs efforts sur les technologies, mais bien sur leur capital humain.

Mathilde Muller, experte en formation et développement chez Agoria

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Digitaliser 4,8 millions de Belges

Les besoins en expertise digitale sont colossaux. Agoria a estimé que le marché belge compte 208.000 experts digitaux. Selon toute vraisemblance, quelque 59.000 experts digitaux supplémentaires seront nécessaires à l’horizon 2030. “En Belgique, 4,8 millions de travailleurs vivront une transformation digitale au cours de leur carrière”, poursuit Jeroen Franssen. “Nous devons nous y préparer. Cela demande une nouvelle approche dans le domaine de l’enseignement, mais pas seulement.” Quasiment tout le monde doit apprendre à travailler dans un environnement au moins partiellement digitalisé. “Le besoin en formations est donc énorme.”

Confort versus charge

Selon Agoria, nous n’avons pas le choix. “Notre pays a toujours été réputé pour sa productivité, mais aujourd’hui, elle stagne”, explique Jeroen Franssen. La transformation digitale nous offre la possibilité d’élever notre niveau et de conserver une longueur d’avance sur les autres pays. “Les entreprises imaginent parfois des solutions digitales de qualité, mais sans en tirer le meilleur parti”, poursuit Jeroen Franssen. “Une marge de progression existe à ce niveau, car il ne s’agit pas d’augmenter la charge de travail, mais bien d’améliorer le confort des travailleurs.”

L’apprentissage anticipatif pour rester motivé

Les travailleurs doivent bénéficier d’un accompagnement de qualité tout au long du processus. “Les entreprises doivent oser voir les choses à plus long terme”, estime Mathilde Muller. “Elles doivent mettre leur capital humain au centre de leurs préoccupations. Une fois qu’elles ont compris son importance et la direction qu’elles souhaitent prendre, elles sont en mesure de prévoir l’accompagnement et le soutien nécessaires.” La formation des collaborateurs sera donc plus déterminante que jamais à l’avenir. “Nous prônons à cet égard l’apprentissage anticipatif, parce qu’il motive les travailleurs”, conclut Jeroen Franssen.

70/20/10

Agoria avance à cet effet son modèle 70/20/10, en vertu duquel les travailleurs consacrent 70 % de leur temps de travail à leurs tâches principales, 20 % à du travail de soutien, comme l’aide à un collègue, et 10 % à la préparation à un nouveau rôle au sein de l’organisation. Mais ce n’est peut-être pas suffisant. Le contexte de l’Industrie 4.0 évolue tellement vite que les entreprises ne sont plus capables de développer toute l’expertise nécessaire en interne. “La solution : faire appel à des experts externes”, préconise Mathilde Muller. “Ils apporteront des compétences qui aideront l’entreprise à élever son niveau de productivité.”

L’expertise externe – par exemple des indépendants ou des partenaires d’outsourcing – apporte des compétences nouvelles au sein de l’entreprise, mais d’une manière moins formelle.

Jeroen Franssen, Senior Expert Talent, Labour Market & Organisation chez Agoria

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Écosystèmes

Le recours à une expertise externe – par exemple des indépendants ou des partenaires d’outsourcing – apporte des compétences nouvelles au sein de l’entreprise, mais d’une manière moins formelle. “Il faut l’envisager comme une approche plus pratique”, précise Mathilde Muller. “Il y a beaucoup à apprendre en dehors des formations classiques.” Cette aide extérieure s’inscrit aussi dans le cadre d’une évolution qui veut que les entreprises travaillent désormais au sein d’écosystèmes où les frontières qui les séparent traditionnellement s’estompent de plus en plus sur certains plans.

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Développement personnel actif

Parmi toutes les compétences – digitales et autres – qu’un travailleur doit avoir en 2022, une se distingue en particulier : le développement personnel actif. “Bien entendu, il revient à l’entreprise de créer le bon climat d’apprentissage, mais le travailleur doit lui aussi prendre ses responsabilités”, estime Mathilde Muller. Et Jeroen Franssen de compléter : “Apprendre tout au long de sa vie – ou, comme je le dis souvent, être éternellement curieux – est une nécessité. Cette démarche doit être axée vers le futur et toujours personnelle.” Tout l’art consiste à fournir le cadre propice à sa mise en œuvre.

Bien-être et sentiment d’utilité

“Il ne s’agit donc pas seulement de leadership”, explique Mathilde Muller. “Il faut que chaque travailleur se sente bien et utile.” C’est en agissant sur toutes ces facettes que l’entreprise soigne son capital humain. Les entreprises du secteur IT ont encore trop tendance à tout miser sur la technologie. “Un changement d’approche est nécessaire”, conclut Jeroen Franssen. “Il est bien plus efficace de placer l’humain au cœur des activités. Améliorer la santé, lutter contre la pauvreté, rationaliser la mobilité : la technologie nous aide, mais nous n’atteindrons ces objectifs qu’en réunissant les travailleurs et les entreprises autour d’un même but.”

Jeroen Franssen est Senior Expert Talent, Labour Market & Organisation chez Agoria.

Mathilde Muller est experte en formation et développement chez Agoria.

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