Outils digitaux pour un meilleur équilibre travail-vie privée

Même pendant la crise sanitaire, Proximus est resté particulièrement attentif au bien-être de ses collaborateurs. “Le télétravail a eu un impact positif”, déclare Sabine De Brauwer, conseiller en prévention aspects psychosociaux chez Proximus. “Le bien-être global a évolué positivement.” Mais le télétravail a aussi créé de nouveaux défis. “Les gens ont besoin de contacts informels qui contribuent à renforcer les liens au sein de l'équipe, mais aussi entre les équipes.” Proximus a répondu à ces défis en soutenant davantage les chefs d'équipe.

“Les chefs d'équipe apprennent dans ce contexte à évaluer correctement les points positifs et les points à améliorer”, explique Sabine De Brauwer. “À leur tour, ils montrent à l'équipe qu'il est bon de ventiler : dire ce qui va bien, mais aussi pointer les problèmes. Ils font en sorte d'améliorer la collaboration au sein des équipes. Même à distance, les chefs d'équipe peuvent contribuer à renforcer la résilience de leurs collaborateurs, tandis que ces derniers peuvent apprendre à mieux apprécier le travail des autres. Projet réussi, anniversaire… : une équipe doit aussi pouvoir fêter ce genre d'événement à distance.”

Le bon équilibre

Toutefois, le télétravail ne facilite parfois pas l'équilibre entre travail et vie privée. “C'est pourquoi nous avons élaboré la charte work smarter”, poursuit Sabine De Brauwer. “Même lorsque vous travaillez à domicile, il est conseillé de mettre en place des rituels en début et en fin de journée de travail.”

Dans la pratique, les collaborateurs abattent souvent plus de travail chez eux qu'au bureau, parce qu'ils continuent à travailler le soir par exemple. À terme, l'équilibre est rompu. “Nous donnons des trucs et astuces à nos collaborateurs pour les aider, entre autres, à mieux gérer leur emploi du temps et leurs outils de télétravail.”

Proximus prend par ailleurs des initiatives concrètes pour continuer à améliorer le bien-être des télétravailleurs. “Les travailleurs du savoir restent souvent assis toute la journée”, déclare encore Sabine De Brauwer. “Nous les encourageons à bouger davantage.” Il existe par exemple des applications qui incitent à marcher ou à faire du vélo ou à suivre des séances d'entraînement via Proximus TV.

“Le programme 'Feel Great in the new now' met l'accent sur la résilience de nos collaborateurs”, poursuit Sabine De Brauwer. Nous examinons d'une part les exigences de la fonction et d'autre part les outils disponibles pour les collaborateurs. Il peut s'agir de ressources personnelles (niveau de confiance en soi, assertivité…) ou de ressources liées au travail (degré d'opportunités de développement et d'autonomie, feed-back…). Cela les aide à trouver le bon équilibre et à éviter le stress.

Les outils digitaux aident nos collaborateurs pendant le télétravail, par exemple en les encourageant à bouger davantage.

Sabine De Brauwer, conseiller en prévention aspects psychosociaux chez Proximus

Visualiser ses limites

Proximus a lancé un projet pilote grâce à un nouvel outil baptisé MoNoA, un weareable qui permet d'identifier le niveau de stress de manière très ciblée – et de prendre des mesures concrètes pour réduire ce stress.

“Je suis le genre de collaborateur qui continue à travailler et qui dépasserait facilement ses limites”, témoigne Stijn Bogaerts, IoT Solution Manager chez Proximus et créateur de l'outil MoNoA. “J'ai donc cherché une solution qui permet à l'utilisateur de visualiser ses limites.” Un tracker d'activité se base sur les mouvements de la personne et n'est donc pas très adapté aux situations de travail. MoNoA se base sur l'individu lui-même.

Le nom MoNoA est dérivé du japonais ‘mono no aware’, une expression intraduisible qui fait référence à la fugacité des choses. “Il s'agit de découvrir où se situent vos limites, de savoir quand vous allez trop loin et quand vous devez récupérer”, explique Stijn Bogaerts. MoNoA fonctionne grâce à un petit wearable placé sous un cardiofréquencemètre.

Le capteur mesure la conductance de la peau, ce qui permet de comprendre le schéma de stress de l'utilisateur. “C'est là toute la difficulté”, précise Stijn Bogaerts. “Les gens ne savent pas exactement à quel moment ils sont stressés. Ils ressentent simplement la fatigue ou le mal de tête qui suit le pic de stress.” MoNoA permet de visualiser comment le corps réagit aux situations quotidiennes. Et donc de voir ce qui est ressenti par l'organisme comme une situation stressante ou au contraire apaisante.

Généralement, nous ne savons pas exactement à quel moment nous sommes stressés. Nous ressentons simplement la fatigue ou le mal de tête qui suit.

Stijn Bogaerts, IoT Solution Manager chez Proximus et créateur de MoNoA

Moins de stress

MoNoA répertorie les pics de stress afin que l'utilisateur sache exactement à quels moments ils sont survenus, et donc quelles activités ou circonstances en sont la cause. L'écosystème MoNoA – avec des spécialistes de l'alimentation, du sommeil, de l'activité physique ou encore de la pleine conscience – donne des conseils pour faire baisser le niveau de stress.

Stijn Bogaerts : “Là aussi, c'est très personnel. L'un s'apaisera en écoutant de la musique, l'autre en marchant ou en regardant la télévision.” La solution est personnelle, mais elle peut tout aussi bien aider une équipe. Agréger les données de toute une équipe de manière anonymisée permet de visualiser le niveau de stress de l'ensemble du groupe.

“Le projet pilote autour de MoNoA nous a appris énormément de choses”, observe Sabine De Brauwer. “Nous voulons encore affiner l'utilisation de l'outil, notamment dans le cadre de l'accompagnement individuel des membres d'une équipe.” Les informations fournies par MoNoA pourraient par exemple nous permettre, pour certains profils tels que les collaborateurs des centres de contact, d'instaurer des périodes de détente de manière très ciblée et au bon moment. “Ce type d'outils doit absolument être bien intégré dans nos processus RH, basé sur les besoins concrets des collaborateurs et utilisé dans le cadre d'une stratégie concrète”, conclut Sabine De Brauwer.

Cartographie des émotions

Une autre piste de recherche a permis à Proximus de mesurer les émotions des collaborateurs dans le contexte d'un trajet de transformation. “Autrefois, pour sonder les émotions des collaborateurs, il fallait réaliser une enquête”, explique Sabine De Brauwer. Cet exercice est très contraignant et délivre ses résultats avec beaucoup de lenteur. “Nous désirions avoir un aperçu des émotions en temps réel.” Proximus s'est donc basé sur les commentaires de collaborateurs qui prenaient connaissance des actualités sur l'intranet, bien sûr dans le respect de la législation en matière de vie privée.

“Des mesures ont été programmées à différents moments de la transformation”, précise Sabine De Brauwer. “Nous avons ensuite analysé ces actualités grâce aux outils IA d'analyse de texte de Microsoft et d'IBM. Avec les RH, nous avons vérifié simultanément quelles émotions dominaient dans un département spécifique.” Les résultats étaient dans le même ordre d'idées. “Ils donnent une tendance de ce qui se passe au sein d'un département, ce qui aide les RH à répondre de manière plus ciblée à une situation spécifique”, conclut Sabine De Brauwer.